Chapitre 10.
- 20h00 - Londres -
- Hailee -
Fin prête, je m'avance vers le miroir de ma chambre pour voir le résultat. J'ai opté pour une robe noire satinée avec un superbe dos nu et surtout et le plus important un décolleté plongeant laissant voir mon plus beau tatouage, celui dont je suis le plus fière.
Ce serpent remontant entre mes deux seins. Il est d'apparence normale, mais lorsqu'on le caresse, on peut sentir le relief d'une cicatrice. Pas la première et pas la dernière que j'ai, mais celle-ci était de loin la plus douloureuse. Ce tatouage me montre que c'est fini. Que j'ai réussi à m'en sortir.
Plus je regarde ce serpent dans le miroir, plus les souvenirs remontent.
- 7 ans plus tôt - New-York -
-Hailee -
- TW violence -
Mon dos claque violemment sur l'îlot central de la cuisine. Je n'ai pas le temps de me relever que Jason enroule mon cou d'une main. Lorsque l'air me manque, j'arrête de me débattre et le supplie silencieusement de relâcher sa prise.
Je vais y passer...
Il dessert enfin sa prise, laissant ainsi l'air retrouver mes poumons.
Jason ouvre mon chemisier éclatant tous les boutons de celui-ci au passage. Surprise et apeuré j'essaie de me relever de l'îlot et de le pousser, mais une de ses mains retrouve mon cou alors que l'autre détache mon soutien-gorge.
Non...
Refusant qu'il me touche encore sans mon accord, je me débats tant bien que mal.
Ce n'est plus sur la main qui entoure ma gorge dont je m'inquiète, mais de celle qui s'approche dangereusement des couteaux. La panique monte en moi.
Je vais mourir.
Il empoigne un couteau et mes larmes dévalent mes joues.
- Jason... Je suis désolée ! Pose le couteau, s'il te plaît... Je suis désolée !
Je n'ai rien fait ! Je me retiens de dire sachant que ça le mettra plus en colère encore.
Un sourire malsain et sadique se dessine sur ses lèvres.
Il pose la lame entre mes seins et je n'ai pas le temps d'assimiler ce qu'il compte faire qu'elle s'enfonce dans ma chair et descend. Je lâche un hurlement de douleur. Ma respiration et mes sanglots sont ingérables.
Je sens mon sang chaud couler le long de mon corps.
Jason pose le couteau dans l'évier, je pourrais partir. M'enfermer dans la salle de bain et appeler les flics. Mais je ne fais rien. Je reste allongée sur l'îlot, tremblante et tétanisée par la peur que mon mari me procure, j'ai si peur que je pourrais me faire pipi dessus.
Jason, reviens. Il enroule de nouveau ma gorge et m'attire contre lui. Je suis maintenant assise, lui entre mes jambes.
Je fuis son regard et essaie d'oublier la douleur intense qui parcourt mon corps, essayant d'oublier l'odeur de sang, de mon sang, qui me monte aux narines.
Il approche son visage du mien, frôle mes lèvres, je retiens un sanglot dans le fond de ma gorge et ferme les yeux. Ses lèvres maintenant près de mon oreille, il chuchote :
- Hideuse. Voilà le mot que les hommes à qui tu montreras ta poitrine diront maintenant parce que c'est ce que tu es sans moi. Hideuse.
Hideuse... C'est ce que je suis sans lui.
Il me lance un torchon dans la tête, puis crache :
- Démerde toi pour nettoyer ça ! C'est dégoûtant.
Je plaque le torchon sur la blessure me faisant grimacer puis me dirige dans la salle de bain.
- Aujourd'hui - Londres -
- Hailee -
- Wow ! Tu es sublime et ce tatouage putain qu'il est sexy ! Dit Elie en entrant dans la pièce me sortant de mes pensées.
Sublime... oui, c'est ce que je suis, sans lui.
- Merci ! Dis-je en souriant. Toi, tu es magnifique.
Elie porte une robe blanche avec de fines bretelles, un décolleté plongeant et une fente laissant sa cuisse droite visible.
- On y va ! Dit-elle en tapant dans ses mains.
***
Nous déambulons dans les rues londoniennes sans marcher très droit avec les quelques verres que nous avons déjà bu et nos rires qui brisent le silence des rues calmes, nous nous dirions vers un bar assez connu de tous.
Nous nous stoppons devant l'enseigne qui clignote. La musique se fait déjà entendre en dehors, nous nous regardons, puis Élie déclare solennellement :
- Ici, ce soir. Nous oublions tout ! (Elle s'arrête quelques secondes) Sauf mon fiancé. Glousse-t-elle perdant tout son sérieux.
- Nous allons nous éclater comme des folles ! Et je te jure que tu ne vas pas rentrer seule cette nuit ! Fini-elle avec le retour de son air solennel.
- Je ne vais pas ramener quelqu'un chez moi ! Je glousse.
- Non ! C'est pourquoi j'ai réservé la chambre à côté de la mienne. Déclare-t-elle avec une dance des sourcils.
Mes idées ne sont plus vraiment claires avec les verres que j'ai déjà bu et je sais que ça va être bien pire dans la soirée donc je lui répond :
- Je ne te promets rien, sauf d'essayer !
Nous éclatons de rire et bras dessus bras dessous nous entrons dans le bar, la musique nous explose les oreilles, une odeur d'alcool, de sueur et de sexe nous parvient aux narines. La soirée a déjà commencé depuis un bon bout de temps.
Nous nous glissons jusqu'au bar et trouvons deux places vides.
Un charmant barman nous accueille : grands, musclés, yeux bruns, sourires charmeurs, en bref tout pour plaire.
- Mesdames, je vous sers ? Il nous demande.
- Un mojito pour moi ! Crie Elie pour se faire entendre.
- Et un whisky pour moi ! Sans glaçons. Je crie à moi tour par-dessus la musique.
Il nous fait un clin d'œil pour nous indiquer que c'est entendu, puis par préparer nos boissons.
- Plutôt mignon ! Me dit Elie à l'oreille.
Je jette un coup d'œil au barman et le surprend à dévorer Elie du regard. Je souris à celle-ci avant de lui répondre :
- Non, c'est toi qui lui plais.
Elle se tourne et puis se replace devant moi en faisant la moue.
- Désolée. S'excuse-t-elle avec une grimace.
Je fronce les sourcils ne comprenant pas pourquoi elle s'excuse puis je me rappelle soudain que c'était comme ça au Lycée aussi : elle s'excusait à chaque fois qu'un mec mignon s'intéressait à elle alors qu'on me cherchait quelqu'un.
Je lui souris et lui dit qu'il ne me plaisait pas de toute manière.
Lorsqu'il nous apporte nos boissons, Elie me dit soudain bien fort.
- Avec tout ça, j'ai oublié de te montrer ma bague de fiançailles !
Puis elle me tend sa main pour que je l'observe.
Je jette un nouveau coup d'œil au barman qui a bien sûr entendu puis me concentre sur la bague. Elle est vraiment magnifique. Je ne me lasserai jamais de la voir à son doigt.
- Elle est magnifique ! Dis-je même si je l'ai déjà complimenté dessus une bonne centaine de fois.
Quel genre d'amie ne complimenterait pas la bague de fiançailles de son amie lorsqu'elle la voit pour la première fois ? Une mauvaise.
Une fois nos verres vides, nous nous frayons un chemin vers la piste de danse.
Nous déhanchons et chantons comme de vraies folles. Attirant l'attention de bon nombre de regards, masculins comme féminins.
Mais c'est sur un regard que je connais que je m'arrête. La surprise, vite effacée, je plonge dans son regard orageux. Neal Evans.
Il est au bar et nous regarde danser son verre de whisky à la main.
Elie me surprend lorsqu'elle prend ma main et me fait tourner.
Mes yeux maintenant dans ceux d'Elie, j'en oublie presque ceux de Neal, enfin si je ne les sentais pas dans mon dos.
- C'est ton beau gosse de voisin ? Me hurle-t-elle aux oreilles.
- Oui !
Elle glousse et s'approche de mon oreille.
- Tu n'auras peut-être pas besoin de la chambre à côté de la mienne, mais plutôt de l'appartement à côté du tien !
Je lui fais les gros yeux et elle glousse fière d'elle.
- N'importe quoi !
On passe vite à autre chose et nous remettons à danser.
Essoufflées et surtout assoiffées, nous nous dirigeons vers le bar.
Nous réussissons de nouveau à trouver deux places à côté puis attendons que le barman en finit avec sa cliente.
- Je vous offre à boire ? Nous demandons une voix masculine se plaçant à côté de nous.
Nous dirigeons toute notre attention sur Neal.
Elie me lance un regard qui veut tout dire.
- Avec plaisir ! Elle répond avec un sourire jusqu'aux oreilles.
Le barman s'approche de nous et nous demande ce que nous allons prendre et nous commandons la même chose, Neal lui prend un whisky avec glaçon.
Nous les buvons puis Elie par sur la piste en laissant sa place à Neal.
Je le surveille du regard.
- Harriet vous a appelé pour aller la chercher ? Il demande sachant déjà la réponse.
Le jour de sa sortie, Harriet m'a appelé pour que j'aille la chercher, ce que j'ai fait avec évidences. Elle m'a confié que c'était pour énerver Neal qui lui avait donné l'ordre de l'appeler lui. Ça m'a fait beaucoup rire, alors à sa demande, je n'en ai pas parlé à Neal.
- Elle voulait se rebeller contre vous. Je ne peux m'empêcher de rire.
- Cela ne m'étonne même pas d'elle. Dit-il en riant à son tour.
Je détourne le regard d'Elie et le regarde. Depuis que je le connais, il a toujours tiré la gueule. Pas de sourire. Pas de blague. À la limite de la politesse et de la gentille. Et d'une grande froideur.
- Un problème ? Il demande voyant que je l'observe un peu trop, je dois même le dévisager sans m'en rendre compte.
- Oh ! Non absolument pas.
Je lui souris, puis repose mon regard sur... merde Elie. où est-elle ?
Je me redresse et la cherche du regard.
J'ai rencontré Jason dans un bar similaire à celui-ci, ce qui fait que je fais toujours attention à qui moi ou la personne qui m'accompagne fréquentons.
D'ailleurs je n'ai pas prévu de rentrer avec un homme, mais avec une femme parce que je ne fais plus confiance au mec que je rencontre en boîte ou au bar.
Débile oui, une femme peut être tout aussi violente qu'un homme, mais c'est bien moins courant. Je sais aussi que tous les hommes ne sont pas les mêmes, mais je ne peux juste pas.
- Elle est là-bas. Annonce Neal en me pointant un petit bout de femme en robe blanche que je reconnais.
Je soupire le soulagement.
- Je vais la rejoindre.
Je lui souris une dernière fois avant de me lever. J'avance de quelques pas alors qu'on m'attrape par le poignet et je suis tirée en arrière avec douceur jusqu'à ce que je sois collée à un torse.
Je me tends directement et je regarde par-dessus mon épaule, mes iris plongeant dans celles de Neal. Mon corps se détend, il ouvre la bouche puis la referme, hésitant.
Il s'approche de mon oreille et son souffle me donne des frissons lorsqu'il s'abat contre celle-ci.
- Vous êtes magnifique. Susurre-t-il laissant son souffle glisser sur ma peau.
Ma respiration s'accélère et les battements de mon cœur suivent rapidement.
Nous n'avons jamais été aussi proches...
J'ai chaud d'un coup... c'est l'alcool, hein ?
Non non, c'est lui.
- Me... Merci. J'articule difficilement, espérant que mes joues ne soient pas trop rouges.
Après un dernier regard, il me lâche et s'éloigne, je le regarde se fondre dans la foule sans rien faire, toujours surprise par sa déclaration. Sa voix résonne encore dans ma tête.
Je suis sortie de mes pensées par Elie qui m'attrape par les épaules.
- J'ai vu ce que j'ai vu ? Elle demande surexcitée.
Sa question me montre que ça s'est bel et bien produit. Que ça n'avait rien d'un rêve.
- Je... Oui. Dis-je encore un peu déboussolée.
Elle sourit de plus belle, mais je brise vite ses rêves en lui assurant qu'il n'a rien dit de spécial.
à suivre...
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