Chapitre 2 : La fuite💨

Londres, 23h40

Je traverse la rue pour la 10ème fois, que fait-il bon sang ?! On avait rendez-vous à 23h20 !! Il était censé m'amener voir son exposition et après on serait rentrés et tout ce serai bien passé ! Pourquoi ne se montre-t-il pas ?!

Je retraverse la rue et regarde l'immeuble qui me fait face. Cette fois je rentre ! Je sais bien qu'il m'a dit de ne pas rentrer mais il n'avait qu'à être à l'heure !

Je m'approche de la porte, mais si c'était fermé ? La porte s'ouvre sans résistance, parfait. Je me dirige vers les vieux escaliers au fond du long corridor. Les marches grincent sous mes pas, j'entends un volet grincer et une porte claquer. Pourquoi tout est là pour un film d'horreur ? Pour rien, ce n'est que mon imagination qui n'est pas très coopérative ce soir, c'est tout.

Je ne croise personne, tous les occupants de cet immeuble sont silencieux, mais pas lui. Lui il craque, claque, grince et fait fuir tout le monde. Alors pourquoi suis-je là, dans son ventre, en train de monter ses marches grinçantes ? Parce que mon p*tain de petit ami m'a posé un lapin ! Il a toujours été en avance, c'était forcement volontaire de sa part de ne pas venir. C'est peut-être sa façon à lui de dire qu'il ne veut plus de moi. En même temps qui voudrait de moi ? Une p'tite brune haute d'un mètre soixante-cinq, qui n'aime pas les fêtes et le bruit des concerts en plus de ça ?

Quelque chose me frôle la cheville. Je m'arrête pour écouter les bruits autour de moi. Combien y'a-t-il d'étage dans cet immeuble de merde ?! Un grincement résonne dans les étages. Brrrr, il ne fait pas chaud ici. J'aurai du prendre une veste au lieu de rester avec seulement une robe de soie pour me couvrir.

J'arrive au 5ème étage, je peux voir par la fenêtre que la lune est pleine, elle brille presque autant que son amant, le soleil. On dirai un peu lui et moi, je le poursuis inlassablement et lui me fuit sans cesse. Tels des aimant inversés, détraqués.

Enfin ! Je suis au 13ème étage ! Je reconnais le nom de mon petit ami - s'il l'est toujours. Je m'avance à pas prudents vers le porte d'ébène, que caches-tu derrière, qui ne puisse m'être montré ? Ma main est aimantée à la poignée, elle l'attrape avant que je ne puisse changer d'avis et la tourne dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. La porte ne s'ouvre pas comme celle du bas.

- C'est un problème ça, me dit la petite voix dans ma tête.

Oui en effet. C'est un problème, un gros même. Je réessaye, toujours sans succès. Pourquoi ce n'est pas ouvert ?!?!

Je commence à m'énerver sur la porte mais sans oser donner des coups, mieux vaut rester discrète. Je n'entends aucun son de l'autre côté de la porte, et s'il n'était pas là ? J'essaye de crocheter la serrure mais je ne suis pas douée la dessus, la porte ne veut toujours pas s'ouvrir.

Je m'assieds au pied de la porte, au bord du désespoir. Qu'est-ce que je vais faire ? Je ne veux pas rentrer, il n'est que minuit après tout. J'ai la nuit devant moi, autant la mettre à profit et essayer de comprendre ce qu'il se passe.

Toujours aucun bruit. Il est bientôt 1h30. Je prend la poignée et la baisse, avant de me décider à partir. Mais le bruit d'une porte qui s'ouvre me retiens. La porte est ouvert. J'ai ouvert la porte. Elle n'était pas fermée ! L'information met un temps à monter jusqu'à mon cerveau. Comment ?

Bon, autant rentrer. Je me faufile dans l'ouverture et rentre dans son antre. Il fait sombre, normal c'est la nuit. Je cherche un interrupteur mais ma main ne rencontre qu'un chandelier. Je l'attrape et actionne le bouton pour l'allumer. Une faible flamme apparaît, je la protège de ma main libre et commence mon exploration.

Tout est en bazars, les tiroirs sont renversés, les papiers éparpillés, la table est à l'envers, les lampes renversées,... C'est une pagaille sans nom. Et le silence règne toujours, inquiétant et anormal.

Plus étrange encore, il n'est pas là. Comment cela ce fait-il ? Où est-il ?

Je pousse mon exploration jusque dans sa chambre. Le lit est défait, les rideaux sont arrachés et la râble de nuit et renversée.

Que c'est-il passé ici ?

Il n'y a pas eu de lutte, du moins c'est ce que j'en déduit. Quelqu'un est rentré de force dans l'appartement en tout cas. Et cette personne est peut être toujours là. Même sûrement là. J'arrête de bouger et écoute les bruits autour de moi.

Diing

Je me fige et tourne la tête. Le bruit vient de la cuisine. C'est la seule salle qui me sépare de la porte de l'appartement.

- Super, on va mourir poignardé, me dit la petite voix.

Je la fais taire d'une pensée et m'avance vers la cuisine, le cœur battant, les jambes tremblantes.

Je retraverse le salon, avec le canapé renversé, je passe à côté du petit débarras qui est fermé à clef, il ne reste plus que la salle à manger et j'arriverai ensuite dans la cuisine.

L'appartement est à nouveau silencieux. Il n'y a plus de bruit suspect. Du moins en apparence, j'entends un objet métallique tomber sur du carrelage. Je n'ose pas aller plus loin, préférant retourner dans la chambre pour chercher des indices de la situation.

Je fouille le peu de chose qu'il reste dans les tiroirs, dans l'armoire, mais je ne trouve rien de plus que ce que j'avais vu avant. Soudain, j'entends quelqu'un approcher, il s'arrête juste devant la porte de la chambre, évidement.

Je me faufile sous le lit sans attendre. Je préfère le prendre par surprise et pouvoir me défendre que d'être tuée sans rien faire contre. Oui j'ai décidé que c'est un criminel qui est ici.

La porte s'ouvre doucement, beaucoup trop doucement. Je pense que mon cœur a le temps de faire 10 arrêt cardiaque avant que la personne ne rentre dans la chambre.

Cette personne a des chaussures noires, - bon tout le monde en a - un pantalon rayé - c'est déjà moins commun - et je ne peux pas voir sa veste mais je me doute que c'est un costard noir à carreaux avec un noeud papillon. Je sais qui c'est mais je n'ose toujours pas sortir.

- Il y a quelqu'un ? demande le nouveau venu d'une voix grave

Cette fois je suis sûre de l'identité de la personne et je sors de ma cachette. Il a un mouvement de recul en voyant quelqu'un sortir de sous son lit. Je le rassure en lui donnant mon nom. Il me prend dans ses bras et je réfugies ma tête dans le creux de son cou. J'ai cru ne jamais le revoir.

Il me demande ce que je fais là et je lui réponds que je l'attendais, que c'est lui qui n'est pas venu, que je me suis fait dû soucis pour lui alors je suis venue ici. Quand je lui parle de son retard à notre rendez-vous il s'excuse et me raconte ce qu'il s'est passé chez lui. Il m'explique qu'il a des problèmes avec des personnes et que ces personnes sont dangereuse, qu'elles sont venu pour le chercher mais qu'elles ne l'ont pas trouvé qu'il va devoir partir de la ville pour aller autre part, que je dois faire attention à moi, mais je ne l'écoute plus. Je l'arrête en lui disant qu'il ne partira pas sans moi, que je viendrai avec lui

- On s'enfuira ensemble, lui dis-je.

Il ne proteste pas, trop heureux d'avoir de la compagnie pour ce long et dangereux périple.

Cette nuit là j'ai fui avec lui, vers une autre ville, un autre monde.

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