| Leila |
Elle plonge sa main dans la poche de son manteau, et en sort une magnifique petite sculpture de verre, tremblante sous les doigts fin de Leila.
Un cheval tout en légèreté et en transparence tiens tête, collé maintenant à son manteau blanc. Elle l'observe dans les moindres recoins, aucun détail n'échappe à ses yeux couleurs caramel entourés d'une collerette de cils maquillés de mascara marron.
De l'index, elle caresse cette crinière rigide qui orne la tête de ce jouet fragile, et cherche une ornière, celle de sa bouche, légèrement creusée, et ses narines, de petits orifices fixes au dessus. Ses mains, aussi fragiles que la dentelle, se déplacent comme de petites ballerines à l'Opéra Garnier.
Jolies et douces, elles sont blanches et froides comme la glace, couleur bleutée que ses ongles arborent fièrement, sur chaque parcelle disponible. Décorés, ses doigts fins et longs ne cessent de créer des vagues, tels une mer déchaînée, plaintive et bruyante.
Soudain, elle se fait bousculer par un homme au manteau camel, qui ne s'excuse pas.
Alors, l'adorable petite pièce de verre vacille comme une plume, dans les mains de Leila. De justesse, elle réussi à rattraper l'objet de son attention, et d'un regard rapide, fusille l'homme, déjà loin d'elle.
Décidant de rentrer chez elle, elle range le cheval brillant dans un petit mouchoir de soie, qu'elle insère dans sa poche zippée.
Regardant ses pieds et le trottoir, elle traverse la route.
Cette avenue qu'elle n'empruntera plus.
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