Kylian Mbappé x Paul Pogba

   Cela faisait plus d'un mois que Kylian avait décidé de quitter le plus vieux sur un coup de tête après la plus grosse défaite de sa vie. Le lendemain, alors qu'il se retrouva seul dans son grand lit, il se remémora la soirée qu'il avait passé avec son petit-ami et se maudit d'avoir agit comme il l'avait fait. Il avait tenté de l'appeler, de lui envoyer des messages et même d'aller le voir mais les coéquipiers de son Mancunien lui avait bien fait comprendre qu'il ne voulait plus de lui.

   Le plus jeune passa ce long mois à se morfondre, il n'aurait jamais dû réagir de la sorte et il aurait tout donner pour pouvoir remonter le temps et retirer toutes les mauvaises paroles qu'il avait pu avoir à son égard.
Il aimait Paul de tout son cœur, toutes les cellules de son corps criaient son amour pour lui et ça lui faisait si mal de le savoir loin de lui, de savoir qu'il le haïssait de tout son être.
Sur le moment, il n'avait pas réfléchit, le parisien avait balancé toutes ces horreur au visage de Paul sans penser aux conséquences. Il était frustré, déçu de sa prestation, triste de l'issu du match et il s'était défoulé. Il voulait effacer toute joie de la victoire du visage du plus vieux, quitte à lui faire du mal. Mais, il l'a très vite regretter et aucun jour ne passe sans qu'il ne repense à ces mots, à la douleur qu'il avait lu dans les yeux de celui pour qui il éprouvait le plus grand des amours. Malheureusement, il était trop tard, il avait voulu jouer au con, désormais il en payait les conséquences.

   Traînant les pieds jusqu'au terrain pour leur entraînement quotidien, Kylian n'avait qu'une hâte, celle de retourner chez lui, s'enfermer dans sa chambre pour se rouler en boule dans son lit et pleurer jusqu'à atteindre le sommeil qui se faisait désirer depuis ce soir-là.
Presnel arriva près de luis avant de soupirer.

«T'as vraiment une tête affreuse aujourd'hui.
- Merci, ton amitié est très précieuse pour moi Presko, je sais pas si je pourrais survivre sans tes mots doux quotidiens, ironisa le plus jeune alors que son ami prit un air un peu plus sérieux.
- Il ne t'a toujours pas répondu ?, demanda Kimpembe.
- Non, c'est fini, il ne veut plus de moi. En même temps, qu'est-ce que j'espérais ? Qu'il allait me pardonner et me sauter dans les bras après tout ce que je lui ai fait endurer ? Je suis vraiment un gros con...
- Arrête de te morfondre et vas le retrouver, confronte-le une bonne fois pour toute et discutez comme deux adultes. C'est vraiment plus possible de te voir dans cet état et t'es une loque aux entraînements.
- Ses potes m'ont très bien fait comprendre qu'il ne voulait plus avoir à faire à moi Kim..., soupira Kylian, laissant une larme solitaire rouler le long de sa joue.
- Et alors, ils ne sont pas dans vos histoires ! Ne les laisse pas te barrer la route et fonce mec, l'encouragea le plus vieux en lui donnant une tape dans le dos, puis il rajouta, de toute façon, vu qu'on en pouvait plus de te voir comme ça, avec l'équipe on a décidé de t'envoyer voir son match, demain soir, tes billets d'avion sont dans mon sac.
- Quoi ?! s'écria le plus petit, faisant retourner quelques uns de ses coéquipiers, j'ai pas envie de le voir, j'ai peur qu'il me rejette et tu sais que ça va me faire encore plus mal, ajouta-t-il en baissant la tête.
- Oui mais tu dois être fixé, si tu n'y vas pas tu vas peut être rater ta chance de ne pas vous rabibocher. Il faut que tu essayes au moins.»

   Kylian lança un regard au métis avant de se mettre à courir sous les indications du coach.

«Tu as sans doute raison mais je ne veux pas souffrir d'avantage.
- Ça fait exactement 23 jours que tu ne ressemble plus à rien, et tu n'essaie même pas de le cacher, alors un peu plus ou un peu moins, je ne vois pas où est la différence, sortit rapidement Presnel avant de se mettre à courir au même rythme que son ami.
- Très bien, je suppose que je n'ai pas le choix de toute façon ?
- Non, et pour être sûr que tu ne te dégonfle pas, je t'emmènerai jusqu'à l'aéroport demain matin, sourit le plus grand avant d'accélérer le pas pour retrouver Julian.»

   Le plus jeune marmonna un 'Connard' avant de continuer son entraînement, l'esprit occupé par ce qui allait pouvoir se passer demain.

   Kylian avait très mal dormi cette nuit, enfin, si on pouvait appelé ses micro-siestes «dormir». Il avait imaginé tous les scénarios possibles, s'était torturé l'esprit, préparant le discours qu'il tiendrait face à son ex petit-ami et n'avait cessé, à la fin, de pleurer silencieusement. 
Le parisien venait de finir de mettre sa tenue de rechange dans son sac à dos lorsqu'il entendit la sonnette retentir dans son appartement. Il se dirigea vers l'entrée et ouvrit la porte, absolument pas étonné de trouver Presnel souriant sur le pas.

«Salut ! Alors c'est bon tu es prêt ? 
- Pas vraiment mais j'ai pas le choix, soupira le plus jeune avant de prendre son sac, son manteau, d'éteindre toutes lumières et de fermer la porte à clefs.
- Exactement ! Mais attends... C'est quoi ça ? demanda Kimpembe en désignant son sac à dos.
- Ben mes affaires, pourquoi ?, demanda le numéro sept.
- T'es sérieux, tu prends que ça ?
- Je ne pense pas m'éterniser, surtout s'il ne veux plus de moi..., lâcha Kylian en descendant les escaliers, suivit par son ami qui souffla devant le manque de confiance du plus jeune.»

   Le parisien était désormais installé dans l'avion, il ne pouvait plus faire marche arrière, Kim lui avait bien fait comprendre. Il prit donc une grande inspiration et ferma les yeux, il fallait qu'il soit fort.

   Paul était sur le terrain et il donnait tout ce qu'il avait, il ne voulait pas décevoir ses fans ce soir, mais il devait avouer que depuis que le parisien avait quitter sa vie, il ne se sentait plus lui-même. Mais pourtant, le mancunien n'arrivait pas à le pardonner. Il lui avait dit tellement de paroles blessantes ce soir-là qu'il n'arrivait pas à faire abstraction.
Alors, le plus vieux avait ignoré son ex petit-ami, voulant qu'il ressente toute la douleur et la tristesse qu'il avait pu ressentir lorsqu'il lui avait dit qu'il ne voulait plus de lui dans sa vie. 
Au bords des larmes, Paul se ressaisit, il ne voulait pas craquer devant autant de personnes. Il courut à la suite de Marcus qui lui fit une passe décisive et qui lui permit d'inscrire le deuxième but de la soirée. Il le célébra dignement son but, avec ses coéquipiers, mais s'arrêta net lorsque son regard en croisa un autre qui lui fit perdre pied. Difficilement il se détacha de ce contact et reprit le cours de la partie, malgré que son cerveau repasse en boucle l'image du visage de celui dont il est encore indéniablement amoureux.

   Le coup de sifflet final donna raison à Manchester United, qui l'emporta deux but à un face à Watford. Les joueurs saluèrent leurs supporters avant de rentrer au vestiaires dans la joie. Le volume de la musique monté à fond, les mancuniens fêtaient leur belle victoire mais Paul ne pouvait s'empêcher de repenser à son ex petit-ami. Que faisait-il dans le stade ce soir ? Ou peut être était-ce une hallucination ? Il pensait tellement à lui que son esprit lui jouait des tours ? 
Il se stoppa net dans ses réflexions lorsque Anthony posa sa main sur son épaule. Il lui tendit une bière puis lui sourit doucement.

«Il faut que tu sortes, quelqu'un veut te parler dans le couloir.»

   Le plus grand resta un instant figé. Alors ce n'était pas un rêve.
Machinalement, il se leva et se dirigea en dehors du vestiaires. Lorsqu'il arriva devant la porte il regarda à droite mais il n'y avait personne, puis il détourna son regard vers la gauche et il le vit. Il était adossé contre le mur blanc, à environ une dizaine de mètre de lui. Il avait le regard dans le vide et par les petites ridules qui se formaient sur son front, le mancunien savait qu'il réfléchissait. Il s'avança alors vers son ex petit-ami, ce qui eut le don de lui faire relever la tête.
Malgré tout ce qu'aurait pu dire Paul, son parisien lui avait manqué et il du se retenir de pas le serrer dans ses bras, il se devait de rester stoïque et ne pas oublier le mal qu'il lui avait fait.

«Tu as fais un match magnifique, sourit timidement Kylian, face au regard sans émotions de son ex petit-ami.
- Merci, répondit distraitement le mancunien avant de s'appuyer sur le mur face au parisien.»

   Le plus jeune soupira. Il savait que Paul n'allait pas mettre du sien, en même temps, c'est lui qui avait merdé, sur toute la ligne. Il inspira, prit son courage à deux mains et se positionna devant lui, à quelques centimètres du corps du plus grand sans le toucher.

«Écoutes, je sais que tu m'en veux, j'ai joué au con et j'ai perdu. Je ne pensais pas un mot de ce que je t'ai dit ce soir-là, j'étais énervé contre moi-même et bourré, et je me suis défoulé sur toi...
- Et tu crois que je vais te pardonner parce que tu n'étais pas dans ton "état normal", rétorqua le plus vieux en se décollant du mur pour s'éloigner de lui.
- Non, je sais que je vais galérer pour te récupérer, je vais travailler sur moi, je ne veux plus te faire souffrir parce que ça me rend malade de te voir triste. Je serai prêt à donner tout ce que j'ai pour revenir à ce soir-là et tout effacer, te dire combien je suis fier de toi même si j'ai dû mal à accepter notre défaite, te dire à quel point je t'aime. Je donnerai tout pour seulement te serrer dans mes bras, me blottir contre ton torse et écouter les battements de ton cœur pour me calmer. Je suis fou de toi et ce mois, ce long mois, durant lequel on ne s'est pas parler, m'a fait tellement de mal. Je sais que c'est de ma faute, que c'est moi qui t'ai demandé de partir mais je n'arrive pas à vivre sans toi, c'est beaucoup trop dur Paul..., souffla Kylian, la tête baisser, un torrent de larmes dévalant ses joues.»

   Le mancunien ne pouvait tenir devant la scène qui se déroulait face à lui. Il combla la distance entre leur deux corps et le serra dans ses bras. Il l'aimait et le voir pleurer le rendait terriblement faible. 

«Chut mon coeur, calmes toi s'il te plaît, murmura le plus grand à son oreille.»

   Le parisien se laissa aller dans les bras de son ex petit-ami, puis se détendit. Ils restèrent quelques instants dans cette position, au milieu du couloir désert, coupés du reste du monde. Puis, Kylian releva la tête pour encrer ses yeux rouges dans ceux du plus vieux.

«Je t'en supplie, pardonne-moi Paul, s'il te plaît...»

   Le mancunien détailla son visage, il lui avait tant manqué. Il essuya les larmes du plus petit avec ses pouces, gardant ses mains sur ses joues.

«J'en ai envie mais je veux que tu me promette de ne plus me faire souffrir comme tu as pu le faire ce soir-là, que tous les matchs que nous auront l'un contre l'autre n'auront aucune répercutions sur notre couple, parce que je déteste qu'on soit en froid à cause de ces résultats qui ne reflètent en rien ce que l'on partage. Je t'aime mais ne refais plus jamais ce que tu m'as fait subir le soir du match.»

   Kylian hocha rapidement la tête, soufflant un 'je te le promet' puis se mit sur la pointe des pieds, s'accrochant au plus vieux comme si sa vie en dépendait. Il effleura les lèvres de Paul mais c'est le mancunien qui céda le premier et en déposant les siennes sur celles du parisien. Il était fou de ce gosse et il savait qu'il pourrait le pardonner en toutes circonstances.