Florence, 1497
Des feux sur la Piazza
pour réchauffer l'oubli,
le néant à venir.
Quelques groupes nerveux
qui circulent autour d'eux.
Soudain, l'affrontement.
Un cri, des hurlements...
La place qui rugit
une femme apeurée
tout déguenillée,
encerclée, affolée.
Et la foule grossit
la cohue, maintenant.
Tous ces bras menaçants,
ces gourdins tournoyant.
La voleuse recule,
trébuche, se précipite...
Des enfants la poursuivent,
chahutent,
tirent ses jupes.
Soudain la croix
au dessus,
les portes de l'église,
l'Éden.
Ramper jusqu'au parvis,
si minuscule proie
pour ces chiens aux aboies.
Ces monstres,
la populace...
Elle est bien trop faible,
à jamais résignée.
Trop désincarnée,
pour pouvoir résister.
Bestialité!
La haine des regards chavirés.
Agenouillée!
Poussière atomisée
où flotte son corps muet.
Les yeux au ciel,
ni anges, ni démons.
Seulement en suspens,
cet ultime sursis
pour lequel elle prie.
La peste l'a épargnée,
la famine condamnée,
la foule assassinée.
27/09/2001
Florence, 1497 : année de peste
de famine
de tuerie
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