Défi proposé par un auteur sur scribay : vous vous réveillez dans une pièce vide avec un papier d'où est écrit "Vous avez été Banni de cette existence.

Je me tourne dans mon lit et me retrouve le nez par terre. J'ouvre difficilement les yeux car une lumière douce mais éclatante m'aveugle. Je cligne des paupières jusqu'à m'y habituer. Je suis effarée face à cet endroit étrange qui n'est pas du tout ma chambre. Tout est blanc. Du sol au plafond, les murs... tout est d'un blanc immaculé. J'ai l'impression d'être dans une de ces pièces aseptisées que l'on voit dans les films de science fiction.

—Vais-je faire une rencontre du troisième type ?

En attendant mon hôte extraterrestre (priant intérieurement qu'il soit beau), je balaie la salle du regard en tournant sur moi-même, il n'y a rien. Elle est absolument, totalement, complètement.. vide. Même le lit duquel je suis censée être tombée n'existe pas. Je reste perplexe. Je me demande si je rêve en me pinçant.

—Aïe ! Puisque j'ai ressenti la douleur, c'est sûrement un rêve lucide, me dis-je.

Soudainement, un morceau de papier blanc sur le sol, me fait de l'oeil un peu plus loin. Je m'approche, le ramasse et lis la note.

« Vous avez été banni de l'existence »

—Ah ? OK ! Banni de l'existence !? Rien que ça ? Comment peut-on être banni de l'existence ? Qu'est-ce que cela signifie ? Que je n'existe plus ?

Ce petit mot me rend encore plus dubitative.

Je me regarde de la tête aux pieds. Je me scrute dans les moindres détails. Je suis entière. Donc, j'existe encore. En plus, je suis en train de réfléchir là ! N'est-ce pas Platon, Socrate... je ne sais plus qui... qui avait dis, « Je pense, donc Je suis » Ce qui signifie que j'existe.

Alors, si je me base la dessus, j'existe encore. À moins que... peut-être... que je suis bannie de l'existence humaine. En fait, la réalité dans laquelle je pensais vivre n'était peut-être qu'une existence alternative ? Une, parmi d'autres ?

—OK ! Dans ce cas, pourquoi on nous a banni de celle-ci, petite maline ? m'interroge mon alter ego qui se réveille toujours quand on n'en a pas besoin.

Je me creuse les méninges afin de trouver quels crimes j'ai bien pu perpétrer pour avoir droit à cet bannissement. Au bout de.... un long moment. Je ne saurais dire combien car le temps semble être figé dans cet endroit, je me rappelle avoir crié haut et fort et ensuite l'avoir écrit sur les réseaux sociaux que j'avais honte de faire partie de la race humaine, avant d'aller me coucher. J'en avais marre de voir les horreurs qui avaient autour de moi et j'ai essayé de rallier quelques personnes à ma cause. Alors, les concepteurs de ce jeu qu'est la vie m'y a sûrement retiré pour éviter un soulèvement et perdre par la même, leur pouvoir sur nous.

—Nous voilà bien, rétorque mini-moi, je te l'avais dit, à vouloir tout le temps faire du fromage d'une goutte de lait, on se retrouve à trans-exister.

—Trans-exister ? Parce que ce mot existe ?

—Oui, espèce d'inculte, cela signifie que nous sommes en transit entre deux existences.

—Si tu le dis. Puisque tu es la plus intelligente de nous deux, je ne peux que te croire.

Alors, inutile de paniquer, rassure-je mon autre moi, s'ils ne nous ont pas déprogrammé, c'est que nous avons encore notre utilité.

Alors, je m'assois sagement sur ce sol immaculé attendant qu'ils me redonnent une autre existence.

J'espère seulement qu'ils ne tarderont pas trop, sinon , il risque de ne pas rester immaculé bien longtemps, leur sol.