Chapitre 5
Chapitre 5
Depuis plus d'une heure, je squattais la salle de bain. Mes sourcils étaient joliment dessinés, mes jambes étaient douces comme de la soie et... et mon entrejambe me laissait totalement perplexe. J'avais la chance de ne pas être particulièrement poilue, donc au naturel il n'y avait rien de disgracieux, mais Sophie et Thérèse m'avaient mis le doute... J'ai regardé vite fait sur google image ce qu'on pouvait trouver comme épilation du maillot.
Classique, oui c'était moi, Bikini, pourquoi pas, par contre le reste... Brésilien, ticket de métro, Américain, ce n'était pas mon truc. Quant à la totale n'en parlons pas, je ne me sentais déjà pas vraiment femme, alors là, c'était un retour direct pour la cour de maternelle. Je pouvais comprendre l'attrait de certaines pour ce style, mais cela ne me convenait pas personnellement. Quant au style « fantaisiste » pourquoi pas, mais dans une relation déjà bien établie. Je n'ose imaginer la réaction de Gabin s'il me voyait avec une épilation en forme de cœur !
D'ailleurs, je ne comprenais même pas pourquoi je pensais à ça, nous allions seulement réviser. Les filles m'avaient totalement monté la tête pour une hypothétique relation charnelle qui ferait enfin de moi une femme. Après LA première fois, on change on est différente, on est plus femme. Ou pas.
J'arrêtais donc toutes ces bêtises, je balançais sur mon lit ma tenue que j'avais mis tant de temps à choisir pour une que je portais habituellement. Jean, t-shirt bleu légèrement décolleté et un sweat à capuche.
- J'y vais, à ce soir, maman ! déclarai-je en enfilant mes chaussures.
- Tu rentres pour le souper ?
- Bien sûr, je doute que Gabin m'invite au resto pour une aprem révision ! expliquai-je en levant les yeux au ciel !
- Qui c'est ce Gabin ? protesta alors mon père du salon. Je croyais que tu devais passer la journée avec tes copines !
- Je t'expliquerai mon ange, laisse Alicia partir, elle va être en retard.
Ma mère était à n'en point douter la meilleure mère au monde. Sans plus m'inquiéter, ou plutôt en faisant semblant de ne pas m'inquiéter... Vingt minutes plus tard, je me retrouvais devant chez Gabin. L'appréhension m'envahit tel un cyclone destructeur au moment même où mon doigt se posa sur la sonnette.
- Hey, pile à l'heure, s'exclama-t-il en m'ouvrant la porte.
Son expression était étrange, j'hésitais entre la joie, le soulagement et la gêne. J'avais peut-être beaucoup trop d'imagination, mais je sentais que pour Gabin ce n'était pas seulement une après-midi révision. Tandis qu'il me faisait visiter avec une maladresse flagrante je me suis mise à l'imaginer dans sa salle de bain avec une problématique similaire à la mienne ! J'éclatais de rire à cette pensée et Gabin fit tomber une statuette africaine surpris par mon hilarité. Je ne pouvais pas lui dire que je venais de l'imaginer nu avec des bandes d'épilatoire là où je pense.
- Désolée, c'est juste que tu me fais rire. On dirait que tu stresses, supposai-je pour voir sa réaction.
- Oui, les examens, tout ça, tout ça, répondit-il en passant nerveusement sa main dans ses cheveux.
- Surement !
- Ou alors c'est dû au fait que ma mère est partie pour le week-end nous laissant seuls...
- Quoi ? m'étonnai-je un peu plus fort que ce que j'aurais voulu.
- Je te jure que ce n'est pas intentionnel, ce n'est pas un plan foireux.
- Ne t'inquiète pas, on est là pour réviser, déclarai-je pour le rassurer.
- Oui, réviser, c'est ça.
« Ne t'inquiète pas, on est là pour réviser ». Comment avais-je pu dire ça en étant aussi décontracté ! À l'intérieur j'étais en total panique, c'était quoi ce plan foireux ? C'était tout vu, on allait réviser sérieusement, puis peu à peu on allait se détendre et finir par être plus proche. Car j'avais beau être naïve, ça se voyait clairement que je lui plaisais... Les prochaines heures risquaient d'être, hum, intenses.
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