Chapitre 1

Chapitre 1

Le lycée, la plus belle période de ma vie ! Laissez-moi rire. Je suis envahie d'angoisses. J'ai le BAC à la fin de l'année, un choix de métier à faire, une université à trouver et surtout une vie amoureuse à me créer !


Bon, OK, les copines au lycée rendent cette période supportable, et même très agréable par moment. Je ne sais pas ce que je ferais sans elles. Mais avant de parler de mon groupe, une petite présentation perso s'impose. Je m'appelle Alicia, je n'ai rien de la star de l'école, je suis simple. C'est vraiment un mot qui me correspond parfaitement. On ne se retourne pas derrière moi, je n'ai rien d'extraordinaire, mais je peux être mignonne, avec un peu d'effort. J'ai une touffe de cheveux bruns, que je laisse libre comme l'air autour de mon visage légèrement rond. Mes lèvres sont fines, mon nez un peu retroussé et mes yeux d'un bleu lapis-lazuli. Je pense que c'est eux qui font mon charme, accompagnés de mon demi-sourire qui est apparemment craquant. Le reste de mon corps n'a rien de particulier, j'ai dit adieu aux jeans taille 36 l'année dernière pour un bon 38. L'avantage c'est que maintenant j'ai un peu plus de poitrine et des fesses rebondies. Je ne risque plus de me casser le coccyx en tombant de ma chaise. Haha, vous l'aurez compris j'ai aussi un humour qui vole au ras des pâquerettes... Ma courbe de naissance me prédestinait à un futur de mannequin, malheureusement la soupe n'était pas mon fort et ma taille s'est bloquée à 1m62. J'ai accepté la dure réalité de la vie quand j'ai compris que les régimes pour devenir des cintres ambulants n'étaient pas faits pour moi de toute manière. Les cookies sont mes amis. Une chose à savoir sur moi, c'est que je ne suis pas très manuelle et légèrement empotée, j'ai donc oublié le maquillage avant même de l'avoir essayée. C'est aussi dû au fait que, si je me pomponnais le matin, je devrais dormir 15 minutes de moins. Le choix est très vite fait ! Le sommeil c'est la vie.


Mes amies quant à elles sont assez différentes, il y a Emeline ma meilleure amie, un petit bout de femme craquant et toujours positif qui est depuis trois ans avec son copain Adrien, un chic type, j'aurai voulu qu'il ait un jumeau, malheureusement on dirait qu'il n'y en a qu'un comme lui. Ensuite, il y a Sophie, la belle blonde aux formes généreuses qui fait baver les terminales, les premières, les secondes, et surement certains profs. Son charme égale sa perfidie. C'est le genre de filles qu'on adore avoir de son côté. Il y a aussi Marina, notre geekette à nous. Elle s'habille en fonction des animes qu'elle voit la veille, porte des lunettes d'une couleur différente chaque jour et est sans conteste la plus intelligente du groupe. Les examens du bac blanc n'ont été qu'une simple formalité pour elle. Je crois que je la déteste un peu pour ça, moi qui trime pour ne pas confondre les dérivés et les intégrales... Pour finir, il y a Thérèse, de son vrai nom Cindy, mais je préfère l'appeler Thérèse. Ce n'est pas vraiment mon amie, mais elle fait partit du groupe, du coup on se supporte, du moins on essaye. Nous sommes totalement différentes. Mes angoisses, elle ne doit surement pas les connaitre, ni même les comprendre. Elle qui ajoute à son tableau de chasse un mec tous les mois si ce n'est pas pour dire toutes les semaines. C'est le genre de filles qui me mettent mal à l'aise, je ne pourrais pas rester seule avec elle, on n'aurait aucun sujet de conversation, non. De toute façon pas besoin de s'efforcer de parler, elle fait toujours de longs monologues et déballe sa vie sexuelle comme le dernier épisode d'une série à succès. Si elle fait partie de notre groupe, c'est surtout grâce à Emeline, elles sont amies d'enfance, et pour une raison que j'ignore ma meilleure amie l'apprécie beaucoup.


Les groupes d'amis c'est un peu comme un microsystème. Des fois, je me dis que si en seconde, nous n'étions pas tombés dans la même classe, on aurait pu ne jamais devenir amie.

Enfin, bref, maintenant que vous connaissez mon cercle proche, parlons un peu du sexe opposé. C'est là que ça se complique. J'ai déjà eu deux petits copains. Le premier en vacances, vous savez les campings, l'ambiance, la mer, ça favorise vraiment l'ouverture aux autres, sans mauvais jeu de mots. À 14 ans j'ai rencontré Olivier, un garçon vraiment mignon qui m'avait invité à la boum du vendredi soir à la fin de notre première semaine. C'était un souvenir magique, il m'a pris la main, on s'est enlacé et à la fin du slow il a déposé un baiser sur mes lèvres. C'était tellement adorable ! Du moins si on oubliait le regard haineux de mon père qui se tenait à moins de 5mètres et l'hilarité de mon frère de cinq ans mon cadet. La deuxième semaine regorge de bons souvenirs, nos balades main dans la main, nos baisers à l'ombre des regards. Et puis les vacances se sont finies, on habitait bien trop loin pour se revoir un jour, alors on s'est dit adieu. J'ai passé le reste des vacances scolaires à manger de la glace à la noix de pécan en ayant mes écouteurs non-stop sur les oreilles. J'ai bien essayé de motiver mes parents à déménager à 500 km de chez nous, mais pour une raison que je ne comprenais absolument pas ils ont dit non. Mon « amourette » étant moins importante que notre maison, notre famille, leurs emplois, etc. À l'époque même la fin du monde aurait été moins importante pour moi.

Puis le collège a recommencé et j'ai repris ma vie d'ado. On pourrait penser qu'avec une expérience aussi mignonne que la mienne je n'aurai eu aucun mal à trouver d'autres copains et à vivre une expérience amoureuse puis sexuelle en toute sérénité, eh bien non, car après j'ai fait la connaissance de Rayan.

Il était dans la classe d'une amie en 3e, c'était le beau Rayan, le badboy Rayan, avec une classe folle ! À cette époque, j'étais totalement fan de Buffy contre les vampires, je rêvais de trouver un méchant garçon qui par la seule force de mon amour deviendrait un type bien. C'était tellement cool comme idée. Malheureusement je n'étais pas vraiment le genre de fille qui trainait avec sa bande de copains. Non, je ne portais pas de legging avec un string qui dépasse et ma poitrine n'était pas encore assez motivée pour pousser. Et surement, le pire de tout, je n'écoutais pas de Rap. C'était un blasphème pour certains. J'ai quand même pu m'épanouir grâce à mon groupe d'amis de l'époque.

Pourtant un jour, Rayan m'a parlé après un cours de sport en commun. J'étais sous le choc, mais j'ai quand même réussi à décrocher quelques mots qui avaient une certaines cohérences. Bon, je ne vais pas m'épancher sur la suite, car elle a un gout franchement amer dans ma bouche, même trois ans après. On s'est parlé à plusieurs reprises, jusqu'au moment où il a dit que je lui plaisais vraiment. J'étais sur mon nuage et totalement à l'ouest. On s'est embrassé quelquefois en cachette, et il a fini par m'emmener dans les toilettes. C'était pour m'embrasser à l'abri des regards, du moins c'est ce que je pensais, moi la naïve Alicia qui était persuadée qu'une relation avec un mec s'arrêtait au roulage de pelle, surtout à 15 ans ! Rayan n'avait pas la même conception de la chose. J'ai d'abord bugué, totalement. Comme si j'étais sortie de mon corps et que je le voyais essayer de me déshabiller. J'étais tétanisée. Un bruit dans le couloir a réussi à me ramener les pieds sur terre, et ni une ni deux j'ai réussi à le repousser. Je lui ai balancé une phrase du genre « mais qu'est-ce que tu fais ?! » et il m'a répondu une phrase qui restera gravée dans ma mémoire « il faut bien que je sache ce que tu vaux si tu veux qu'on sorte ensemble ! ». Quelque chose s'est brisé en moi, et les morceaux ont roulé sur mes joues. Il m'a regardé avec un certain dédain, m'a lancé au visage « je pensais que tu étais plus intéressante que ça », et il est parti. Je me suis écroulée dans les toilettes et j'ai pleuré, jusqu'à que la sonnerie retentisse.

Quand tous les élèves étaient de nouveau dans les classes, je suis rentrée chez moi. J'ai séché pour la première fois les cours, mais mes larmes, elles, ont continué de couler. J'ai raconté à ma mère une part de la vérité pour qu'elle m'excuse d'avoir quitté ainsi le collège. Oui, c'était fini avec mon copain, et oui j'avais le cœur brisé, elle n'avait pas besoin d'en savoir plus.

Par chance, Rayan n'était pas un badboy de la pire espèce, il n'a rien raconté de notre histoire et ma vie a continué son chemin. J'ai bâti des barrières entre la gent masculine et moi-même. Je voulais seulement avoir un copain avec qui je pouvais parler, rigoler, tout en lui tenant la main et en l'embrassant de temps en temps. Je ne voulais pas du reste, je ne voulais pas montrer de quoi j'étais capable alors que je ne savais même pas de quoi il était question.


Vous comprenez maintenant pourquoi cette idée de performance est devenue ma pire ennemie, même si je suis certaine qu'il n'y a pas besoin d'un tel épisode pour se retrouver aussi paniqué que moi devant une partie de jambe en l'air. D'ailleurs, a-t-on vraiment les jambes en l'air ?

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