Treize.
Finalement, ils étaient tous repartis vers quatre heures du matin, au plus grand dam d'Eliel qui était complètement crevé. Il continuait de surveiller Hisae, celui-ci parlait désormais avec d'autres personnes mais son regard tombait souvent dans le sien et il lui souriait toujours, comme pour lui dire « tout va bien t'en fais pas », même si honnêtement, ça ne l'aidait pas à décrisper. Alors pour passer le temps, il s'était incrusté dans le petit groupe d'Elsa et continuait de parler avec elle, il la trouvait vraiment adorable et elle semblait de pas lui en vouloir de son refus pour le café. Puis, il fallait aussi dire qu'il se délectait d'échanger les rôles et de se sentir scruter par un regard, lui semblait-il, jaloux.
Ce fut quelques temps après que Hisae vint le trouver pour lui dire qu'il était fatigué et qu'il voulait rentrer. Loan suivit donc à contrecœur, boudant dans la voiture parce qu'il voulait continuer de parler à sa future petite-amie. Eliel sourit, il aimerait beaucoup la rencontrer pour juger si elle était assez bien pour son meilleur ami. Autant il était protecteur envers le petit blond, autant il l'était également pour Loan, un peu moins certes, mais il ne supportait pas qu'on ose toucher à son ami. Il voulait le voir le plus heureux possible et il veillait de près à son bonheur.
— Bon vous dormez à la maison, j'ai la flemme de vous raccompagner chez vous, lança Eliel.
Sa maison était plus proche et en plus, il avait envie de garder un peu Hisae pour lui. Il ne mentait qu'à moitié. Les deux acquiescèrent silencieusement. Personne ne parlait durant le trajet, tous exténués de cette soirée et désireux de se rendre dans les bras de Morphée.
Il gara enfin sa voiture, après avoir durement lutté pour garder les yeux ouverts et entra chez lui sans faire de bruit, afin de ne pas réveiller son petit frère et ses parents. Loan rejoint directement sa chambre, prenant ses aises tandis qu'Hisae restait près de lui.
— Allez va prendre ta douche, lança Eliel au blond en lui souriant.
Il savait qu'Hisae ne devait penser qu'à ça : se sentir propre. Lui la prendrait le lendemain, il était vraiment trop fatigué pour ça. Il rejoignit son meilleur pote, qui était déjà affalé sur son lit, sur le point de s'endormir.
— Bouges ton cul, c'est mon lit ça.
— Ouais mais y'a que deux lits dans cette chambre et il est hors de question que je te laisse dormir avec mon p'tit frère, sinon vous allez faire plein de bébés dans la nuit et je veux non seulement dormir, mais aussi garder l'esprit tranquille, répliqua Loan, la voix fatiguée et les yeux toujours fermés.
Eliel leva les yeux au ciel. Il eut des frissons en imaginant dormir tout contre le lycéen, l'enveloppant de ses bras et respirant son odeur durant toute la nuit... Ouais, il aurait carrément aimé. Foutu grand frère. Frustré, il tira le lit à roulettes en dessous du sien et le prépara, mettant des draps, une épaisse couverture – parce qu'il savait qu'Hisae attrapait vite froid – il lui mit deux coussins et se promit de les récupérer après son passage, histoire de se gaver de leur odeur quand il sera parti.
Au moment où il termina, le blond arriva en boxer, t-shirt et les cheveux encore trempés, qu'il était en train d'essuyer énergiquement. Eliel le trouvait adorable, un vrai petit chaton et il s'approcha, lui volant la serviette de ses mains pour faire le travail à sa place. Il sécha doucement ses cheveux en prenant soin de ne pas lui faire de mal. Quand il eut fini, il déposa un baiser sur son crâne et le retourna pour l'enlacer fermement contre lui.
— Ça y est ça commence, s'amusa Loan, qui avait ouvert un œil pour les observer.
Hisae soupira longuement et Eliel sourit, quel enfant ! Quand le blond se décolla un peu de lui et plongea son regard dans le sien, il eut terriblement envie de l'embrasser, comme il l'avait fait dans cette chambre, chez Laurie, mais le fait que Loan était pas loin le rebutait. Il prit sur lui et embrassa ses joues, le recouvrant de doux baisers, même s'il sentait au fond de lui que ce n'était plus aussi innocent qu'avant. Il finit par déposer ses lèvres dans le coin des siennes plusieurs secondes, puis le laissa tranquille.
— Bonne nuit, lui murmura-t-il.
— Bonne nuit le chiant.
Il pouffa doucement et avec beaucoup de mal, il partit dans la salle de bain pour se brosser les dents et revint dans sa chambre, enleva sa chemise qu'il n'avait pas pu fermer pour cause d'excitation avancée et retira son pantalon avant de se glisser sous les draps, aux côtés de son meilleur pote.
— Tu me dois une chemise, du con, lança Loan en trouvant sa position, ne prenant même pas la peine d'enlever ses fringues pour dormir.
Il jeta un coup d'œil à Hisae, qui était déjà emmitouflé sous la grosse couverture et qui lui remontait jusqu'au nez, ce qui lui fit sourire.
Il soupira avant de tenter de rejoindre le monde des rêves. Alors qu'il croyait bénéficier d'un sommeil réparateur, il se trompa sur toute la ligne. Quand il se réveilla dans un sursaut et la respiration rapide, il se souvint avoir rêvé d'Eloen, battu par ses parents et dont il ne pouvait rien faire à part regarder la scène de loin. Il avait crié, pleuré, s'était débattu mais rien à faire, ils étaient en train de tuer son petit frère... Il avait envie de pleurer en se réveillant. Heureusement, personne ne s'était réveillé, preuve qu'il n'avait pas fait de bruit. Il passa une main sur son front en sueur avant de décider de se lever, il savait qu'il n'arriverait jamais à se rendormir avec ces visions dans la tête.
Sans faire de bruit, il s'approcha d'Hisae, qui était toujours endormi et embrassa ses cheveux, s'assurant que tout allait bien. Le cadran de son réveil indiquait six heures moins le quart. Il se releva et partit cette fois dans la chambre de ses parents, il avait besoin de voir également son petit frère qui dormait avec eux.
Il fit le moins de bruits possible en ouvrant la porte, qui grinçait légèrement et entra sur la pointe des pieds. Sa mère le tuerait s'il osait la réveiller. Il vit ses parents profondément endormis et Il rejoignit le berceau, constatant, grâce à la petite veilleuse bleu, qu'Eloen était réveillé lui aussi, les yeux grands ouverts vers lui. Il sourit et posa sa main sur sa petite joue pour lui caresser tendrement.
— Bah alors bébé, tu fais toujours pas dodo ? chuchota-t-il avec amusement.
Il fondit littéralement en le voyant battre des bras, comme s'il allait s'envoler et qu'un grand sourire apparue sur son visage. Il ne put s'empêcher de le prendre dans ses bras délicatement et lui un câlin.
— Laisse le tranquille.
Eliel sursauta, ne s'attendant pas à quelqu'un avec lui. Quand il se tourna, il vit Hisae dans l'embrasure de la porte, qui avait les mains sur les hanches et le regard réprobateur. Le brun mit son indexe sur sa propre bouche pour lui faire comprendre de se taire et sortit de la chambre, toujours avec son petit frère dans les bras.
— Va remettre ton frère dans son lit, il a besoin de dormir, le réprimanda le blond.
— Il était déjà réveillé et vu ses grands yeux, je ne pense pas qu'il va se rendormir de sitôt.
Il vit Hisae lever les yeux au ciel, exaspéré par son comportement qu'il jugeait probablement d'enfantin.
— Et toi, qu'est-ce que tu fais là ?
— Tu m'as réveillé en caressant mes cheveux, t'es vraiment un pot de colle, fit remarquer le plus jeune.
Eliel aurait pu en rougir s'il avait été timide, mais il choisit la seconde option, qui était celle d'en sourire. Tout le monde le savait qu'il était excessivement tactile. Il le doubla et descendit dans le salon, quand il entendit Hisae derrière lui, il se retourna.
— Toi, va te recoucher, t'as même pas dormi une heure, s'inquiéta le plus vieux.
— Nah, je ne saurais pas me rendormir et n'oublie pas, t'es pas mon frère donc occupes toi du tien.
Le brun ne rajouta rien et continua de descendre, le bébé dans ses bras. Il savait qu'il n'aurait pas le dernier mot avec cette petite teigne alors il préférait capituler.
Il s'assit sur le canapé et allongea Eloen sur le dos tandis qu'Hisae prit place à ses côtés, remontant ses jambes contre son torse et posant sa tête sur ses genoux. Il regardait Eliel faire des bisous sur le ventre de son petit frère et celui-ci pousser des petits rires. Il les trouvait adorable ensemble et sourit devant le spectacle qu'ils offraient. Il savait qu'Eliel ferait un parfait grand-frère, un peu trop collant et surprotecteur, mais il ferait tout pour Eloen. Pendant un instant, il se demandait s'il aurait voulu être son petit frère. Affilié, il était sûr que le brun l'aimerait pour toujours, ce qui n'était pas le cas en simple frère de son meilleur ami... Un jour, peut-être qu'Eliel se détournerait de lui, ce qui n'arrivera jamais avec Eloen. Il se sentit le jalouser, envier sa place...
Mais, il aimait tout aussi bien occuper cette place, parce qu'il ne supporterait plus une seule des petites amies du brun. En fait, il aimerait être les deux en même temps, être aimé pour toujours en tant que frère et aimé... Amoureusement ? Il frissonna en pensant à de l'inceste. Au fond de lui, il voulait juste qu'Eliel l'aime pour toujours et ne l'abandonne jamais, parce qu'il savait parfaitement qu'il ne pourrait pas vivre sans lui, c'était foutu maintenant. Il en voulait d'ailleurs énormément à ses parents d'avoir pris une décision aussi stupide, mais s'il osait protester, cela aggraverait les choses. Dès ses dix-huit ans, là il ferait ce qu'il veut, peu importe l'avis de ses parents. Eliel était trop sensible et impulsif pour réfléchir, il pétait les plombs au lieu de laisser couler et de trouver une solution.
Hisae finit par poser sa tête contre son épaule et fermer les yeux.
— T'es fatigué crevette ? demanda doucement Eliel, qui avait sur son torse son petit frère à plat ventre.
— Dis... Tu veux des enfants plus tard ? la questionna-t-il curieusement.
— Ouais plein ! répondit le brun enthousiasmé par cette idée.
Le blond pouffa. Il savait que l'autre était très sérieux.
— Combien ? s'amusa-t-il.
— Je sais pas... Mais j'en veux. Enfin, je verrais si ma situation me le permet, je veux d'abord avoir un taffe stable, bien gagner ma vie et avoir mon chez moi pour en faire. Je veux une grande famille, expliqua joyeusement Eliel.
Eliel ne voyait pas sa vie sans enfants, il adorerait en avoir depuis très longtemps maintenant.
— Et donc... Avec une femme ? poursuivit Hisae, tout à coup moins confiant et amusé.
— Pourquoi avec une femme ?
— Bah parce qu'il y a que les femmes qui peuvent donner naissance.
Le brun tourna son visage vers lui mais tomba sur sa tignasse blonde en désordre. Il fourra son nez dedans et respira l'odeur qui s'en dégageait en fermant les yeux. Il sourit en reconnaissant son shampoing, mais il constatait que ça rendait largement mieux sur les cheveux d'Hisae.
— Parce que tu crois qu'il faut obligatoirement un lien de sang pour lié un enfant et ses parents ?
— Bien sûr, sinon ce n'est pas ton enfant, mais ton enfant adoptif.
— Est-ce que tu as déjà lu cette histoire, je ne me rappelle plus ni de l'auteur ni du titre, mais en gros, c'est l'histoire d'une femme qui met au monde un enfant mais qui l'abandonne sur le pas de la porte d'une maison, la propriétaire de celle-ci recueille donc l'enfant et durant plusieurs années, l'élève et l'aime comme sa propre progéniture. Puis un jour, la génitrice se repointe et veut récupérer son enfant. A ton avis, quelle est la vraie mère ? Celle qui l'a élevé en l'aimant comme une mère, ou celle qui l'a mis au monde mais en l'abandonnant ?
Devant le silence du blond, Eliel se félicita. Il avait réussi à lui faire comprendre sa vision des choses. Le mot mère est attribuée aux femmes qui aiment, élèvent et prennent soin de leur enfant, en revanche, les génitrices sont celles qui mettent au monde. Parfois on est que mère, parfois que génitrice et majoritairement les deux en même temps.
— Donc, tu es en train de me dire que ma vraie mère est celle de Loan ? conclut Hisae.
Aussitôt, le brun se crispa. Quel con ! Il avait oublié ce détail pourtant si important et que l'avait encore fait cauchemardé cette nuit !
— Euh, oui ?
— Alors je suis d'accord avec ton raisonnement.
La tension redescendit à cette annonce. Il était rassuré de voir qu'il ne lui avait pas fait de peine, il s'en aurait énormément voulu dans le cas contraire.
Eliel se sentait si bien à l'instant, avec son petit frère et celui de son meilleur ami collé à son corps, son nez niché dans sa chevelure. C'était les petits frères de sa vie. Il pencha sa tête en arrière pour s'appuyer contre le dossier du canapé. Il soupira de bien-être et était sûr qu'il pouvait s'endormir de cette manière. Il voudrait arrêter le temps à cet instant précisément. Mais une question demeurait dans son esprit et lui brûlait les lèvres.
— Et toi ? Tu veux des enfants plus tard ? finit-il par lâcher.
— Sûrement, répondit Hisae la voix endormie en haussant les épaules. En parlant de bébé, ton frère s'est endormi.
Eliel descendit son regard et sourit en voyant la petite bouille d'Eloen endormi. Il se sentit guimauve et embrassa sa tête et caressant son dos.
— Je vais aller le remettre dans son berceau, décida-t-il en se relevant.
Hisae le stoppa et donna un petit baiser à Eloen, sous le regard choqué du brun.
— Tu... Tu viens de lui faire un bisou ? s'étonna Eliel.
— Va le coucher, gronda le blond en rougissant.
— Putain qu'est-ce que j'ai envie de t'embrasser, annonça l'étudiant avec un large sourire lui mangeant le visage, attendri par son geste.
Cela eut le dont de faire fuir le regard du blond et de se prendre un léger coup de poing sur son épaule.
Il fit attention à ne pas le réveiller et partit au deuxième étage, toujours aussi silencieusement, il le déposa sur son lit et le recouvrit d'une petite couverture pour ne pas qu'il attrape froid. Il lui fit un dernier bisou sur sa joue potelée et redescendit presque en courant, la chaleur dans son ventre lui intimait de prendre ce qu'il désirait une fois de plus, ils étaient enfin seuls alors il pouvait lui dévorer encore sa délicieuse bouche.
Cependant, il entendit des bruits anormaux, des bruits qu'il n'aimait vraiment pas entendre. Il se précipita pour rejoindre le salon et eut un pincement au cœur en découvrant Hisae, assis et le corps penché vers le sol qui était secoué par des spasmes. Il fonça directement sur lui et s'assit à côté de lui, le tirant dans ses bras.
— E...Eliel, je... Ça pique... Sur mon nez et... Mes joues... tenta-t-il, le souffle court et la voix enrouée.
— C'est rien Hisae, tu fais juste une crise de spasmophilie, respire lentement et longuement, ça va s'arrêter ne panique pas, le rassura le plus vieux.
La tête du blond contre son torse, il caressait affectueusement ses cheveux d'une main et de l'autre, il exerça de fines pressions dans son dos dans l'espoir que ça le calme.
— Respire en même temps que moi, dit-il en lui prenant sa main et la posant sur l'un de ses pectoraux.
Il avait bien remarqué qu'Hisae n'arrivait pas à reprendre une respiration normale. Alors il redoubla ses caresses et lui murmurait qu'il était là, qu'il n'avait pas à paniquer et qu'il prendrait soin de lui. Comme à chaque fois qu'il était confronté à ses crises, il tentait de le faire revenir avec lui, il le tirait des profondeurs de la peur et des souvenirs pour le faire revenir sur terre, avec lui... Décidément, ce n'était pas leur nuit. Quand il sentit que le blond ait réussi à se caser sur sa respiration, il fut un peu plus soulagé, cela voulait dire qu'il ne paniquait plus. Mais ses tremblements lui montraient qu'il n'en était pas encore sorti. Un sanglot lui échappa et cela serra davantage le cœur d'Eliel. Alors il le souleva pour le faire grimper sur ses cuises, ses jambes de part et d'autre de ses hanches et leur torse collé l'un contre l'autre. Il put ainsi enrouler ses bras fermement autour de son corps et embrasser sa tempe.
— Eliel... Ne m'abandonnes pas... supplia le blond, ses pleurs rendant difficilement la compréhension de ses mots.
Mais le brun avait bien compris et resserra leur étreinte. Était-ce pour ça qu'il avait... Fait une crise ?
— Jamais mon cœur, je serais toujours là pour toi, je ne te lâcherai jamais.
Il remonta le visage d'Hisae pour ancrer leur regard ensemble, il en eut mal au ventre de le voir dans un état aussi faible, si détruit. Les larmes continuaient de couler le long de ses joues mais aucun son ne sortait de sa bouche. Il essuya le dessous de ses yeux si magnifiques à l'aide de ses pouces.
— Je t'aime bien trop pour ça, murmura Eliel en posant son front contre le sien.
Il embrassa doucement ses lèvres mouillés, mais juste un bref contact et le laissa se reposer contre lui. Il continua pendant longtemps à lui caresser les cheveux et déposer des baisers sur sa tête, même quand il s'endormit enfin, il poursuivit jusqu'à lui aussi rejoindre le monde des rêves.
Quelques heures plus tard, il fut réveiller par une main sur son bras, qui appuyait doucement. Il ouvrit les yeux et découvrit sa mère devant lui en peignoir et les cheveux en batailles, une tasse de café dans l'autre main.
— Vous devriez monter dans ta chambre, bientôt ton père va se réveiller et on va faire du bruit, je voudrais pas le réveiller, annonça sa mère en montrant du menton le petit blond assoupi sur ses cuisses.
Il la remercia mentalement de ne pas avoir fait de remarque sur le fait qu'Hisae soit là. Il passa ses bras en dessous de ses cuisses et le souleva . Ce n'était pas aussi facile qu'avec un bébé et il prit plus de temps à atteindre le deuxième étage qu'hier. Il le déposa ensuite dans le lit aux pieds du sien et s'allongea à ses côtés, il n'avait pas envie de le lâcher et ils se rendormirent, enlacés et lovés l'un contre l'autre.
Le troisième réveil fut l'un des plus agaçants et il sentit quelque chose de dure contre sa joue. Une chose dure qui remuait, se frottait contre sa peau et qui lui donnait envie de commettre un meurtre. Il ouvrit les yeux et tourna juste la tête derrière lui, découvrant le pieds de Loan au dessus son visage et son meilleur ami qui arborait un sourire sadique aux lèvres.
— Qu'est-ce que tu fais là, sale petite vermine ? s'exclama-t-il.
Eliel lui intima de se taire en montrant son petit frère dans ses bras.
— Je croyais qu'on dormait ensemble ? continua-t-il sans indiscrétion.
— Quoi t'es jaloux ? Tu aurais préféré être à sa place ? chuchota le brun en se replaçant.
Il serra le corps du blond contre lui et embrassa son front bruyamment, se fichant d'être observé par le grand frère. D'ailleurs, son pied se reposa sur Eliel, mais cette fois sur sa taille découverte et se remit à faire des mouvements sur sa peau. Il le fusilla du regard et Loan explosa de rire avant de se jeter sur eux comme un bourrin, réveillant son petit frère par la même occasion.
Débuta alors une guerre entre eux, Eliel et Hisae contre Loan, pour le faire taire et le bouger du lit. Au bout de quelques minutes, ils abandonnèrent le souffle court et décidèrent de descendre pour aller se prendre un petit-déj'. Quand ils arrivèrent dans le salon, un petit mot était posé sur la table, il venait de sa mère qui lui disait être partie se promener avec son père et Eloen. Ils avaient donc la maison pour eux. Ses deux invités partirent s'asseoir – s'allonger pour Loan – dans le sofa tandis que le brun jouait le cuisinier. Il savait qu'ils mangeaient des choses bien consistantes le matin, étant donné que leurs parents avaient vécu aux Etats-Unis durant de longues années et n'avaient pas perdu cette habitude du petit-déjeuner. Mais lui n'aimait pas ça, il mangeait léger et sain. Il leur prépara donc du porridge, un verre de jus d'orange et de lait. Il versa le continua dans trois mugs et les appela pour qu'ils viennent s'asseoir à table. Il rit en voyant la grimace du plus jeune, qui touilla la cuillère dans les flocons d'avoine cuits.
— On dirait du vomis, fit-il remarquer.
— Mais non, c'est juste des flocons d'avoine, du lait et du sirop d'érable chauffés. Mange.
Quant à Loan, il ne se fit pas prier et mangea sans rechigner. Il était déjà venu un nombre calculable de fois chez lui et connaissait ses goûts, tandis qu'Hisae n'était pas beaucoup venu et quand il venait, la mère d'Eliel lui préparait toujours ce qu'il aimait.
Eliel le regarda prendre quelques cuillères, mais au bout de la neuvième, il la remit sur la table en posant une main sur son ventre.
— Ça cale ce truc !
— Ouaip, c'est ce que mangent les anglais, lui apprit le brun.
— Je connais le porridge quand même, répondit Hisae. J'en avais juste jamais goutté et ça va, même si ça a une texture écœurante, c'est pas trop mauvais.
Eliel sourit et mangea dans son propre mug. Il se dit que finalement, il adorerait se réveiller chaque jour avec Hisae à ses côtés. Il était heureux, de l'avoir avec lui. Mais en pensant qu'il allait devoir les raccompagner dans pas longtemps, cela fit s'envoler la légèreté de la situation.
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