Lisathelmar Et voici enfin mon texte pour la partie 2 du concours chocolaté ^^. Je n'ai malheureusement pas pu vraiment le retravailler à cause de tout le travail pour l'école mais j'espère qu'il te plaira !

Il y a un peu plus de 2000 mots.

Je soupire longuement pour la énième fois depuis le début de ce cours d'anglais. J'ai toujours trouvé cette classe ennuyante et n'ai jamais supporté la voix de crécelle du professeure. Mais malgré tout ça, une chose me retient de vouloir sécher, à pars le fait que je ne l'ai jamais fait et que je ne le ferai jamais. Une personne au premier rang retient toute mon attention, Clara. Celle à la peau de porcelaine et à la chevelure blonde qui fait rêver tous les garçons de la classe. Clara la fille intelligente, qui réussi toujours brillamment. Et moi le garçon timide qui se contente de soupirer en silence après elle, de lui écrire des poèmes lors de ses nuits d'insomnie sachant que jamais elle ne les lira. Moi ce garçon, je reste au fond de la classe à l'observer car je sais que jamais elle ne m'aimera. Sait-elle au moins que j'existe ?

- Je ne comprends pas ce que tout le monde trouve à cette pimbêche, Marmonne Charline, ma voisine de banc.

Je me retourne vers elle en fronçant les sourcils.

- De quoi tu parles ?

- À ton avis ? Regarde, tous les garçons tournés vers elle. On dirait des mouches attirées par une lumière !

J'ouvre la bouche pour lui répondre mais la sonnerie m'interrompt, nous délivrant enfin de ce cours. Je me dirige avec Charline vers la cantine pour y retrouver nos amies, Alice et Mélodie. Nous prenons un plateau et nous dirigeons vers elles, déjà dans la file. 

- Toujours aucune, J'entends Alice dire d'un air déçu.

- Vous parlez de quoi ? Je questionne les deux filles.

- De la nouvelle série qui sortira cet été ! S'enthousiasme Mélodie.

- Ils ont dit qu'ils donneraient des nouvelles cet après-midi sur la date mais il n'y a toujours rien...

- Ne t'en fais pas, il n'est que treize heures, à mon avis tu devras attendre encore un peu, Rigole Charline.

Je les laisse dans leur discussion quand mon attention est prise par une personne entrant dans le réfectoire. Lorsque Clara entre dans la pièce, c'est comme si le monde s'arrêtait de tourner, je ne vois plus qu'elle. Puis Nicolas vient à sa suite. Je vois qu'il lui chuchote rapidement quelque chose à l'oreille et elle rigole. Je sers les poings. Je n'ai jamais réussi à supporter Nicolas mais je devais m'en douter qu'il serait plus le style de Clara. Je n'ai aucune chance avec elle ! 

Pendant un moment, il y a très longtemps, je doutais d'avoir des sentiments pour Nicolas. Prenant mon courage à deux mains, je lui en avais parlé mais il m'avait violemment repoussé. Et s'il avait remarqué mon amour pour Clara et se rapprochait d'elle comme une douce vengeance ? Cette idée me vient du regard rieur qu'il me lance après avoir passé son bras autour des épaules de la blonde. "Ô toi que j'eusse aimé, ô toi qui le savait !" Je murmure ce vers alors que la colère monte en moi. Depuis son rejet, une haine s'est installée entre nous et il est prêt à se rabaisser aux coups les plus bas pour me donner la vie dure.

- Hey, Martin ! La terre appelle la lune ! 

Mélodie agite une main devant mes yeux et je retourne brusquement à la réalité. 

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- On se demandait si tu venais à la soirée du lycée, demain soir.

- Peut-être, je ne sais pas trop.

- Comment ça "peut-être" ? C'est LA soirée, tu dois venir ! S'exclame Charline.

- Je verrai, Soupiré-je.

Charline me lance un regard de reproche avant de reprendre sa discussion sur qui viendra avec les deux autres filles. N'étant pas intéressé et n'ayant pas faim, je redépose mon plateau et quitte le réfectoire afin de prendre l'air.

Assis sur les marches devant le lycée, j'entends quelqu'un s'assoir à côté de moi. Léa, ma sœur jumelle.

- Tu n'es pas avec tes amies ? Demandé-je.

- Je venais te voir.

- À quel sujet ?

- J'ai parlé avec Charline, nous avons tous remarqué tes regards envers Clara.

- Je n'ai pas besoin que vous vous mêlez de ça !

- Elle dit l'avoir croisée en centre-ville, avec un autre gars. Elle voulait que je te préviennes, pour pas que tu n'espères pour rien.

- Pourquoi ne vient-elle pas me le dire directement ?

Léa hausse des épaules.

- Je ne sais pas trop, je ne comprends pas toujours Charline. Je voulais plutôt te parler d'elle.

Je fronce les sourcils, ne voyant pas où elle veut en venir. 

- Que veux-tu dire ?

- Disons que j'ai remarqué qu'elle pouvait être très protectrice envers toi, c'est une bonne amie mais je voudrais que tu te méfies un peu d'elle au niveau de Clara, disons, elle pourrait ne pas être entièrement objective, elle pourrait agir maladroitement, poussée par des raisons personnelles.

C'est donc sur ces mots que Léa se lève et me laisse planté là, réfléchissant à ses paroles. Que voulait-elle bien dire par là ?

***

- Tu m'accompagneras, un point c'est tout ! S'énerve Léa.

Nous sommes dans sa chambre deux heures avant le début de la soirée. Pendant qu'elle ajuste son maquillage, je reste assis sur son lit. Elle veut absolument que j'y aille, pourtant je ne vois pas ce que j'y ferai.

- C'est le meilleur moment pour rencontrer des gens, Ajoute-t-elle en me lançant un regard plein de sous-entendu.

- Je n'ai pas envie d'y aller, voilà tout.

- Pourquoi ça ? Tu vas voir, ça va être génial !

- Nicolas y va avec Clara.

- Et alors ? Ne me dis pas que tu vas gâcher ta soirée à cause de cette.... Fille !

Elle a hésité sur le mot avant de se rattraper. En vérité, je ne veux pas passer la soirée à regarder Nicolas flirter avec Clara sous mon nez. 

- Maintenant va t'habiller, M'ordonne ma jumelle.

C'est en soupirant de découragement que je me lève et retourne dans ma propre chambre.

Lorsque nous sommes arrivés à la soirée, plusieurs heures plus tard, la fête battait déjà son plein. Nous sommes dans le hall de sport reconverti juste pour cette nuit en salle de balle. Très vite, je repère Mélodie et Alice dans un coin de la salle et m'encours de les rejoindre.

- Alors, tu t'es enfin décidé à venir ? Sourit Mélodie.

- Léa, Répondé-je simplement.

- Que ferions-nous sans elle, Rigole alors Alice.

Peu de temps après, Charline nous rejoint et nous sommes bien partis pour passer toute la soirée ensemble dans notre coin. Moi ça ne me dérange pas, je me sens bien avec mes amies et la musique à fond dans les oreilles. 

Pendant la soirée, Charline s'était blessée à son avant-bras gauche. Je l'ai donc accompagnée dehors pour voir au calme ce qu'elle avait.

- Je marchais tranquillement vers la table à boissons, quand j'ai vu que ça saignait mais j'ai aucune idée de ce que je me suis faite ! Explique-t-elle d'une voix incertaine.

- Tu n'aurais pas un peu trop bu par hasard ?

- Ouais.

Elle m'a répondu d'un ton très sérieux et maintenant part dans un fou rire.

- Arrête de bouger ton bras, Lui dis-je en sortant un mouchoir. Ce n'est pas grand chose mais fait attention la prochaine fois.

- Oui, maman.

Elle me fait un clin d'œil avant de recommencer à rire. Je soupire en lui tendant le mouchoir.

- Retournons à l'intérieur avant d'attraper froid.

- Attend, Martin, une dernière chose.

Je me tourne alors vers elle et sans que je m'y attende, elle dépose un rapide baiser maladroit sur mes lèvres avant de partir presque en courant vers la porte du hall de sport. Je reste un moment interdit. Aucune pensée ne me traverse la tête pendant un moment, puis un flot de questions. Pourquoi m'a-t-elle embrassé ? Ça devait sûrement être l'alcool mais après ce que m'a dit Léa, et si..? Non, impossible. Et moi ? Pourquoi j'ai ressenti ces papillons, c'est Clara que j'aime, Charline est juste mon amie ! Alors pourquoi ? 

Je secoue la tête pour me changer les idées et retourne à l'intérieur. Mais malgré l'ambiance, je ne peux m'empêcher de repenser toute la soirée à ce baiser échangé avec Charline même en me disant que demain, elle aura sûrement oublié.

***

Le lendemain, je suis de nouveau dans la chambre de Léa et cette fois-ci, elle fait les cent pas en jurant.

- J'arrive pas à y croire ! Crie-t-elle pour la millième fois.

- Pour le coup, moi non plus.

- Qui a bien pu mettre cette photo sur les réseaux ? 

- Ce n'est pas ça la question, tu l'as embrassé ?

- Qu'est-ce que ça peut te faire ?

- Tu sais très bien qui il est ! Et tu ne peux pas me faire ça !

- Au moins maintenant tu es fixé pour ses sentiments envers Clara.

- Nicolas n'est pas comme tu crois, il veut juste jouer ! Il va t'embrasser un jour puis draguer Clara le lendemain !

- Peut-être qu'il m'aime vraiment ! 

Je soupire d'agacement pour toute réponse.

- De toute façon, nous n'aurions pas eu cette discussion si quelqu'un n'avait pas mis cette photo sur le net !

- Et je n'aurai peut-être jamais su, Dis-je d'un ton amer.

- Nicolas est quelqu'un de bien, je t'assure. Et il m'a dit que Clara était juste une amie d'enfance, comme une sœur pour lui.

- Je n'ai pas confiance.

- Tu ne me fais jamais confiance ! Je suis pas ta gamine, laisse-moi faire ce que je veux !

- Très bien, mais viens pas pleurer chez moi après.

Je me lève en colère et sors de sa chambre en claquant la porte. Je l'entends souffler de rage puis je décide de descendre dehors afin de prendre l'air. 

Alors que je me promène en ville, je passe sans m'en rendre compte devant la station de métro. Je décide de m'y arrêter et m'assied sur un banc pour regarder les gens passer. Un métro passe, puis deux, puis trois, puis chose incroyable, Charline et sa sœur émergent sur le quai poussiéreux. Celle-ci ouvre de grand yeux en me voyant puis fait un signe à sa sœur avant de me rejoindre.

- Que fais-tu là ? Demande-t-elle.

- Je me promenais, je viens de me disputer avec Léa.

- Oh, tu veux en parler ?

Je hoche la tête et nous commençons à marcher vers un endroit calme. Alors que nous avançons, je ne peux m'empêcher de la dévisager en repensant au baiser d'hier. Je me surprends alors à penser qu'elle est vraiment belle, je n'y avais jamais fait attention auparavant. Elle remarque mon regard et sourit en détournant les yeux. Nous nous essayons alors sur un banc en silence.

- Qu'est-ce qui s'est passé ?

- Léa a embrassé Nicolas à la soirée.

- Tu sais, y'a un tas de personne qui en embrassent d'autres aux soirées sans qu'il y ait quelque chose derrière pour autant.

Je me demande si en disant cela, elle fait aussi allusion à nous deux. Je remarque alors qu'elle ne cesse de détourner les yeux et son regard gêné.

- Je crois qu'elle est amoureuse, je préfère encore qu'il sorte avec Clara qu'avec ma sœur.

Charline rigole légèrement.

- Tu ne dois vraiment pas l'apprécier, à moins que tu n'aimes pas réellement Clara ?

En disant cela, elle pose un regard que je ne peux déchiffrer sur moi. Je baisse alors la tête.

- Je ne sais pas trop...

Prenant mon courage à deux mains, je décide de poser la question qui me trotte en tête.

- Pourquoi m'as-tu embrassé hier ?

Je sens que ma question l'a surprise et elle prend quelques minutes pour y répondre.

- Je ne sais pas trop, je crois que j'ai un peu trop bu.

Elle détourne le regard et rougit légèrement.

- Je crois que je n'ai jamais vraiment aimé Clara, Je lâche soudainement.

Elle fronce les sourcils pendant que je regarde au loin. Alors que tout était si confus dans ma tête, ça me semble maintenant clair. Je me tourne vers Charline qui continue à me fixer sans comprendre. C'est sans réfléchir que je me penche vers elle et l'embrasse. Elle se tend au moment du contact avant de répondre finalement, soulageant mes craintes. Nous nous éloignons au bout d'un moment, les joues rouges.

- Tu n'aimes donc plus du tout Clara.

Je secoue négativement la tête. Ce n'était pas un vrai amour, disons plutôt une passe d'adolescent.

- Je pense que tu ne devrais pas t'inquiéter pour Léa et Nicolas, reste là pour elle et s'ils sont faits l'un pour l'autre, tant mieux.  

Je lui souris alors, au fond, elle a raison. De toute façon, je ne pense plus à cela en ce moment, je suis trop concentré à regarder celle qui est à présent ma petite amie. À cette pensée, un immense sourire se forme sur mon visage auquel elle répond presque immédiatement.

- Vous devrez simplement apprendre à vous supporter.

Elle part alors dans un rire clair et je la rejoins dans son fou rire. Nous sommes assis sur un banc, simplement heureux d'être là, ensemble.

~Fin !~