Libre

Perché sur l'une des deux tours de la basilique Notre-Dame, je regarde les lumières des environs se fermer et les chrétien sortir de l'église. Quel lieu magnifique, je n'ai jamais été croyant, mais je pense que si je l'avais été cet endroit aurait été mon paradis. Tranquillement et en discutant les croyant ressortent de l'édifice, je me retiens de rire en imaginant leur réaction demain matin. Ils reviendront prier et en arrivant il trouveront une scène d'horreur devant leur impressionnante cathédrale. Les gens partirent enfin, me laissant seul, sous les étoiles et la lune. J'ai toujours adoré la lune, elle représente un point de lumière, d'espoir dans le noir profond de l'espace. Il y a bien sûr les étoiles, mais elles sont si loins, si inaccessibles, la lune elle est à portée de main, ou plutôt de fusée. La brise hivernal me caresse le visage, je frissonne dans mon simple pull un peu trop grand, l'hiver arrivera bientôt et je ne compte pas être là pour le voir faire son entrée dans ce Québec d'automne. Je regarde ma montre qui s'allume d'un vert phosphorescent dans la nuit; 10h50. Encore et toujours attendre, je passe ma vie à attendre et quand j'arrive enfin à ce pourquoi j'ai attendu, le temps s'amuse en me le volant. C'est ce qui est arrivé, j'avais passé deux ans de ma vie à attendre que mon courage inexistant vienne et enfin quand il est venu et que j'ai pu avouer mon amour à cette personne, elle m'a rejeté en se moquant de moi. Depuis, la vie est fade et sans couleur, je ne veux plus rien faire par peur d'être blessé. Donc, me voici, perché sur l'une des deux tours de la basilique Notre-Dame, à attendre l'heure finale. Je relève ma manche et regarde ma montre: 10h56. Je vois les derniers passants rentrer chez eux pour retrouver leur famille, des retrouvailles après une longue journée de travail. Ça me dégoûte, pourquoi je n'ai jamais eu la chance de vivre ça! Ma mère m'ayant abandonné à la naissance et mon père qui a perdu toute envie de s'occuper de moi. Demain, j'irai normalement dans un orphelinat, j'en ai aucune envie, mais je sais que même si je fuguais il me retrouverait, donc je compte partir dans un endroit où personne de vivant pourra me retrouver. Oui, je veux mourir et ce soir à exactement 11h, je saute. Pourquoi 11h, j'aurais 13 ans à 11h et je compte attendre mon anniversaire pour me libérer de ce monde maudit. Je fixe ma montre:

11h59 et 35 sec.

Je me lève tranquillement, me place le plus proche du bord et garde une parcelle de mon esprit aux secondes qui passent. Quand je sens qu'on approche de l'heure je regarde ma montre: 11h59 et 58 seconde. Je me rapproche encore plus du bord et deux secondes plus tard, je saute.

Le vent me fouette le visage et me glace la peau, mais je me sens bien. Je me sens libre. Je sourit et je cri:

- Bonne fête Axel!

Et soudain j'entend mon corps se disloquer sur le sol, je n'ai même pas le temps de ressentir de la douleurs, que mes yeux se ferme et que mon esprit se vide. JE SUIS LIBRE!

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