13. Dans mon travail au supermarché (3)

Dans mon agenda, je note au crayon les rendez-vous importants. Chaque soir, j'y relève les petits événements de la journée, au stylo cette fois. Je dessine une étoile ou une petite fleur à côté des événements heureux : Je cueille les fleurs du quotidien. En voici quelques-unes.

Pour commencer ma journée de travail, je franchis la porte d'entrée du personnel et un long couloir me sépare de l'ascenseur qui conduit aux vestiaires. Parfois, la porte de l'ascenseur se referme devant mon nez : le/la collègue n'a pas fait attention ou n'a pas eu la patience d'attendre. Première fleur de la journée : quand un/e collègue m'attend et m'accueille pour prendre l'ascenseur. MERCI !

Au rayon textile, je passe pas mal de temps à mettre de l'ordre, à replier les tee-shirts dépliés, à ranger ce que les clients ont sorti des emballages. Les moments d'agacement alternent avec de belles rencontres.

Un homme avec un sac à dos s'approche. Du sac à dos partent deux « tuyaux » reliés à son nez. Ce Monsieur vit constamment avec l'oxygène. Il me dit : « Je dois acheter des sous-vêtements. Je ne voulais plus en acheter parce que je pensais mourir bientôt. Mais voilà, je suis toujours en vie. » Son sourire me dit la joie de vivre retrouvée et partagée. MERCI !

Une collègue vient me chercher pour aider une dame âgée en fauteuil roulant. Madame A. a 101 ans et fait avancer son fauteuil roulant à l'aide de ses pieds. Elle a noté sa liste de courses sur sa vieille machine à écrire, pour ne rien oublier ! Le courage et la ténacité de cette femme me font du bien. MERCI !

Le service clients m'appelle au téléphone et m'envoie au rayon des poudres à lessive. Un homme accompagné d'une petite fille cherche quelque chose pour enlever les taches qu'a faites sa fille sur le canapé du salon. C'est un étranger qui s'exprime dans un allemand appris à l'école. Quand je lui demande comment s'appelle sa fille, un sourire éclaire son visage, il regarde avec amour la petite et me répond : « Ma fille s'appelle Soleil. » MERCI pour Soleil et son papa !

Je croise le gérant du magasin. Il me tend la main et me demande comment ça va. C'est une poignée de mains chaleureuse et la question va au-delà d'une simple formule de politesse. S'ensuit un petit échange. A la fin, le gérant me dit : « Vous avez de la chance de croire. La foi, ça aide. J'espère qu'il y aura quelque chose après la mort. » MERCI pour chaque poignée de main et chaque échange vrai.

Le samedi, nous sortons vers 17 h 30 et je vais souvent à la messe de 18 h à la paroisse. Dans le banc devant moi est assis Alfred, du Burkina. C'est mon collègue du rayon « Poisson ». Il a commencé très tôt sa journée. Avant l'arrivée des clients, il doit préparer la glace où le poisson frais est exposé. Il trouve encore le courage d'aller à l'église le soir. MERCI pour Alfred et pour chacun de mes collègues.

J'ai lu quelque part : « Les gens reconnaissants sont des gens heureux. » Je suis heureuse en cueillant les fleurs du quotidien.


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