Chapitre 43.


22h30Londres –

Hailee –


- Bordel il se passe quoi là ? Je finis par crier plus fort que les frères et sœurs.

- Hailee... je suis désolé. Murmure Neal.

- Moi aussi. Réponds Holly en fusillant Neal du regard. Désolée que tu es fait confiance à une salle merde comme lui.

Mon regard passe d'Holly à Neal alors que mon cœur manque d'exploser face à l'incompréhension de ce qui se passe sous mes yeux. De quoi peut bien parler Holly ? Elle ne peut pas parler du métier que fait Neal, étant donné qu'elle n'est même pas informée.

- De quoi elle parle ? J'ose demander à Neal en le cherchant du regard.

Sauf qu'il fuit mon regard comme la peste, alors qu'Holly me regarde l'air désolée.

- Neal. Dis-je presque désespérément, priant pour qu'Holly n'est rien de grave à m'annoncer.

Ma voix qui jusqu'à présent était normale, commence à trembler de peur, mes mains deviennent moites de stress et tout mon cœur bat déjà trop douloureusement dans ma cage thoracique.

Neal regarde sa sœur en silence pendant de longue seconde avant de se tourner vers moi, je fronce les sourcils face à son changement soudain de comportement, plus aucune trace de regret n'est visible dans ses iris. Je ne sais pas si ça me rassure ou non, peut-être qu'elle a tort, ou peut-être qu'il cache très bien son jeu.

- Elle ne sait pas de quoi elle parle. Me répond-il alors confient.

- De. Quoi. Elle. Parle. J'insiste face à sa manière d'esquiver la question.

- De rien. Je t'assure que ce n'est rien.

Je le regarde attendant une réelle réponse, elle ne peut pas se mettre dans un état pareil pour « rien ».

Lorsque je vois qu'il ne me dira rien, je me tourne vers sa sœur, déçue de devoir lui demandé à elle des réponses...

- De quoi tu parles ? Je demande à Holly en la regardant droit dans les yeux.

Après un dernier regard hésitant pour son frère, elle soupire.

- Neal, il... Il déteste les femmes... Il trouve un plaisir malsain à les détruire par tous les moyens possibles. Il joue avec toi depuis le début de votre relation en attendant le moment parfait pour te faire souffrir. Explique-t-elle sans une once de pitié pour son frère.

Ça ne peut pas être vrai. Neal a toujours été attentionné, gentil et doux avec moi...

- Il joue avec toi. Elle répète tristement.

Je ne peux pas la croire. C'est impossible, c'est pourquoi je me tourne vers Neal pour qu'il me dise que c'est faux et qu'elle est complètement cinglée d'inventer une telle chose.

- Hailee... Il commence la voix pleine de regret.

Oh, non.

C'est vrai.

Elle ne ment pas.

- Ça n'a plus rien d'un jeu pour moi. Je t'assure que-...

- Non. Je le coupe, tremblante.

Je commence à voir trouble alors que sa phrase résonne douloureusement dans mon crâne... "ça n'a plus rien d'un jeu pour moi"... Ce qui veut dire que ça a été un putain de jeu. Que la première fois qu'il m'a parlé, il a pensé à comment il allait me faire souffrir pour son plaisir...

Je titube à reculons pendant quelques pas avant de faire volte-face et me diriger vers la sortie. Je ne supporte plus l'odeur qui émane de cet appartement...

J'entends que Neal m'appelle pour que je reste, mais mon prénom dans sa bouche ne me semble plus aussi agréable qu'il y a quelques heures, il me donne la nausée.

Je claque la porte derrière moi, j'inspire et expire plusieurs fois, m'interdisant de pleurer. Je décide d'ouvrir la porte de mon appartement pendant que je parviens à ne pas pleurer.

- Bonjour. Dis-je pour signaler ma présence.

Piper sort de la cuisine et avance vers moi avec un petit sourire.

- Salut. Tout va bien ? Demande en fronçant les sourcils, perdant son sourire.

- Oh oui, Shelly sort demain, on a dû préparer des papiers avec le médecin, d'où mon arrivée tardive. Je mens en essayant de paraître le plus convaincante possible. Ne t'en fais pas, je te paierai les heures supplémentaires.

- Ne t'en fais pas, la principale, c'est que Shelly aille bien. Elle me répond avec un sourire triste. Eden a mangé et il est déjà au lit depuis trente minutes.

J'acquiesce et malgré toute mon envie d'être polie et courtoise avec Piper, je la mets dehors assez rapidement, feignant être complètement claquée.

Je ferme la porte derrière elle et laisse le silence envahir mon appartement, je ne ressens rien l'espace de trente secondes et mon cœur se déchire soudainement, même si je m'étais promis de ne pas pleurer, c'est trop douloureux pour que j'y parvienne, je porte une main à ma poitrine tout en me laissant tomber à genoux sur le sol de l'appartement, je sanglote à m'en détruire les poumons, pleure à m'en noyer le visage. C'est tellement plus douloureux que la première fois et je ne pensais même pas cela possible. C'est presque inhumain de souffrir à un tel point.

Je suis ramenée à la réalité par quelqu'un qui tambourine à ma porte, chaque coup porté contre le bois résonne dans mon crâne de manière insupportable, si bien que je me lève rageusement et ouvre la porte sans même regarder qui c'est auparavant.

- Quoi ? Dis-je à Holly, qui me fait face.

- J'ai bien cru que tu n'ouvrirais jamais. Soupire Holly.

- Je prenais une douche. Mens-je de manière peu crédible.

Elle ne semble pas vraiment convaincue, mais peu m'importe.

- Je voudrais te parler de quelque chose... Dit-elle, hésitante.

- Pourquoi ? Dis-je, sachant pertinemment que ça a un rapport avec son frère.

- Rien ne justifie ce que Neal fait... Mais je crois que tu dois en savoir l'origine.

J'ai envie de rire, à l'entendre, ce ne serait pas sa faute s'il fait ça.

-Pour lui, c'est comme une manière de se venger.

- Se venger ? De qui ? Je demande, légèrement prise d'une curiosité malsaine.

Elle plante son regard triste dans mes yeux, puis elle annonce :

- De notre mère. De moi.


À suivre...

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