Le fleuve de moi même
C'est comme un fleuve,
Patient, calme, qui,
Lentement coule le long de monts et vallées,
Parcourt les collines.
Polit le paysage, cette peau frêle
Couleur d'ambre.
Un fleuve, agité parfois de paisibles soubresauts,
De quelques vagues, troublant le sublime de ses méandres.
Avec lui disparaissent
Au cœur de ses ombres profondes
Un chagrin inconnu,
Une douleur, une joie,
Lame incisive et agréable qui détruit, qui embellit
Mon visage.
Ce fleuve, cette larme qui coule le long de ma joue
Qui suit les courbes, les collines de mon corps
Symbole mystérieux et salé
De la peine qui me transperce.
Cette perle faite d'eau et de souffrance
Apaise mon âme
Et, au creux de mes lèvres asséchées
Apporte un renouveau.
Ce fleuve qui me délivre,
Je le hais et je l'aime.
Et toutes ces larmes versées,
Un jour, je le sais,
Seront recueillies dans nos mains,
Nos mains, nos doigts entrelacés
Et ce sera ta main, qui, doucement
Effacera cette rivière, ce fleuve merveilleux,
Mes larmes.
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