01
Si sombre.
Si étroit.
Une tempête faisait rage. Poséidon ne semblait pas de bonne humeur. Zeus n'ont plus. Les éclairs traversaient le ciel tandis que le tonnerre grondait. Un soulèvement des Dieux se faisaient comme pour avertir les humains.
Puis d'un coup plus rien. Cieux et eaux s'apaisèrent, ne laissant que le ciel sombre et des vagues encore un peu déformées par la colère des deux frères.
Persée n'oublie jamais ta destinée...
Se relevant rapidement, Persée tourna sa tête dans tous les sens afin de savoir d'où venait la voix qui venait de parler. Pourtant, il n'y avait rien. Seule dans sa chambre, elle essayait tant bien que mal de reprendre sa respiration. Tout avait semblait si réel, l'acharnement des deux Dieux, la voix qui lui avait adressé la parole.
— Persée, reconcentre-toi, ce n'était qu'un simple rêve ! se dit-elle pour elle-même dans le but de se rassurer.
Encore et toujours elle rêvait de certains Dieux, comme s'ils voulaient lui faire passer un message. Cependant, elle ne comprenait pas tout l'intérêt qu'ils pourraient lui porter. Une simple mortelle et en plus esclave. Que pouvait-elle bien avoir fait pour avoir la grâce des maîtres suprêmes ?
— Persée, le déjeuner ne va arriver tout seul, soupira une autre servante en s'approchant de la porte tandis que la jeune fille tentait tant bien que mal de remettre ses esprits en place.
Laissant un soupir s'échappait, la jeune fille retomba sur son lit, du moins, de ce qu'on pouvait appeler ça un lit. Persée attacha ses cheveux châtain clair en une tresse pour être plus à l'aise pour ses corvées de la journée puis enfila sa tunique avant de sortir de sa chambre.
Dans les longs couloirs du palais, elle croisa d'autres personnes, aussi esclaves, qui se pressaient d'obéir aux ordres de leur supérieur. Sinon, pas un bruit à l'horizon. Seulement, un silence pesant. C'était assez inhabituel, ce qui perturba la châtain n'ayant pas l'habitude de ce calme si olympien.
— Persée ! Contente de te voir ! s'exprima une des cuisinières.
La demoiselle la salua, lui souriant tout en récupérant le plat qu'on lui tendait. Elle détailla de ses yeux bleu électrique le reste de la pièce. Les employés travaillaient dans la tranquillité à l'inverse des autres jours. Aucun bruit, aucune discussion. Ils s'occupaient juste des repas, sans oser prendre la parole, sous la même tension que Persée avait ressenti en traversant les couloirs.
— Einath ?
— Oui ma belle ?
— Pourquoi tout le monde semble si préoccupé ?
Einath s'interrompît un instant dans la cuisine. Elle hésita quelques instants, se demandant si c'était correcte de révéler le peu d'informations qu'elle avait à la jeune fille qu'elle avait pris sous sa tutelle lorsqu'elle fut arrivée parmi les domestiques du palais.
— Ne t'en fais pas, c'est pas grand-chose, juste quelques petits soucis qui ne nous concernent pas, la rassura Einath tentant de rester le plus neutre possible face au regard de sa petite protégée.
Persée acquiesça, sans forcément croire les paroles de celle qui pouvait le plus se rapprocher de sa mère dans cet endroit. Elle sentait qu'elle lui mentait et qu'elle lui cachait la vérité. Cependant, elle ne releva pas et quitta les cuisines, plateaux dans les mains, prête à faire le chemin inverse.
Il y avait un peu plus de circulation. Pourtant, la châtain sentait la tension qui s'accumulaient avec les passants qui ne faisaient même pas attention à elle. Au point même qu'elle dut slalomer entre eux afin de les éviter et ne pas faire tomber tout le plateau qu'elle portait.
— Est-ce que ça aurait un rapport avec les choses que me cachent Einath ? se questionna-t-elle.
Elle alla même jusqu'à se demander s'il n'avait pas un lien avec ses rêves concernant les Dieux ? Elle savait qu'ici, de moins en moins de personnes s'investissaient dans le culte des êtres divins. Ce n'était devenu que des simples mythes pour faire rêver les enfants ou bien leur faire peur. Tout dépendait de ce que leur racontait leur parent. De ses vagues souvenirs, elle se remémora sa mère lui parler régulièrement de Zeus avant qu'elle ne la laisse seule dans ce palais à servir des personnes qui ne pensaient qu'à leur propre personne, n'hésitant même pas à défier les Dieux.
Persée ne les laisse pas décider de ta vie... tu es bien plus que ce qu'ils veulent te faire croire.
La châtain sursauta, rattrapant de justesse le plateau dans ses mains. Encore cette étrange voix qui venait de lui parler. Elle ne comprenait pas pourquoi et encore moins pourquoi elle se manifestait maintenant. Tournant la tête, elle essaya de voir si ce n'était pas quelqu'un qui avait prononcé ses mots non loin d'elle. En vain. Personne ne semblait s'adresser à elle directement, plus des messes basses qu'autre chose.
— Tu deviens folle, il n'y a pas d'autres explications, tenta-t-elle de se dire afin de se rassurer du mieux qu'elle pouvait.
Moins sereine qu'avant, elle avança, observant tous les recoins sur son chemin dans l'espoir d'apercevoir un indice, mais rien. C'était comme si elle imaginait la voix alors que cette dernière semblait si réelle.
La jeune fille arriva finalement dans la salle à manger où beaucoup de personnes s'étaient déjà installés. Quand elle eut franchi la porte, elle ne s'attendait pas à un accueil aussi glacial. Les discussions s'interrompirent aussitôt qu'elle fit un pas, le plateau toujours en main. La tension était palpable. Persée ne semblait pas forcément à l'aise. Alors que normalement seulement quelques membres séjournaient dans la grande pièce, ce matin c'était assez différent. Quand en temps normal, la demoiselle y trouvait surtout la reine, sa cours et leurs enfants. En ce moment-même, toute trace de l'insouciance des petits étaient absente, laissant place à une ambiance tendue et froide en présence du roi et de ses plus fidèles généraux. La châtain se hâta de déposer son plateau et de quitter cette pièce où tous ses hommes la déshabillaient du regard, comme si tout cela était normal. Prenant sur elle, elle ne fit rien, ne pouvant pas se permettre de perdre son logis sans quoi elle se retrouverait à la rue, sans aucune protection. Pestant en son for intérieur, elle quitta l'assemblée qui reprit de plus belle juste après son départ.
— J'aimerai tellement leur montrer que les femmes ne sont pas juste bonnes à rien faire, souffla-t-elle une fois bien éloignée.
Le tonnerre résonna dans tout le palais, la faisant sursauter. Se rapprochant d'une des nombreuses fenêtres, elle observa au loin la mer se déchaîner tandis qu'un éclair fendit les cieux, faisant par la même occasion ressortir ses yeux.
— Pourquoi ai-je la nette impression de déjà-vu ? se murmura-t-elle.
Elle essaya de ne rien laisser paraître, pourtant, avec ce début de journée, elle sentait que rien n'allait se passer comme prévu. Qu'il allait avoir encore un événement imprévu et qui allait certainement tout bouleverser.
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