Noyée.
Le fracas sourd d'un corps qui tombe
Qui sombre.
Et puis. Le silence
Immobile.
Inerte, submergée par les flots,
Cette masse noire, qui là, autour d'elle,
S'agite, lui caressant le ventre,
les cheveux.
Ses grands yeux s'ouvrent doucement,
L'eau glisse sur ses paupières.
Ses lèvres se détachent,
Brusquement. En un cri.
Un cri strident, fort de toutes ses peurs, ses angoisses,
Un cri imperceptible, que personne n'entend.
Alors que sa bouche s'emplit de cette douce liqueur
Qui donne vie
Ou offre la mort,
Ses poumons se vident. Elle s'efface.
Elle regarde, effrayée, les bulles légères
Qui la narguent, rêveuses,
Puis qui semblent regagner le ciel, s'échapper et qui dépassent ce mur,
Au dessus d'elle. Oppressant.
Ce mur d'eau et de douleur, prison étouffante.
En un ultime effort, ses mains se tendent,
Elle se débat, lutte.
Elle lutte, contre cette main de fer, qui la déchire
Vains efforts.
L'agonie est lente
Affreuse et délicieuse.
Elle s'abandonne délicatement à la grâce de son assassin,
Elle glisse, tombe, s'éteint.
Envahie par le calme infini.
Les dents des flots, luisantes d'écume,
La dévorent.
Elle se brise,
Disparaît.
Et dans ses yeux, se reflète
Pour un instant encore, l'éclat
De la lune.
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