4 - Deux vies sur la ligne de départ
" Mandragore et serpolet
File la chair, recouds les plaies,
Une gorgée seulement
Chaque Pleine Lune, j'en fais serment."
___
Erik ne bougeait plus. Lorsqu'il s'en aperçut, Sorën tressaillit, livide.
- Il est...
La fin de sa phrase se noya dans le silence.
Son cœur hurlait, sa tête tournait à lui en donner la nausée.
Le sang, la chair à vif, les murmures tourmentés, les hurlements lointains des prédateurs, le vent qui soudain lui paraissait glacial... Tout se mélangeait en une tornade de sensations écœurantes. Ça avait dérapé si vite. Ils étaient pourtant à l'orée de la forêt, si près du but... À quelques mètres de là, le sentier éclairé par la Lune se laissait happer par les ténèbres, où l'on devinait à peine son sillon se poursuivre entre les arbres. Il aurait suffit d'un pas de côté pour s'y retrouver.
Au chevet d'Erik, Erian se releva. Si son visage demeurait profondément insondable, sa voix fut froide et limpide.
- Partons. Et laisse la fille aussi, ça ne sert à rien de traîner des poids morts.
Quoi?
Sorën sentit une boule de rage se former dans sa gorge. En quelques pas, il s'approcha du brun et, après l'avoir forcé à se retourner, lui empoigna brutalement le col.
- Tu comptes les laisser mourir? explosa-t-il. Une simple enfant et l'homme qui t'as sauvé la vie à deux reprises?
L'autre se laissa faire sans même essayer de résister. Un soupire las franchit ses lèvres.
- Crois-tu que les loups se retiendront de nous dévorer parce que nous transportons des blessés? Ces bêtes ne connaissent pas la pitié.
- Je refuse de les laisser là.
- Alors tu mourras, toi aussi.
- Espèce de...
La colère bouillonnait en lui. Il raffermit sa poigne sur le col d'Erian, qui n'eut pas plus de réaction. Une bourrasque de vent siffla entre les arbres, hurlement agacé du ciel qui mit le désordre dans leurs vêtements. La lumière de l'astre lunaire perça les iris brunes d'Erian et Sorën fut prit d'un sursaut de stupeur. Dans ses yeux, il n'y avait que le vide. Un ennui profond, abyssale. L'air glacé lui arracha un frisson. Et puis doucement, les traits d'Erian s'adoucir et son regard se teinta d'une sombre mélancolie. L'amertume crispaient ses lèvres en une expression de regrets.
- Je sais ce que tu dois penser de moi en ce moment même, souffla-t-il. Mais je ne dis pas ça de gaieté de cœur.
Sa main enveloppa le poing crispé de Sorën.
- Si les loups devaient faire une troisième victime ce soir, je m'en voudrais toute ma vie.
Sorën lâcha doucement son col et recula d'un pas. Il était loin d'être stupide, il avait bien compris que transporter des blessés les ralentiraient. Mais sur le coup, il s'en était fiché. Rester fidèle à ses convictions lui avait semblé plus important. La vision d'Erian prenait sens à présent : sacrifier l'irrémissible pour sauver ce qui pouvait encore l'être.
Mais alors quoi, il devait renoncer? S'enfuir et vivre avec le doute permanent d'avoir condamner deux personnes qu'il aurait peut-être pu sauver? Non, il en était incapable. Erian était raisonnable, pas lui. Viendrait peut-être un jour où la raison l'emporterait sur la hargne, où le feu cesserait d'alimenter ses veines...
Mais ce jour n'était pas venu.
- Retire ta cape, lança-t-il.
Le brun le dévisagea avec incompréhension.
- Vite! On a pas de temps à perdre!
Malgré sa réticence, Erian s'exécuta. Quant à Sorën, il retira promptement sa chemise, exposant sa peau à la fraîcheur du soir. Erian le dévisagea de la tête aux pieds.
- Tu comptes effrayer les loups en leur montrant tes gros muscles? lança-t-il, non sans une bonne pincée de sarcasme.
Loin de noter l'acidité de la remarque, Sorën se contenta de rouler sa chemise en boule pour la presser contre la plaie d'Erik. Il fallait absolument empêcher le sang de couler davantage, sinon tout ça ne servirait à rien. Le chasseur était encore à demi-conscient et Sorën en profita pour lui demander de compresser la plaie seul, s'il en avait la force.
- Tiens le coup, on va te sortir de là.
Puis se relevant, il se tourna vers Erian.
- Aide moi, on va l'envelopper dans ta cape pour le traîner.
Les deux hommes s'exécutèrent en silence. Sorën reprit Emily sur son dos et Erian s'empara de l'arc qui reposait toujours au sol, même s'il n'avait pas l'air de savoir comment s'en servir. Au loin, un hurlement de loup résonna, leur arrachant un frisson d'effroi.
- Je te guide, lança Erian avec empressement, et Sorën ne se fit plus prier.
Les deux hommes empoignèrent chacun un côté de la cape et la tirèrent tant bien que mal, s'enfonçant peu à peu dans la sylve ténébreuse.
___
Entre les arbres biscornus, le chemin était étroit et les branches basses leur griffaient le visage. Ça n'en finissait pas, à croire qu'ils tournaient en rond. Est-ce qu'Erian savait vraiment où ils allaient? Dans le noir, il était difficile d'estimer leur direction exacte. Puis, alors que Sorën commençait à croire qu'il n'en verrait jamais le bout, une douce lueur se dessina au bout du chemin. Au cœur d'une minuscule clairière, se tenait une maison de rondins chaleureusement éclairée. Erian lâcha l'étoffe et ouvrit la porte à la volée.
- Merinya! s'écria-t-il.
La jeune femme affairée à la table de la cuisine se retourna.
- Erian! Grâce au ciel tu es vivant! Où est Erik? demanda-t-elle inquiète, cherchant du regard l'homme sans le trouver.
Pour toute réponse, Erian s'écarta de la porte et la laissa apercevoir le triste spectacle. D'abord Sorën et la petite fille, puis le corps d'Erik enveloppé dans la cape. Son ventre se noua de terreur et sans un mot, elle se précipita vers le chasseur, manquant de bousculer Sorën au passage. D'un rapide regard elle évalua l'ampleur des dégâts, luttant pour ne pas céder à la folle inquiétude qui lui tordait les entrailles. La blessure serait fatale, mais elle pouvait le sauver. Après tout, les rumeurs à son sujet n'était pas entièrement fausses.
- Qu'est ce que vous attendez? s'écria-t-elle. Aidez moi à l'emmener à l'intérieur!
Les deux hommes s'exécutèrent et les blessés furent installés dans la petite maison, Emily sur le canapé, Erik sur la table de la cuisine. La rousse faisait les cent pas dans la pièce, ouvrant à la volée les moindres placards, dérangeant des étagères entières. Tout en s'affairant, elle donnait des directives à Erian. Le brun fila donc lui chercher la bassine d'eau qu'elle demandait, pendant que Sorën observait la tempête se déchaîner dans la petite cuisine, les tripes nouées. Perdu au milieu des flots, il sentait ses forces l'abandonner. Vidé, fantomatique, il vint s'agenouiller au chevet d'Emily, seule ancre à laquelle il avait encore les nerfs de se raccrocher. Il passa une main sur le front fiévreux de la fillette. Elle respirait de plus en plus difficilement, ses yeux entrouverts fixant un point brumeux dans le vide. Sorën lui parlait doucement pour la garder éveillée. Abruti par l'angoisse et la fatigue, il se laissait porter par cette poignée de mots répétés en boucle, litanie psalmodiée tout-bas pour ne pas penser à ce sang noir qui inondait le parquet, à la mort perfide qui empestait partout dans la pièce comme un mauvais présage. "Ça va aller. Je suis là. C'est bientôt finit." C'était tout ce qu'il pouvait faire. Les voix alentours lui parvenait en sourdine. Et puis parmi elles, un murmure qui le frappa dans les côtes d'une violence inhumaine.
- Sorën, j'ai si froid...
Son cœur rata un battement.
À côté, Merinya écumait toujours la cuisine, promenant ses doigts fébriles sur les innombrables flacons. Entre temps, Erian était revenu avec de l'eau et des serviettes, à l'aide desquelles il épongeait le sang pâteux qui suintait des plaies du chasseur. Bruit de verre brisé. La rousse pesta. Enfin, sa main se referma sur ce qu'elle cherchait avec tant d'avidité, une petite fiole sans étiquette contenant un liquide rouge. Elle se retourna enfin, le cœur battant la chamade, ses lèvres à demi crispées en un sourire victorieux...
... puis son souffle s'étrangla dans sa poitrine.
Une fiole.
Deux blessés.
Elle ne pourrait pas sauver tout le monde.
Son premier réflexe fut de se précipiter vers son époux. Erik ouvrit les yeux et lui prit doucement la main. Son souffle haletant se faisait de plus en plus difficile et une sueur âcre perlait à son front.
- Merinya, souffla-t-il. Tu pleures.
La jeune femme pressa la main de son aimé dans la sienne, la vue troublée par le flot salé qui dégringolait sur ses joues. Sa tête oscilla doucement de droite à gauche. Si seulement Erik avait pu rester inconscient... Maintenant, elle savait ce qu'il allait dire. Elle le connaissait trop bien. Et elle ne voulait pas entendre ça, car elle savait qu'elle ne pourrait y résister.
- Ne dis plus rien, idiot, répondit-elle entre deux sanglots. Je vais te ramener, ma potion va effacer tes blessures comme un mauvais rêve.
Doucement, il sourit de cet air tendre et désolé qu'il ne réservait qu'à elle. Il aurait tant voulu la serrer dans ses bras et couvrir son front de doux baisers, lui promettre qu'il ne la ferait plus jamais souffrir ainsi. Mais son corps ne lui obéissait plus.
- Non. Pas moi...
Il eut à peine la force de tourner la tête en direction d'Emily. Merinya suivit lentement son regard et sentit son cœur s'effondrer sur lui-même. Ses épaules s'affaissèrent, elle s'accouda sur la table et porta la main de son époux à son front.
- Je t'en supplie, lâcha-t-elle en un murmure brisé, à peine audible. Ne me fais pas ça. Demande moi de te sauver. Dis moi comme tu as envie de vivre et comme on sera heureux demain, quand tout sera finit. Si tu le fais, je pourrais peut-être...
Un contact contre sa joue l'interrompit. La main d'Erik contre sa peau était si froide. Le rouge poisseux couvrait sa paume en un gant macabre.
- Merinya, souffla-t-il. Ce n'est pas de ta faute. C'est moi qui ai choisi.
Sa respiration se fit de plus en plus difficile.
- Je veillerai sur toi.
Elle caressa sa joue et plongea au fond de ses beaux yeux noirs, qui déjà perdait leur éclat de vie. La fiole au creux de son poing la narguait sans relâche. Ç'aurait été si facile de l'ouvrir et de la déverser entre ses lèvres... Mais elle n'en fit rien. Comment pouvait-elle lui refuser sa dernière volonté? Une dernière fois, elle colla son front contre le sien, embrassant ses lèvres avec douceur. Le goût des larmes et du sang lui déchira le cœur. Puis elle se sépara de lui et, s'arrachant à sa vue, l'abandonna à son sort. Se retenir de lui lancer un dernier regard alors qu'elle traversait la pièce fut la seule chose qui lui permis de ne pas céder.
Muette comme une tombe, elle s'agenouilla au chevet d'Emily. La fillette ouvrit les yeux en voyant s'approcher la grande rousse. Ses traits durs et fermés comme un château de pierre, ses yeux noyés de peine, ses joues striées de lignes brillantes. Une détermination glaciale habitait ses moindres gestes et pourtant, elle semblait prête à tomber en poussière. La jeune femme s'agenouilla sans un mot, déboucha la fiole et la lui fit boire cul sec. Emily manqua de s'étouffer. À l'instant même où la dernière goutte fut avaler, Merinya laissa retomber ses bras le long de son corps et le flacon vide roula au sol. Affalée, la tête basse, ses cheveux de feu ruisselants de ses épaules, elle n'était plus qu'une ombre.
Lorsque la potion fit effet, il n'y eut pas d'éclats de lumières aveuglantes, pas de vagues d'énergie ravageuse, pas d'objets lévitant en tout sens. Le temps semblait figée d'angoisse. Insidieuse, la présence d'une magie ancienne et redoutable hantait chaque centimètre carré de la pièce. Sorën cru sentir la gravité augmenter sous ses bottes, l'attirant presque imperceptiblement vers le sol. L'attente se fit de plus en plus insoutenable.
Soudain, Emily se crispa de douleur et ouvrit grand les yeux. Ses ongles s'enfoncèrent dans la toile du canapé et tout son corps se mit à trembler de façon incontrôlable. Depuis son épaule ensanglantée, de fines veines bleutés se dessinaient sous sa peau. CRAC. Les os de son bras en charpie se ressoudèrent peu à peu dans un craquement à faire vomir. La fillette hurla à s'en déchirer la gorge. Autour d'eux, la pièce se mit à grincer, à ricaner presque. La chair mâchonnée se délia en d'innombrables filaments roses, qui, dans un ballet chaotique, vinrent se rattacher aux os nus. Le cri suraigu de l'enfant se brisait et se dédoublait, fil acéré coupant l'espace. Enfin, juste avant le point de rupture, une peau neuve se mit à ramper sur les muscles et le cartilage à vif. Alors seulement, l'aura sépulcrale qui avait envahit la pièce de son étouffante présence se retira et chacun put commencer à respirer à nouveau.
Le silence retomba. Pas un son, pas même un souffle. Sorën était resté au fond de la pièce pendant toute la durée du spectacle, stupéfié. De la magie. C'était de la magie. Merinya était une...
- Montez à l'étage, dormir un peu. Vous ne pouvez pas rentrer au village ce soir et vous avez besoin de repos.
Erian s'approcha, l'air toujours aussi impassible qu'à l'accoutumé.
- Je vais rester t'aider à tout nettoyer.
- Non, trancha-t-elle. J'ai besoin d'être seule.
Il n'insista pas et entraîna silencieusement Sorën à l'étage. Ce dernier lança un dernier regard désolé à la rousse, avant de s'engouffrer dans les escaliers à son tour.
___
En haut, tout était paisible. On aurait presque pu oublier la boucherie qui avait eut lieu quelques minutes plus tôt. L'étage n'était constitué que de deux pièces : la chambre du couple et un débarras qui faisait office de chambre d'amis. C'est là qu'Erian entraîna Sorën. Après le doux claquement de la porte, succéda un long et lourd silence.
Contre toutes attentes, ce fut Erian qui le rompit en premier.
- Pardon de t'avoir fait peur, ce matin. Je ne voulais pas que tu fasses accuser Merinya.
- Bon sang, tu penses encore à ça? lança Sorën, un rire nerveux au coin des lèvres.
Ses nerfs étaient en train de lâcher, il n'en pouvait plus. Comment Erian pouvait-il rester aussi stoïque dans un moment pareil? Il agissait comme s'ils n'avaient combattu aucun monstre mangeur de chair, comme s'ils n'avaient été témoin d'aucun phénomène surnaturel, comme si aucun putain de cadavre ne se trouvait dans la cuisine juste en bas. C'était trop pour lui. Le corps lourd et l'âme sèche, Sorën se laissa tomber sur le lit, la tête entre les mains comme s'il avait pu faire taire ses pensées en se compressant suffisamment le crâne.
- Ma proposition tient toujours, d'ailleurs.
Hein? Il releva à peine les yeux. Erian s'était approché sans bruit et se tenait face à lui, le dominant de toute sa hauteur.
- De quoi tu parles?
- Notre alliance. J'étais sérieux.
Sorën l'observa un moment sans savoir quoi répondre, le corps tendu et l'esprit agité de milles questions.
- Je ne comprends pas, articula-t-il finalement. Vraiment, j'essaie de te suivre, mais je n'y arrive pas. Qu'est-ce que tu veux, au juste? Pourquoi est-ce que ça t'intéresse autant de faire équipe avec moi?
Ils avaient encore milles interrogations au bord des lèvres, mais il ne pouvait malheureusement pas les poser toutes à la fois. Derrière ses cheveux noirs, Erian afficha un air dubitatif.
- J'ai pourtant été clair.
Sorën hésita entre éclater de rire ou le secouer nerveusement par les épaules. Finalement, il se contenta de rester là à le fixer.
- Je veux que l'on s'associe toi et moi, reprit le brun taciturne. Avec nos qualités respectives, nous aurions beaucoup plus de facilité à débusquer les loups. Toi à la lumière, moi dans l'ombre. Tu as plus que jamais besoin d'un allier, il me semble que c'est le bon moment pour te décider.
Sorën le contempla quelques secondes, abasourdi. Il était vraiment sérieux. Erian lui semblait aussi insaisissable qu'une ombre. Non, pas exactement. Une sensation étrange le taraudait depuis le début de leur mésaventures en forêt. Erian lui semblait légèrement différent de l'homme qu'il avait vu le matin-même. Qu'en était-il de ses piques vaniteuses et de ses allusions? Envolées. Son sarcasme et son égo s'étaient estompés pour laisser place à une froideur impénétrable. Son comportement n'était plus tout à fait le même. Peut-être que cette nuit l'avait affecté plus qu'il ne le laissait croire, finalement.
En ce qui concernait son offre, Sorën oscillait entre deux voies. D'une part, il devait bien admettre qu'il avait besoin d'aide, dans la traque des loups. Peu de villageois prenait le temps de réellement enquêter, la plupart donnait leur vote en fonction de simples rumeurs, ou même pire : de leur ressentiment personnel envers une personne. Il était donc dur de discerner les véritables coupables, au milieu de tout cela. En ce sens, un allié ne serait pas de trop. De plus, Sorën était désormais convaincu de l'innocence d'Erian, puisqu'il avait bel et bien passé la nuit avec lui, en fin de compte.
Mais d'un autre côté, cet homme ne lui inspirait pas totalement confiance. Il était rare que Sorën ignore totalement l'existence d'un villageois, hors il ne lui semblait pas avoir aperçu Erian, ou même entendu parler de lui auparavant. Et puis au delà de ça, il ne parvenait pas à lire les intentions cachées derrière son attitude, et cela le troublait. Pouvait-il vraiment faire équipe avec un homme qu'il ne parvenait pas à cerner?
Après une longue réflexion, il parla enfin :
- Vraiment, il y a quelque chose qui tourne pas rond chez toi.
Il releva les yeux vers lui, plongeant ses prunelles émeraudes dans les siennes avec détermination, puis lui tendit la main.
- C'est d'accord, j'accepte.
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Je vous avais déjà dit que j'aimais la soupe de betteraves?
Et voici l'illustration du chapitre.
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