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-Chérie? Tu vas bien?
Éric tenait la portière de la voiture, inquiet. Lucie avait été distraite tout au long du dîner et il s'était promis de la faire réagir. Enfin, il l'espérait. Le contrat avec son éditeur devait lui causer du tracas et elle devait certainement ruminer. C'est pour cela qu'il effleura la joue de sa bien aimée. La jeune femme frissonna et se reconnecta à la réalité sous les tendres caresses de son petit ami. Elle lui sourit et lui proposa de monter, ce qu'il accepta ravi. Une fois sur le palier, une brusque fièvre les submergea et à peine la porte franchie, ils oublièrent tout. Juste assouvir leur désir mutuel. Les vêtements épars, il arrivèrent difficilement à la chambre de Lucie. Il s'enfermèrent et s'enivrèrent. Encore et encore...
Les draps tortillés autour d'eux, ils se blottirent l'un contre l'autre; ils étaient brûlants .
Le craquement d'un briquet fit jaillir une flamme. Éric l'approcha de sa cigarette et expira d'aise lorsqu'il recracha la fumée. Lucie, somnolente dans sa couette, se raidit soudainement. Elle savait que fumer une clope après l'amour était un rituel pour son petit ami. Pourtant...
-Éric.. tu peux fumer sur le balcon?
-Pourquoi?
-Maël n'aime pas la fumée.
-Mais c'est ta chambre! Et puis pourquoi on parle de lui maintenant?
-S'il te plait..
Et en prime, elle lui accorda un baiser langoureux qui le fit flancher. De mauvaise grâce, il accepta à condition qu'elle l'accompagne. Ils enfilèrent à la hâte pull et pantalon et sortirent dans la fraîcheur de la nuit. La tête de Lucie accrocha l'épaule d'Éric tendrement et ils restèrent ainsi. À écouter le son du vent frais qui les firent frissonner, à compter les lumières floues à l'horizon et à contempler la fumée s'envoler dans de gracieuses volutes.
-Lucie?
La voix de Maël lui fit perdre un battement et elle se retourna vers la porte fenêtre restée entrouverte. Elle y vit l'adolescent en débardeur et bas de pyjama. À présent, celui-ci fit la navette entre la jeune femme et l'homme à ses côtés. Éric avait passé une main possessive sur la hanche de sa copine et avait plissé les yeux à la vue du colocataire. Lucie lui avait assuré que ce n'était qu'un ado mais en réalité, il n'en avait pas l'apparence. Il faisait bien plus mature physiquement parlant.
-C'est qui?
Lucie balbutia une réponse. Elle se raccrochait à Éric. Le regard de Maël la déshabillait déjà bien assez et l'éclat qui y passait à présent l'ébranla à nouveau.
-Je veux qu'il parte.
-Attends..quoi? Dit-elle nerveusement.
-Il n'a rien à faire ici.
Le dénommé "il" fronça les sourcils, avant d'avancer menaçant. Lucie le retint par l'épaule. Elle ne reconnaissait plus l'adolescent devant elle.
-C'est quoi ton problème? Demanda durement Éric.
-M'approche pas.
-Tu as une grande gueule mais quand tu l'ouvres, assume derrière.
-Putain tu pues la clope! Mais merde, sors de chez moi!
Maël porta sa main à la bouche, filtrant sa respiration. Il se retint au chambranle et vacilla légèrement. Ses cheveux lui mangeaient une partie du visage.
-Dégage! Hurla-t-il soudain.
Le cri déchirant se répercuta sur les murs de la chambre. Lucie le ressentit que trop bien.
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