L'automne était là avec ses couleurs, la fraîcheur du matin et la chaleur du jour. Je marchais sur la colline, traversant parfois un parterre de feuilles mortes qui crissaient sous mes chaussures. J'admirais les châtaignes dans leurs bogues entrouvertes. Je longeais des propriétés plantées de châtaigniers et je voyais partout le même genre d'écriteaux : « Propriété privée », « Défense de ramasser les châtaignes », « Interdiction de pénétrer » ... J'aperçois sur la hauteur une maison flanquée d'une tour et je prends le chemin sans issue qui va dans cette direction. Quand j'arrive à proximité de cette maison elle aussi entourée de châtaigniers, j'aperçois un écriteau formulé de manière positive qui m'intrigue et me fait bien réfléchir : « Réservé à la famille ». Plutôt sympa, non ? Ce jour-là, j'avais médité ce passage d'évangile :

''Comme Jésus parlait encore aux foules, voici que sa mère et ses frères se tenaient au-dehors, cherchant à lui parler.
Quelqu'un lui dit : « Ta mère et tes frères sont là, dehors, qui cherchent à te parler. »
Jésus lui répondit : « Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? »
Puis, étendant la main vers ses disciples, il dit : « Voici ma mère et mes frères.
Car celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. »'' Évangile de Matthieu au chapitre 12, versets 46 à 50

Alors... « Réservé à la famille » : quelle famille ? Famille élargie ? Où s'arrête la famille ?

Dans mes promenades sur la colline en automne, j'avais toujours un petit sac qui se révélait bien utile pour ramasser les noix en bordure des chemins. Je savais où se trouvaient les noyers et si je partais tôt le matin, je pouvais ramasser les noix tombées sur les chemins, avant que les voitures ne les écrasent. Ce matin-là, je rentrais avec une petite provision de noix toute fraîches. Au moment où je me baissais encore pour saisir quelques noix au pied d'un grand arbre, j'entends de petits cris. Quelle n'est pas ma surprise d'apercevoir un écureuil qui m'invective haut et fort ! Il gesticule de tout son corps en criant dans ma direction et visiblement il est très fâché. Je suis surprise et j'ai presque peur qu'il s'élance sur moi. Je m'éloigne prudemment en lui laissant les noix qu'il défend avec tant de véhémence...

Avez-vous déjà rencontré un écureuil fâché ?

Merci à Fernande pour la photo de l'écureuil!