Nous habitons en bordure d'une route très fréquentée. Juste devant notre immeuble se trouve une station-service avec un petit point de vente pour les boissons, les snacks et les cigarettes. Pas besoin de réveil le matin ! Dès quatre heures, les premières voitures se font entendre. Parfois même un camion vient ravitailler le shop de la station-service. Il arrive aussi que des automobilistes viennent faire le plein au milieu de la nuit : des portes claquent, de la musique s'échappe des portières ouvertes. Le moment le plus calme est le dimanche matin. Presque personne ne va travailler, les gens dorment. Je suis parfois tout étonnée d'émerger du sommeil avec un chant d'oiseau... Rester allongée dans le silence d'un matin calme est un vrai plaisir !

Le silence aujourd'hui est une denrée rare. Je connais des personnes qui ne le supportent plus, qui ne se sentent pas à l'aise dans un lieu silencieux. Quand je monte en voiture avec Sandra, elle enclenche aussitôt la radio ou écoute une playlist : « Je ne supporte pas d'être en voiture en silence : ça m'oppresse ! » Quand je visite notre voisine Chiara, je lui suis reconnaissante de baisser le son de la télévision ou de l'éteindre complètement. J'ai des difficultés à être présente dans une conversation avec le bruit de fond de la télévision.

J'aime le silence. Il me permet de me recentrer, de me retrouver. Il favorise la rencontre avec l'autre, et avec Dieu, le Tout-Autre, le grand silencieux. Dans la nature, le silence est favorable à la rencontre des animaux.

Le sifflement de la marmotte déchire le silence lorsqu'elle repère un humain – un intrus ? - dans son environnement naturel.

Les chevreuils, les chamois ou les bouquetins ont tôt fait de détaler quand ils perçoivent du bruit à proximité.

Quant au castor, je ne sais pas s'il aime le silence, mais c'est dans le silence du soir que je l'ai rencontré.

https://youtu.be/iJJFHHcO2R8

Et vous ? Quelles sont vos expériences avec le silence ? Est-ce que le silence vous fait peur ? Ou bien il vous ressource ?

Merci à Neusa pour la marmotte et le bouquetin, rencontrés à proximité du col du Grand-St-Bernard.