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Jeudi 13 décembre 2017, 5h58.

Charlie ouvrit doucement la porte d'entrée, ses chaussures à la main, et se faufila dans la maison éclairée par l'aube. Lucy et Boone ne l'avaient pas réveillé -ne pensant pas mal. Quand elle avait ouvert les yeux ce matin, Charlie avait été horrifié de voir qu'il était près de cinq heures. Elle avait du attendre un quart d'heure avant d'avoir un bus en direction de Nampa. Elle enleva son manteau et grimpa rapidement les escaliers. Elle se mit en pyjama puis, au moment de se faufiler dans son lit, elle se rappela avoir laisser ses chaussures en bas. Elle redescendit précipitamment, attrapa ses chaussures et posa sa main sur la rambarde des escaliers quand une voix retentit derrière elle la faisant se raidir :

‒ Comment ça se fait que tu sois déjà debout, Charlene chérie ?

Les mots de son père la soulagèrent autant qu'ils la blessèrent : il ne s'était même pas rendu compte qu'elle n'était pas rentrée après les cours d'hier matin.

‒ Oh, euh... Je me suis réveillé et j'arrivais pas à me rendormir. Je vais aller m'habiller.

Elle se précipita à l'étage et s'enferma dans sa chambre. Elle recula et se retourna, se retrouvant devant le miroir. Elle fit face à son reflet : ce qu'elle voyait, c'était juste une boîte. Vide. C'était comme ça désormais. Des fois, elle se sentait vide, et d'autres fois trop pleine sans jamais que ça s'équilibre.

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Vendredi 14 décembre 2017, 19h54.

Lucy était allongée sur le dos sur la rive du Redfish Lake tandis que Boone mangeait des frites assis contre un arbre, Charlie avait sa tête posée sur ses cuisses. Cette dernière les avait emmené ici après qu'ils l'avaient rejointe chez elle -rencontrant Julian, Ellie et leur père par la même occasion. Si les deux hommes Clark avaient été un peu sur leurs gardes, Ellie les avait accueilli joyeusement. Lucy brisa le silence apaisant qui s'était installé, il y a déjà quelques minutes :

‒ J'ai lu quelque part que le simple battement d'ailes d'un papillon en Thaïlande peut provoquer un ouragan à New York.

Lucy était, en vérité, une fille très intelligente qui aimait s'instruire avec tout ce qu'elle trouvait.

‒ Ouais, et un de tes pets pourrait déclencher une panne de courant au Portugal, répliqua Boone en lui jetant une frite.

Et le jeune homme adorait la taquiner comme le ferait un frère avec une sœur.

‒ Ton haleine au réveil pourrait causer un raz-de-marée en Afrique, poursuit Lucy. Et je ne pète pas !

Charlie pouffa avant de mordre son sandwich. C'était bon de les avoir trouvé et de s'être lier d'amitié aussi facilement avec eux. Bien sûr, Charlie aimait toujours sa vieille bande d'amis mais ils lui rappelaient sans cesse Nolan. Boone et Lucy étaient comme un nouveau départ. Charlie consulta son téléphone.

(1) nouveau message.

De Léo (20h04) : On se voit demain ? J'aimerais te présenter M.J. si ça te dérange pas.

Réponse (20h04) : Ça me ferait très plaisir.

De Léo (20h05) : Je passe te prendre à 11h30. On pourra aller manger un bout.

Réponse (20h05) : OK.

Elle envoya son message avant de ranger son téléphone et de voir que Boone et Lucy la regardaient en souriant. Charlene haussa un sourcil :

‒ Quoi ?

‒ Rien, rien, répondit Lucy.

Pas convaincue, Charlie regarda Boone qui haussa les épaules en gobant une frite. Boone demanda :

‒ On fait quoi demain ?

‒ Et si on emmenait C au snack ?

‒ Uhm, désolé mais, hésita Charlie. J'ai un truc de prévu, avec Léo.

‒ Léo, huh ?

Lucy jeta un regard à Boone qui souriait en coin. Charlie avait parlé de lui comme un ami mais les deux autres se doutaient bien que c'était plus que ça.

‒ Mmh mmh, ouais.

‒ Et bah, fit Lucy en roulant un joint. On peut toujours t'y emmené dimanche.

‒ Ça me va, répondit la jeune fille en attrapant le joint que lui tendit Lucy.

Vendredi 14 décembre 2017, 23h33.

Charlie s'était endormie dans la chambre de Nolan, elle s'était réveillée après un cauchemar et avait eu besoin de sentir l'odeur de son triplé. Une ombre en mouvement la fit se redresser, Julian était debout dans la chambre. Il avait sa tête de mauvaise nuit. Charlie souleva la couette et lui indiqua de venir avec elle. Ce fut quand il s'allongea qu'elle remarqua qu'Ellie le suivait. Il semblait qu'ils avaient tous besoin de quelque chose qui les rapprochait de Nolan pour cette nuit. En effet, ça faisait tout juste deux semaines que Charlie et lui s'étaient fait agressés. Entre ses aînés, Ellie s'endormit rapidement mais ce ne fut pas la même chose pour les triplés. Charlie jeta un coup d'œil à son frère qui réfléchissait, elle chuchota :

‒ Julian ?

‒ Je me sens comme abandonné, répondit-il sur le même ton. Comme si l'humanité toute entière prenait un vaisseau pour une autre galaxie et me laissait seul sur une terre dévastée.

Charlie pinça ses lèvres entre elle et lui attrapa la main. Julian serra la sienne tandis que sa sœur l'amena à sa bouche pour y déposer un baiser, elle comprenait ce qu'il ressentait. Julian ferma les yeux après ça et tenta de s'endormir, tout comme Charlie.

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Samedi 15 décembre 2017, 11h29.

Un klaxon retentit devant chez Charlie. Cette dernière se précipita à la fenêtre pour voir la voiture de Léo dans l'allée, elle attrapa son sac à main et descendit avec empressement les escaliers. Son père l'arrêta alors qu'elle venait d'ouvrir la porte d'entrée.

‒ Où tu vas ?

‒ Uhm, je vais faire un tour avec Léo.

‒ Ton nouvel ami ?

‒ Ouais, voilà.

Elle s'approcha de son père et lui déposa un baiser sur la joue avant de sortir et de courir jusqu'au pick-up.

‒ Ne rentre pas tard, cria son père.

Charlie leva son pouce vers lui avant de s'asseoir sur la banquette. Léo fit signe à Zac Clark avant de démarrer. Charlie ouvrit la fenêtre et laissa le vent froid lui fouettait le visage, Léo lui jeta un coup d'œil :

‒ Ça va ?

‒ Mmh ouais, et toi ?

‒ Maintenant que tu es là ? Carrément.

Charlie gloussa en lui tirant la langue. Quand Léo parlait, un nuage de vapeur sortait de sa bouche. Il faisait beaucoup trop froid mais il ne dit rien concernant la vitre que Charlie avait ouverte. Cette dernière tendit sa main à l'extérieur et sentit immédiatement le vent s'immisçait dans la manche de son blouson et dans son gant la faisant frissonner mais elle resta comme ça.

On approchait de Noël, alors la température chutait un peu plus chaque jour. Ça serait son premier Noël sans Nolan. À cette pensée, Charlie ramena son bras contre elle et ferma la vitre. C'était comme si le froid avait atteint son cœur et Charlie voulait évité qu'il soit complètement gelé.

Samedi 15 décembre 2017, 12h02.

Charlie suivit Léo qui s'engouffra dans un restaurant. Elle soupira de contentement quand la chaleur l'engloba et qu'elle pût retirer son manteau et rester en pull. Le restaurant était petit et mignon, on aurait dis un de ses restaurant de Nampa. Léo lui prit la main et la guida jusqu'à une table au fond. Un garçon y était déjà, ses cheveux bouclés et mi-long étaient dans tous les sens, et il avait une barbe. Quand il les aperçut, il se leva et prit Léo dans un accolade viril.

‒ Salut mon frère, fit Léo au jeune homme. MJ, voici Charlie.

MJ regarda la jeune fille au côté de son ami et haussa un sourcil en voyant qu'elle tenait la main de Léo, il n'y prêta pas plus attention et tendit sa main vers elle.

‒ Enchanté Charlie.

‒ Enchantée, répondit Charlie en lui serrant la main. J'ai déjà l'impression de beaucoup te connaître, Léo n'a fait que parler de toi. Pour peu, on croirait qu'il est ton petit ami.

MJ éclata de rire.

‒ J'allais te dire la même chose. Reste à savoir de qui il est vraiment le petit ami.

Le sourire de Charlie s'étendit : elle allait bien s'entendre avec lui.

‒ Hé, je suis là, leur rappela Léo. Je suis le petit ami de personne.

MJ hésita à faire un commentaire sur le fait qu'ils se tenaient la main mais préféra s'installer. Léo et Charlie s'installèrent côte à côte et, sans s'en rendre compte, Léo posa une main possessive sur la cuisse de Charlie qui avait déjà entamé une discussion avec MJ et qui ne remarqua rien. Cependant MJ, qui laissait trainer ses yeux partout, vit clairement le geste et sourit en coin. Peut-être que Léo n'est pas le petit ami de Charlie, pensa-t-il, mais ça ne saurait tarder.

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Média : Lucy