Une main glisse sur un mur.

Les doigts roses et lisses
Caressent
La mousse
Verte et luxuriante
Crinière de cet être de pierre.
Des boucles de fleurs ondulent,
Sur cette peau rugueuse
Et austère.

Soudain, la main
Dans son élan,
Heurte et plonge ses doigts
Tièdes
Dans une large et glaciale fissure.

Sillon secret qui court sur ce mur
Gris 
Et terne.

Sous les ongles blancs, quelques cailloux s'ébranlent.
Et,
La main s'en va
Le corps qui la porte s'éloigne.

Seules les pierres abandonnées,
Roulent, Coulent, s'écroulent.

Dans un coup de vent,
Le joli mur de pierres,
Fragile,
Verdoyant et caverneux,
S'effondre. Un nuage de poussière triste
S'élève et s'envole.

Les pierres 
Projetées,
Luisantes,
Lames, armes, larmes,
S'écrasent avec violence
Sur le sol obscurci
De cette route passante
Où errent les âmes perdues.