OS 8 - Lit superposé

TW : Cauchemar

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Mona courait.

Vite.

Sa respiration était saccadée, elle n'en pouvait plus.

Elle allait tomber.

Mais c'était toujours derrière elle.

Ça.

Toujours plus vite.

Si elle arrêtait, ça la rattraperait.

Les larmes coulaient sur ses joues, fouettées par la pluie fine.

Il... fallait... tenir... encore... un... peu.

Bientôt ça se fatiguerait, bientôt tout irait bien.

Mona trébucha.

Elle sentit que ça arrivait sur elle.

Puis se réveilla en sursaut.

Sa main tremblante aggripa Pougne, son doudou hérisson.

Blotti contre elle pendant la nuit, il était imbibés de larmes.

Réveiller Papa et Maman.

...Non.

Elle faisait beaucoup de cauchemars ces temps-ci, et Papa lui répétait que ça ne servait à rien de les réveiller parce qu'ils ne pouvaient rien y faire.

Mais elle ne voulait pas rester toute seule, sentir la présence de cette chose, à la bordure de son imaginaire.

Maman l'avait emmenée voir une dame, une fois.

Une psy.

Elle lui avait demandé de dessiner ses rêves en parlant à Maman.

Ça n'avait rien changé au fait que, chaque fois, elle était toute seule dans le noir, prisonnière de son propre esprit.

Un gémissement impuissant lui échappa, se terminant en sanglot.

Elle sentait encore la terreur de son rêve...

Nouveau sanglot.

Mona se couvrit la bouche.

Elle ne devait pas réveiller Louis, il avait école demain...

Les lattes du lit superposé grincèrent un peu quand son grand frère bougea.

— Momo ? Tu as fait un cauchemar ?

Mona sentit aussitôt une vague de soulagement la submerger.

Elle n'était pas toute seule.

Louis ne dormait pas.

Ouf.

— Oui...

Pour seule réponse, le garçon tapota son matelas.

Le bruit était subtil, mais Mona le connaissait trop bien.

L'attendait.

Comme d'habitude, Pougne dans les bras, elle escalada maladroitement l'échelle, rejoignant son frère dans le lit du haut.

Louis l'attira près de lui, sous la couverture, en sécurité.

La petite blottit son nez contre la fourrure de Pougne, respirant son odeur qu'elle connaissait si bien, et laissa sa tête tomber sur l'épaule de son frère.

— On fait un jeu ? proposa Mona après un court silence.

— Mmh ? marmonna Louis, à moitié endormi, avant de se frotter les yeux. Lequel ? Ça te va un "Un, deux, trois" ?

Sa sœur hocha la tête contre son épaule.

Louis était gentil.

— Couleur..., commença le garçon. Un, deux, trois...

Ils dirent tous les deux bleu en même temps.

Ils sourirent.

Enfin dans le noir, Mona ne pouvait pas en être sûre, mais Louis souriait souvent, et, là, elle voyait dans sa tête ses fossettes comme celles de Papa se creuser.

— À moi ! s'exclama joyeusement la petite fille, puis, interrompue par un "moins fort !" de son frère, reprit en chuchotant. Un moyen de transport. Un, deux, trois... Voiture !

— Train ! fit en même temps Louis.

Perdu.

Petite moue de Mona, cachée par Pougne et l'obscurité.

Ils continuèrent.

Pas glorieux, ce soir.

Après un moment, Mona murmura d'une petite voix ensommeillée :

— J'ai encore un peu peur... je peux dormir là ?...

Elle avait peur qu'il dise non et la renvoie dans son lit.

Elle ne voulait pas dormir toute seule, elle sentait bien que ça la guettait....

- Tu fais un peu chier...

Mona sourit, se blottissant un peu plus contre lui.

Ce n'était pas un non.

Elle garda une main autour de Pougne, le maintenant contre elle, tandis que son autre bras se repliait confortablement entre elle et Louis.

— Bonne nuit..., murmura-t-elle dans un demi sommeil agréable.

— Bonne nuit choupette !

Elle ne comprit pas tout de suite la raison du ton triomphant de son frère, avant de se rendre compte qu'elle lui avait laissé le dernier mot.

Sa fierté lui dit de répliquer, mais elle n'en avait plus l'énergie.

Tant pis.

Louis avait gagné cette nuit, elle gagnerait la prochaine fois.

Un sourire silencieux, invisible dans le noir, prit forme sur ses lèvres quand Louis lui embrassa le front comme le faisait Papa et Maman quand ils venaient leur dire bonne nuit.

Mona savait que Louis comme elle s'aimaient.

Tout comme elle savait que, par des lois étranges et secrètes que pourtant tout le monde connaissait, ils ne se le diraient jamais.

"Merci d'être toujours là pour moi, je t'aime grand frère."

Jamais il ne lui viendrait à l'idée de dire ça à Louis.

Et pourtant, en ce moment, blottie contre lui, sentant son bras autour d'elle, elle le pensait très très très fort.

~~~

Hey !

Tu vois ma chère Psychose24, je suis capable de faire des histoires joyeuses UvU

(Bon, celle-ci est pas un bon exemple, parce que j'ai chialé hier soir en l'écrivant mais bon-)

C'est basé sur des souvenirs 🥹

J'espère que ça vous a plu, honnêtement je crois que j'arrive pas à être objective sur cet OS donc bon ^^"

P.S : Vous avez remarqué la nouvelle cover ? Encore merci à UneLyreSousUneEtoile, elle est trop belle !

Bonne journée !

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