II : La chanson du Choixpeau


Lorsque le train s'arrêta, après quelques heures de voyages, les filles se précipitèrent vers la sortie et descendirent, dans la pénombre, sur le quai de Pré-Au-Lard.
Hermione avait reçu l'ordre de mener les Premières Années à la Grande Salle, afin d'assurer la cérémonie de la Répartition ; elle s'empressa de monter, accompagnée de Ginny, d'Hannah, et de Luna, dans une des petites diligences menées par des Sombrals.

- J'espère que tout se passera bien... Le professeur McGonnagal m'a fait confiance sur ce coup là, je n'ai aucune envie de la décevoir.

- Du calme, Mione !, s'amusa Ginny, il s'agit seulement de mener un groupe d'enfants de 11 ans d'un point A à un point B.

- Je sais. Mais ça me rappelle ma première rentrée. J'étais à la fois terrorisée et émerveillée.

- Comme tout le monde ! Sauf peut-être les jumeaux. Eux, ils nageaient en plein bonheur. Toutes ces possibilités de bêtises, ça à de quoi enchanter n'importe qui !

Hermione aquiesca en riant.

- Et puis, je pense qu'ils n'oseront plus ouvrir la bouche une fois qu'ils t'auront vu, remarqua Luna.
Tu es célèbre maintenant.

Le sourire amusé d'Hermione vira immédiatement à la grimace maussade.

- Je m'en passerais bien. Ça devient insupportable. J'ai dû prendre du Polynectar pour aller chercher mes affaires scolaires, tu te rends compte !

- Ça se calmera vite, la réconforta Hannah. Une fois que tout le monde t'aura vu et salué, ils ne feront plus très attention. Et si ça devient ingérable, je te promets de repousser les fans !

- Oh, arrête !

La brune se laissa choir sur la banquette de la diligence. Des fans ? C'était bien le dernier de ses soucis ! Apŕès cette guerre si violente, Hermione aspirait juste au calme. À un peu de quiétude pour cette dernière année. Pas de combats, pas de blessés, pas de peurs ou de larmes. Pas de secrets. La paix.

- Ça va Hermione ?, lui demanda Parvati. Tu as l'air songeuse.

- Je pensais juste que ça allait me faire du bien, une année paisible. Avec tout le travail qu'on va avoir, et les examens à préparer, ça ne va pas être de trop, je pense.

- D'ailleurs, c'est quoi vos projets pour l'an prochain ?, demanda Ginny.

Luna releva la tête :

- Je ne sais pas encore réellement, dit-elle sérieusement. J'aimerais beaucoup partir à Istanbul, travailler à l'Institut de Magizoologie. Mais les concours sont très techniques. Et le directeur n'a jamais voulu prendre en compte les recherches de Papa sur les Nargols. J'aimerais bien leur ouvrir les yeux sur le sujet.

- Moi, je veux devenir Médicomage. La guerre m'aura au moins apporté cette certitude, affirma Hannah.

Hermione, elle, n'en savait rien. Elle avait les qualités pour devenir Auror, mais elle ne s'imaginait pas faire çela toute sa vie ! Elle voulait un travail qui ait du sens. Au ministère de la Justice ? À l'Ambassade ? Où, peut-être à Ste Mangouste, comme Hannah...

Hermione n'écouta pas la fin de la phrase de Ginny, qui leur partageait son rêve de rejoindre une équipe de Quidditch professionnelle ; elle avait aperçu la pelouse qui s'étendait le long du château.

- Pardon les filles, mais je dois m'arrêter là ! Je passe directement par
le hall d'entrée.

Elle sauta en marche, entraînant une remarque sarcastique de Ginny sur son élégance légendaire.
Mais peu lui en importait. Elle s'avança dans la pénombre et arriva devant une volée de marche. Cinq minutes plus tard, essoufflée, elle s'appuya enfin sur l'immense porte d'entrée en chêne massif. Se rappelant les directives de McGonnagal, elle frappa trois coups. La porte s'ouvrit, sans un bruit, sur le grand hall. Intimidée, la jeune fille fit quelques pas, suivie par son ombre, reflétée sur les murs par les torches enflamées.

Un brouhaha interrompit le cours de ses pensées. S'efforçant de prendre une attitude digne, elle repoussa une mèche de cheveux et se redressa.
Les élèves, devancés par Hagrid, s'arrêtèrent net en apercevant la majesté des lieux ; Hermione les comprenait : le grand escalier de marbre, les tableaux de sorciers et sorcières célèbres, les flammes qui dansaient sur les murs n'avaient jamais été aussi impressionnants.

- Bonjour Hermione !, lança le garde-chasse à la jeune fille. Je t'ammène la dernière fournée !

- Merci Hagrid ! Je m'en occupe, lui répondit-elle avec un grand sourire.
Suivez-moi, continua-t-elle à l'attention des nouveaux élèves, qui avaient l'air impressionés - par la majesté des lieux ou... par elle ? Elle ne savait pas vraiment, mais, dans tout les cas, ils s'étaient tus.

Elle guida sa petite troupe à travers le hall au sol dallé, et les fit entrer dans la petite salle réservée aux élèves de premières années. On pouvait déjà y entendre la rumeur de centaines de voix, émanant de la Grande Salle ; l'idée que Ginny, Luna, Hannah et les autres devaient déjà y être installés la rassura un peu.
Sur le bord de la cheminée de pierre avait été posé à son attention une liste de noms ; elle s'en saisit et se retourna vers les premières années, qui avaient l'air peu rassurés.

- Bien. Je vous souhaite tout d'abord la bienvenue à Poudlard, commença-t-elle. Je m'appelle Hermione Granger, et je suis Préfète- En-Chef de la maison de Gryffondor. C'est moi qui suis chargée, cette année, de vous accueillir à Poudlard.

Avant de prendre part au banquet de début d'année, vous allez être répartis dans une maison. Cette répartition est une cérémonie importante qui va marquer le début de votre vie d'élève et de sorcier, ou de sorcière. Tout au long de votre scolarité, votre maison sera comme une seconde famille pour vous. Vous y suivrez les mêmes cours, dormirez dans les mêmes dortoirs, et vous passerez votre temps libre dans la même salle commune.

À Poudlard, il y a quatre maisons : Gryffondor, Poufsouffle, Serdaigle et Serpentard. Chaque maison à une longue, belle et noble histoire, que vous découvrirez bientôt.

Elle réfléchit un instant, et continua :

- Comme vous le savez certainement tous, nous avons eu à affronter ces sept dernières années des évènements terribles. Une guerre atroce, inimaginable, a ravagé le monde, que ce soit celui des moldus ou le nôtre. Des familles ont été brisées, des vies ont été sacrifiées. Mais pas en vain. Il est important, plus que jamais, de se serrer les coude et de laisser nos préjugés de côté. Il y a des Serpentards bons, des Poufsouffles courageux et malins, des Serdaigles orgueilleux et un peu stupides, et même des Gryffondors qui ont peur des araignées, vous savez !

Un grand sorcier a un jour expliqué que ce qui nous définissait, ce n'était pas nos aptitudes mais nos choix. Que vous soyez Gryffondor, Serpentard, Poufsouffle, peu importe. Ce qui compte, c'est ce que vous choisissez de devenir. Souvenez-vous en.

Un grand silence régnait ; chacun était suspendu aux lèvres d'Hermione.
Elle poursuivit :

- Durant votre année à Poudlard, vous pourrez remporter des points pour votre maison, en obtenant de bons résultats, ou par de belles performances sportives, par exemple. En revanche, si vous enfreignez le règlement de l'école, vous lui en ferez perdre. La maison qui aura remporté le plus de points au cours de l'année gagnera la coupe des Quatre Maisons. C'est un très grand honneur, montrez-vous en digne.

Elle jeta un coup d'oeil à sa montre :

- La Cérémonie de Répartition va bientôt commencer.
Prenez une seconde pour arranger votre tenue, et suivez-moi.

Hermione attendit un instant, le temps que chacun remette correctement sa cape ou replace ses quelques mèches de cheveux rebelles, puis ouvrit la porte.

- Allons-y.

Au moment où ils entrèrent dans la salle, un cri d'admiration se fit entendre ; les premières années avaient découvert le spendide plafond magique. Pour l'occasion, il avait été paré d'un croissant de lune argenté et d'une myriade d'étoiles étincelantes.
Hermione entendit soudain une voix déclamer derrière elle :

- C'est un plafond enchanté. Il a été crée par Helga Poufsouffle, exprès pour ressembler au ciel. Je le sais, parce que je l'ai lu dans "l'Histoire de Poudlard". C'est un très bon livre, je vous le conseille.

Hermione se retourna vivement. Une petite fille, brune, se tenait au milieu de deux garçons et récitait son petit discours. Elle la fixa :

- Comment t'appelles-tu ?

La petite rougit ; elle répondit timidement :

- Philomène, Madame.

- Et bien tu as presque raison. Le plafond est bien magique, mais il a été enchanté par Rowena Serdaigle.

- Le livre comporte une erreur ?

- Oui, mais c'est parce que tu as du lire une ancienne édition. Les plus récentes sont corrigées.

- D'accord, merci beaucoup.

Hermione se rendit compte qu'elle était arrivée au milieu de la Grande Salle. Tout en rougissant à la vue des paires d'yeux qui la fixait, disposa les nouveaux élèves en rang et alla chercher le Choixpeau. Ce dernier reposait à présent sur la tête d'une grande statue qui représentait le professeur Dumbledore. Elle se saisit également d'un tabouret, et installa le tout devant les élèves.

Certains n'avaient pas le moins du monde l'air surpris, tandis que d'autres ouvraient de grands yeux.
Le silence se fit, puis le Choixpeau magique remua. La déchirure qui lui servait de bouche s'ouvrit, et il chanta :

Quand quatre sorciers ont crée
Cette école de grande valeur,
Sire Gryffondor m'a donné
Une vie - un esprit et un coeur.

Il s'est en effet souvenu,
Qu'ici nul être n'est n'est éternel.
Et que pour assurer l'appel
Il faudrait un Choixpeau pointu.

Au niveau du scrutage des têtes,
On ne trouve pas plus fort que moi.
Et pour trouvez qui vous êtez
Sans hésiter - comptez sur moi.

Mais aujourd'hui je vous envoie,
Ce message qui nous vient de loin.
Une maison ne vous choisit pas ;
Vous choisissez votre maison.

En optant pour l'érudition,
La sagesse et la réflexion
Ce s'ra sûrement le bel aiglon
Qui deviendra votre maison.

Et si vous croyez au courage
À l'hardiesse, et la bravoure,
Monsieur Godric vous f'ra l'hommage
De ses couleurs or et rouges.

Si votre force est la douceur,
Et votre roc la bonté
À Poufsouffle vous s'rez envoyés
Et il n'y a pas plus grand honneur.

Sepentard vous accueillera
Si vous êtez rusés et malins
Et votre devise deviendra
"La fin justifie les moyens".

Que vous soyez grand ou petit,
Mince, gras, obèse ou amaigri
Posez moi donc sur votre tête,
Nous décid'rons d'votre maison.

Lorsqu'il eut terminé sa chanson, des applaudissements éclatèrent de partout. Hermione n'était pas en reste ; cette nouvelle variante du thème lui plaisait beaucoup, et complétait bien sa petite présentation. Mais déjà, il fallait commencer la Cérémonie.

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