Je me souviens d'un petit garçon appelé Romain. Ce jour-là, quand il est sorti de l'église, il a dit à sa maman :
- ... sont où, les loups ?
La maman n'a pas compris. Le petit a répété, avec un brin d'angoisse dans la voix :
- Ils sont où, les loups ?
- Les loups ? Quels loups ? Qui t'a dit qu'il y avait des loups ?
- Mais oui, ils disent tous « Ah ! Les loups ! Ah ! Les loups !»
Après un moment d'étonnement, c'est le déclic : « Allélu, alléluia », les « alléluia» de Pâques ont effrayé Romain !

https://youtu.be/az4jBmvd3mc

Au fait, quelle est la signification de ce mot « alléluia » ? C'est une acclamation ancienne qui vient de l'hébreu et veut dire « Louez Ya » (Ya = YHWH, le nom de Dieu que, par respect, on évitait de prononcer).
« Louez Dieu », c'est le sens de l'alléluia chanté à Pâques par les chrétiens.
« Louez Dieu », parce qu'il est le Dieu de la Vie.
« Louez Dieu », parce qu'il a ressuscité Jésus de la mort.
« Louez Dieu », parce que, pour nous aussi, la mort n'aura pas le dernier mot.

Pas de loups, donc, à Pâques, mais les lapins et les œufs ? A l'origine, ils revêtent toute une symbolique liée à la vie. Les lapins sont très prolifiques. Les œufs contiennent une promesse de vie. Dans certaines régions, il n'y a pas seulement l'arbre de Noël mais aussi l'arbre de Pâques : on suspend des œufs joliment décorés à des branches en bourgeons. Aujourd'hui dans les supermarchés, les montagnes de lapins en chocolat et les œufs décorés de toutes les couleurs ne sont plus qu'une bonne affaire commerciale. Cette année, j'ai même reçu un gorille en chocolat, signe que la symbolique se perd.

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Un soir tard, le téléphone sonne. Nous reconnaissons le numéro qui appelle. Aucune de nous n'a le courage de prendre ce téléphone. Nous connaissons bien Etienne qui souffre de solitude et de multiples addictions, sans compter bien des problèmes de santé... Le lendemain, nous écoutons le message enregistré sur le répondeur : « Bonsoir, mes chères sœurs. J'ai décidé, à tête reposée, de renoncer à la cocaïne. Ça me rend malade. Ça me rend aveugle. Ça me rend aussi fou que le haschich qui m'a rendu fou, que les hallucinogènes et la fréquentation de gens qui n'espéraient ni dans la mystique de la foi ni dans le bien public : le bonheur à travers les drogues... Je me suis laissé fourvoyer par un chagrin d'amour, ainsi que beaucoup de chagrins d'amour, parce que j'étais (... mot incompréhensible). Je vous remercie de m'avoir soutenu. Merci. Je vous aime. » Ce message nous réjouit. Il a la saveur de Pâques, la saveur de la vie.

Alléluia !

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L'illustration qui ouvre ce chapitre est une peinture de Bernadette Lopez. Elle représente un disciple de Jésus tout étonné devant le tombeau vide.