Neuf.

Chapitre relativement court ( 1700 mots ) mais croyez moi, je vais laaaargement me rattraper au prochain. x) 

Bonne lecture ! 


Eliel resta interdit, sentant une bouche aux lèvres étonnement douces et mouillées contre la sienne qui ne bougeait pas. Ses yeux étaient écarquillés tandis que ceux d'Hisae étaient clos. Son cerveau s'emballa, tout comme son cœur et il ne sut aligner une pensée cohérente, trop perturbé par ce que le blond venait de faire. Son corps resta figé, incapable de faire un mouvement.

Puis Hisae rompue ce moment... Etrange entre eux en se décollant de ses lèvres et rouvrit ses yeux. Il posa ses deux mains à plat sur son torse et le repoussa, fuyant son regard.

— Je... Je vais faire à manger du coup, vu que mon blaireau de frère nous a racketté.

Il descendit de la commode et fila rapidement dans la cuisine. Le plus vieux le suivit et s'assit dans le sofa du salon, continuant de fixer son regard sur le frangin de son frère. Il n'arrivait pas à s'en détacher et tandis que le plus jeune commençait à cuisiner, Eliel lécha ses lèvres dans un geste inconscient, mais sourit en y gouttant du sucré. Le miel qu'il avait mangé avant de lui ouvrir. Il se mordilla la lèvre inférieure, il n'arrivait pas à mettre de mot sur ce qu'il venait de se passer et en même temps, il n'avait pas envie d'y réfléchir. Il mit finalement ça sur le dos de la tendresse et du manque, ni plus ni moins.

— Pâtes bolo ça te va ? demanda enfin Hisae. Je préfère pas faire un truc trop long comme mes parents sont au ciné et reviendront dans pas longtemps.

— Hum hum, répondit simplement Eliel en s'enfonçant plus confortablement dans le canapé.

Des questions lui trottaient dans la tête, mais il attendit sagement que son petit blond ait finit de faire à manger et qu'il revint avec deux assiettes pour lui poser.

— Dis, pourquoi est-ce que tu n'as rien dit quand nos parents ont dit vouloir mettre de la distance entre nous ?

Hisae posa son assiette sur ses cuisses et coupa ses pâtes en petits carrés, concentré dans sa tâche.

— Que voulais-tu que je dise ? Je suis mineur, mes parents ont encore un droit sur moi et si je m'étais rebellé, ça aurait empiré les choses. Et... Je... J'ai pensé que si on se voyait plus pendant un moment, tu cesserais d'être aussi mal, avoua-t-il en regardant sa main encore bandée.

— Quoi ? T'es sérieux Hisae là ?

Eliel sentit la colère le prendre. Il n'avait quand même pas cru comme les imbéciles qui leur servaient de parents quand même !

Le plus jeune lâcha sa fourchette et son couteau et leva les mains devant lui.

— Tu ne peux pas me blâmer d'avoir tenté quelque chose pour que tu ailles mieux ! J'essayais de trouver des solutions mais...Mais j'ai pas arrêté de penser à toi et j'ai pas pu m'empêcher de te demander de venir...

D'une main, le brun lui prit le menton et le tourna vers lui, captant son regard et très sérieusement, il lui dit :

— C'est encore pire si on m'éloigne de toi, moi aussi j'ai pas cessé une seule seconde de penser à toi et je mourrais d'envie de te voir, les parents se sont complètement trompés sur ça et je voudrais qu'on continue de se voir, même sans leur consentement... Ok ? demanda-t-il incertain, ayant peur de récolter une réponse négative.

Le blond hocha la tête timidement et Eliel sourit, c'était rare de voir Hisae être gêné. En général, il était sans filtre et nonchalant, ce qui faisait une bonne partie de son charme, en plus d'être adorable et très gentil.

Rassurés tout les deux, ils commencèrent à manger silencieusement devant leur série. Eliel était toujours étonné quand il mangeait ce que faisait Hisae, c'était tellement bon chaque fois. Quand ils eurent fini, Eliel l'attira à lui et ils s'allongèrent dans le canapé l'un contre l'autre, son nez dans ses cheveux et un bras autour de sa taille. Il ne suivit plus vraiment le court de l'histoire diffusée à la télé, il se sentait vraiment trop bien et ses yeux se fermèrent d'eux-mêmes, cependant, un bruit de voiture les interpella et Hisae réagit au quart de tour, se relevant d'un bond.

— Oh putain c'est mes parents, viens ! s'écria-t-il paniqué, empoignant le bras d'Eliel pour l'embarquer dans sa chambre.

Le brun le regarda faire sans rien dire, il ouvrit la fenêtre et se tourna vers lui.

— Passes par là.

— Quoi ? T'es fou j'suis pas escaladeur moi ! s'exclama Eliel en faisant les gros yeux.

— Hisae chéri, tu es là ? demanda une voix féminine qui venait d'en bas.

Le plus petit vint vers lui rapidement et le poussa vers sa fenêtre ouverte.

— Dépêches toi, c'est pas haut et mes parents te voient, ils nous tuent !

Eliel soupira, dans quelle merde s'était-il foutue ! Qu'est-ce qu'il ne ferait pas pour rester, ne serait-ce que quelques minutes avec le petit frère de son meilleur pote... Il jeta un œil par la vitre et pâlit, il n'allait jamais y arriver ! Il reprit son souffle et se décida à se lancer, passant précautionneusement une jambe par-dessus, puis l'autre et accrocha ses mains partout où il le pouvait. Hisae était déjà parti de sa chambre, sans même lui avoir fait son câlin d'au revoir. Il y arriva presque jusqu'au moment où il prit une mauvaise prise et tomba au sol. Il gémit en jurant s'être pété le coccyx ! Il resta allongé au sol, les bras et les jambes bayant en tirant la grimace.

— Eliel ?

Il sentit son corps se figer en reconnaissant cette voix. Et merde... Il se releva péniblement et tomba sur le père de son blond, mains sur la taille et sourcils froncés, éclairés par les lampadaires. Il s'approcha de l'homme lentement, cherchant rapidement une excuse à lui donner, même si cela s'avérait cuit. Que pourrait-il bien dire après l'avoir vu chuter de la fenêtre de son fils ? Il était fichu... Ça le désespérait également beaucoup, il avait l'impression d'être encore au lycée et d'agir comme un mec transi d'amour qui était venu voir sa douce sans la permission de ses parents. Un vrai Roméo. Mais non, il était en master et avait vingt-deux ans ! Ce n'était plus un adolescent.

— Euh... Bon... Bonjour monsieur, enfin... Bonsoir, bégaya-t-il devant le regard noir du père.

Il connaissait la colère qu'il lui portait et craignait sérieusement que la situation dérape. Il priait presque pour que sa femme ou même Hisae sorte ! Pas qu'il ait peur de se battre, mais plutôt le fait de devoir se défendre auprès du père de son meilleur pote.

— Qu'est-ce que tu fais là Eliel ? gronda l'homme d'une voix sombre.

— Je... J'étais venu rendre des affaires à Loan, trouva-t-il comme excuse.

— Il est à une soirée.

— Oui, je savais pas.

— Il nous a dit qu'il t'avait invité mais que tu avais refusé, répliqua son père en s'approchant lentement de lui.

— Euh ouais, c'est parce qu'il vient de partir en fait...

— Il est parti avant nous.

Ce type avait réponse à tout, il hallucinait ! Il se gratta nerveusement la nuque, fuyant son regard et se démena pour trouver une excuse avant qu'il ne le tue et l'enterre au fond du jardin.

— Il avait oublié des affaires chez vous alors il est revenu.

Dans un sens, il ne mentait pas, Loan était vraiment revenu chez eux pour prendre de l'argent. Et maintenant qu'il y pensait, il remerciait le destin de que ce soit son meilleur ami qu'il les surprenne dans cette position plutôt qu'un de ses parents.

Le géniteur rompue la distance entre eux en quelques enjambés et Eliel prit énormément sur lui pour ne pas reculer et lui faire face.

— C'est la dernière fois que je te vois ici, je te préviens Eliel, si je te revois chez moi pour Hisae, ça ne se passera pas aussi bien qu'aujourd'hui, c'est clair ?

Le sang de l'étudiant ne fit qu'un tour. Il avait envie de lui gueuler de ne pas lui dire ce qu'il devait faire et que leur décision était complètement conne et irréfléchie. Elle n'apportait rien et ça le tuait qu'ils n'étaient pas fichu de s'en rendre compte.

— Mais qu'est-ce que vous croyez faire en nous privant de nous voir ? Vous voyez pas que ça ne sert à rien, c'est même pire ! s'emporta Eliel en gonflant le torse, sa crainte disparaissant peu à peu.

Cependant, l'homme saisit le col de sa veste et rapprocha leur visage très près l'un de l'autre, son regard meurtrier ancré dans le sien, plus si sûr devant l'aura que dégageait le père de famille. Il le sentait à vif et prêt à lui foutre son poing en pleine figure s'il osait protester.

— Vraiment ? Alors est-ce que Hisae t'a dit qu'il avait recommencé à faire des crises d'angoisses chaque nuit ? Mais pas les petites qu'il avait l'habitude de faire, les grosses de quand il était petit, on a même dû l'emmener aux urgences avant-hier en pleine nuit, est-ce que tu es au courant de ça ?! Il a fallu que tu te ramènes, que tu fasses tout ton cinéma pour foutre en l'air des années de suivi psychologique et de tentatives de bien-être au sein de notre famille.

Eliel avait les yeux écarquillés, assimilant peu à peu les mots que lui balançaient le père d'Hisae en pleine face. Il était choqué par ses propos, mais aussi parce que le blond ne lui avait rien dit et semblait tout à fait normal. Il sentait ses mains se mettre à trembler et son cœur se serrer douloureusement dans sa poitrine. Toute sa peine réapparue en un claquement de doigts. Son père rouvrit la bouche, parce qu'il n'avait pas terminé de l'enfoncer.

— Ma femme veut que tu prennes tes distances, mais moi je veux que tu sortes de sa vie. Je sais que t'es quelqu'un de très tactile et... Tout ça, mais tu étouffes mon fils. Tu le colles sans cesse et ça en devient malsain, votre relation. Il n'avancera pas si tu restes à ses côtés. Laisses le respirer, laisses le vivre ! Je te remercie de l'avoir aidé dans ses études, mais désormais, il le fera seul et Loan pourra toujours l'aider. Alors maintenant, oublies Hisae. 

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