Chapitre 12

Chapitre 12

Le lundi matin, quel jour horrible. Surtout quand on doit se lever après un week-end magique. Je ruminais devant mon bol de céréales. Que dire à mes amies ? Je ne savais pas trop, j'étais sûr qu'elles allaient me passer sur la table de torture, mais je ne cèderais pas, je ne raconterais pas mon petit dérapage, j'en avais trop honte. Rien que dit penser j'avais le visage qui rougissait a vu d'œil !

- Alicia, arrête de trainer tu vas être en retard, déclara mon père en préparant ses affaires.

- Mais non, ne t'inquiète pas, de toute façon je commence par philo... C'est quand même ignoble de nous imposer ça un lundi matin, me plaignis-je en faisant une mine dégoutée.

- Ma chérie, je suis on ne peut plus d'accord avec toi, mais ce n'est pas une raison pour ne pas être à l'heure, expliqua ma mère qui buvait son café.

- Je sais...

- De plus, je pense qu'un beau brun doit t'attendre quelque part sur le trajet, ajoute-t-elle avec malice.

- Gabin ! m'exclamai-je.

Quelle idiote je faisais, je pensais tellement aux filles que j'en oubliais mon petit copain. Je n'avais pas le moins de monde envie de le faire patienter. Je passai une vitesse et sortis en trombe de chez moi. C'est d'un pas rapide que je marchais pour arriver à temps dans la rue de Gabin.

- Bonjour toi, dit-il en me voyant arriver.

Il prit alors mes mains pour y glisser ses doigts, puis il m'embrassa langoureusement. Les minutes filèrent, mais nous restions ainsi, l'un contre l'autre, pour nous le temps c'était arrêté. J'avais bien fait de me dépêcher en fin de compte.

- Pour la première fois de ma vie, j'ai envie de sécher les cours, avoua-t-il en me déposant un baiser sur le bout du nez.

- Pour la première fois de ma vie, j'aime le lundi matin.

Nous reprîmes le chemin en pouffant comme des lycéens. Une fois le grand portail passé, plusieurs personnes nous jetèrent un regard curieux. Je rougissais à chaque pas, mais le pire arriva quand nous traversâmes la longue allée vers nos classes respectives. Forcément, la philo était au bout du couloir. Il faut savoir que mon lycée est censé représenter un porte-avion, alors, il existe juste 2 étages, et il n'y a qu'une seule allée particulièrement longue. Emeline, Sophie et Marina eurent le sourire aux lèvres au moment même où elles nous aperçurent. Thérèse n'était pas avec elle, cela ne m'étonnait pas le moins du monde... Gabin n'avait cure du monde qui nous regardait, il se retourna vers moi et m'embrassa gentiment.

- On se voit à la récré ? me demanda-t-il.

- Bien sûr !

- Allez bon courage pour subir ton interrogatoire. Je sens 3 paires d'yeux qui nous observent intensément.

- Merci, je vais en avoir besoin !

Le sourire qui se dessina sur ses lèvres était à tomber, il me caressa la joue et grimpa l'escalier où ses amis l'attendaient tout aussi motivés que mes amies à avoir des informations croustillantes. Je n'eus même pas le temps de dire ouf que deux bras m'emportèrent jusqu'aux toilettes les plus proches. À peine, la porte se referma sur nous que Sophie s'exclama d'un ton pétillant :

- Raconte-nous tout !

- Mais pourquoi dans les toilettes, me lamentai-je après m'être assuré que personne ne se trouvait derrière les deux portes.

- Parce que c'est les QG officiels de toutes filles qui se respectent, cliché oblige, expliqua Marina en remontant ses lunettes d'un air malicieux.

- Et comme ça, personne ne nous entend, ajouta Emeline qui m'offrait un sourire compatissant, mais curieux. Alors ?

- Alors... Alors on est ensemble.

- Ça, on avait bien vu Alicia, déclara Sophie. Nous ce qu'on veut savoir, c'est ce qu'il s'est passé ce week-end dans les moindres détails !

Je ne pus m'empêcher de piquer un fard sous les regards ahuris de mes amies.

- Oh, mon dieu, vous l'avez fait, vous l'avez fait ! reprit-elle.

- Non, non, tentai-je de protester.

- Non, mais c'était chaud, demanda Marina.

- On a travaillé aussi...

- Oui vous êtes des élèves sérieux blablas, mais ce que veut nous, c'est après les révisions, ils s'est passé quoi ?

Trop de pression, je ne pus m'empêcher de raconter une bonne partie des évènements en occultant néanmoins le plus gênant dans l'affaire.

- Gabin est top ! déclara Sophie très heureuse pour moi.

- C'est vrai que pour un mec, il assure, ajouta Marina.

Emeline quant à elle m'adressa un regard complice.

C'est alors que je compris la chance que j'avais. J'avais une famille heureuse, des amies géniales, un petit copain aussi parfait qu'on peut l'être et des notes pas si horribles que ça. La fin de l'année s'annonçait vraiment extra !

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