Fragilité



Les chaînes glissent de mes poignets,
Froides et inoffensives à présent.
Elles qui, hier, mordaient ma peau.

Et maintenant, mon corps, ma pensée
Sont,
En vie.

En vie dans le pays si terne des
Ombres.

Elles tombent ces chaînes,
Bruit étourdissant, écho insoutenable
Qui envahit mon âme,
Me brise. M'ébranle. Me libère.

Ils volent en éclat,
Les murs invisibles et éthérés de ma prison,
Les fers imperceptibles qui me condamnaient.
Ils se brisent en un son assourdissant,
Salvateur.

Et c'est moi, qui tombe,
Seule débarrassée de l'entrave.
Entrave, ancre pour mon âme.
Débarrassée de la honte,
Poids oppressant,
Qui me recouvrait.

A terre, fragile et fissurée.
Écorchée vive et pleine d'espoir,
Le souffle de vie se lève.
Réveille mon être pour quelques instants encore.

L'air enfin s'engouffre en moi
Et je goûte agonisante,
Vivante

La liberté.

Ô toi liberté effrayante...
Courage enivrant.
Je t'entends, tu me portes
Et plus libre que l'air,
Douce brise,
Légère et angélique,
Je sombre dans le silence,
Silence reposant.

Je meurs.

Libre et transparente.

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