23 Février 2024

Il y a quatre ans, j'ai rencontré une fille. Elle était souriante et savait exactement comment me faire oublier n'importe quelle situation aussi horrible qu'elle soit.
Elle a chassé toutes mes idées noires et mes complexes.

Elle n'a jamais baissé les bras lorsqu'il s'agissait de remonter le moral à l'un de ses amis et a toujours répondu présente pour aider le collectif.

Elle semblait si ... a l'aise et heureuse comme elle était...

Oui je l'aimais bien cette adolescente joyeuse qui profitait du jour comme si c'était le dernier...

Elle était tout ce que je n'étais pas moi le petit rêveur du fond. Je préférais ressasser le passé et faire des plans pour trop loin.
Je pense que en ce sens nous étions complémentaires.

Un jour, sous une pluie torrentielle, elle m'a avoué ses sentiments.
Ce 12 février restera dans ma mémoire comme le plus beau jour de ma vie.

Ensuite, tout s'est fait naturellement. Notre relation a évoluée à notre rythme.

Durant cette période, mes émotions se mélangeaient et formaient une tornade. Elles étaient décuplées et rien ne semblait pouvoir les arrêter.

J'étais... heureux. Pour la première fois depuis des années.
Pour la première fois j'ai ressenti la force de l'amour.

Mais je ne savais pas que derrière ces sourires angéliques se cachait des douleurs et des blessures bien plus graves que ce que l'on peut imaginer.

Durant deux ans, nous avons vécu dans notre petit cocon, sur notre petit nuage. Nul ne pouvait nous en faire descendre.

Mis à part cette erreur de conversation.
Mis à part cette simple phrase qu'elle m'a envoyé par erreur.
« Il me reste 8 mois »

Je n'ai pas tout de suite compris.
Mais lorsque que je lui ai demandé des précisions...
Elle a su trouver la force de me dévoiler ce qu'elle me cachait depuis si longtemps : une leucémie.

Au début j'étais tellement choqué que je ne lui ai pas parlé durant ... longtemps. Sûrement trop longtemps.

Mais au bout de quelques temps mon meilleur ami est venu me voir et m'a dit :
- Mais qu'est-ce que tu fous ?
Ta copine est gravement malade, il ne lui reste plus beaucoup de temps et tout ce que trouve à faire c'est déprimer tout seul dans ta chambre ?
Tu veux qu'elle parte avec le poids de votre rupture sur le Coeur ?
Tu n'es pas le seul à souffrir !
Nous sommes tous désespéré après cette nouvelle !
Mais tu es le seul à réagir de cette manière !!
Mais enfin merde à la fin !
Tu crois que ça lui fait plaisir de passer là moitié de son temps à l'hôpital ?
Tu crois qu'elle n'est pas la première victime de sa maladie ?
Alors maintenant relève la tête, sors de ton lit et va la voir !
Profite du temps qu'il te reste avec elle et ne perds pas ton temps inutilement !

Sur ces mots je l'ai regardé droit dans les yeux.
Les miens étaient rougis par les larmes.
Les siens étaient emplis de colère et de tristesse.

Il m'a calmement pris dans ses bras et m'a emmené jusqu'à l'hôpital.

Arrivé dans sa chambre, elle s'est énervée et ma traité de tous les noms avant de fondre en larmes.

C'est seulement à cette instant que je me suis rendu compte que je l'avais blessée. Du moins plus que je ne l'imaginais.

Nos derniers moi se sont écoulés vite, bien trop vite. Je n'ai pas vu le temps passer. Aujourd'hui je ne sais pas si ce fut une bonne ou une mauvaise chose.

Et sans crier gare le dernier mois s'est pointé.
La dernière sortie, la dernière semaine ...

Sentant sa mort approcher, elle a demandé une ultime sortie afin de mourir dans un lieu qu'elle aimait plutôt que sous les lumières aveuglantes du centre de soin.

Ne savant pas quoi faire, les médecins l'on autorisée.

Même si je devais être en cours, j'ai séché les trois dernières semaines pour rester avec elle.

Elle a appelé tous ces proches pour leur dire au revoir.
Je crois que la plupart n'ont même pas réalisé que c'était la dernière fois qu'il entendrait sa voix.

Puis nous sommes allés chez ses parents avec qui elle eu une longue discussion.

Il ne nous restait plus beaucoup de temps de sortie mais peut importait; nous ne retournerions pas à l'hôpital.

Elle m'a guidé au parc qui surplombe la ville. D'ici nous pouvions observer les lumières qui commençaient à s'allumer. C'était une vue magnifique.

Elle m'a raconté toute sa vie.
Elle s'est remémoré nos souvenirs.
Elle m'a dit qu'elle n'avait aucun regret si ce n'est de me laisser tout seul.
Elle m'a souhaité le meilleur et m'a répété encore et encore qu'elle m'aimait plus que tout.

Puis lentement, sans un mot elle a commencé à s'éteindre. Le sourire aux lèvres.

Une larme a glissé le long de mes joues. Suivie d'une deuxième, d'une troisième et d'une multitude d'autres.

J'ai appelé l'hôpital pour les prévenir qu'elle ne reviendrait pas. Ses proches aussi.

Une ambulance est venue, les médecins me posaient des questions mais mon corps n'était qu'une enveloppe vide, sans âme.

Les obsèques ont eu lieu 5 jours plus tard.
Il m'a fallut un effort considérable pour venir, trop accablé par le chagrin.

Je me tenais à côté de ses parents, les gens défilaient, nous recevions de nombreuse condoléances mais j'étais imperméable, je n'ai même pas eu le courage de les regarder.

Mon cœur n'était que douleur et tristesse, empli d'émotions négatives.

Aujourd'hui cela fait un an, jour pour jour, qu'elle a rejoint les étoiles.
Et en un an, il ne s'est pas passé un seul jour sans qu'elle vienne hanter mes pensées.

La solitude commence enfin à disparaître et son souvenir n'est plus douloureux.

Maintenant lorsque que je me remémore notre histoire, c'est un sourire nostalgique qui se dessine sur ma bouche.

Tu me vois ? Je suis heureux maintenant, même si tu n'es plus là, ta bonne humeur et ton sourire m'accompagne partout. J'espère que tu es fière de moi.
Tu me manques. Je t'aime encore.

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