Mélodie enhardie et grinçante

Sinueux filet ébloui d'ombre

Vrombissement qui résonne où l'on tombe

Elle appelle la nuit, convaincante

Douleur inouïe nous y noue

D'où l'heure si nos vies sont secondes

Ce qu'ondes vicieuses propagent

De nos joies, c'est un joyeux lavage

Lourde sourdine de nos acuités

Elle brise les coeurs et largue les pensées

Car c'est en douleur qu'on ne peut réfléchir

En nous torturant, elle nous empêche de souffrir

Puis vient la douce délivrance

Douleur balayée, vent frais de vie

D'un héros aérant, et arrêt

Le temps, notre bourreau, souvent nous sauve aussi

Mais, vivante, je crains mon avenir

Car je sais qu'un jour j'aurai à souffrir

Même si faible était sa résistance

La souffrance est morte, longue vie à la souffrance