Chapitre 08.
- 19h00 - Londres -
- Hailee -
- Allons-nous installer dans le canapé. Dis-je.
J'enlève mon manteau et prends le sien. Je nous prépare du café et nous nous installons dans le canapé.
- Tu as un fils... Articule-t-elle difficilement.
- Eh oui, qui aurait cru que je sois mère avant toi ? Plaisanté-je dans une veine tentative de détendre l'atmosphère.
Hélas, ça n'a pas l'effet voulu, Elie ne réagit pas à ma plaisanterie, toujours sous le choc.
- Explique-moi. Demande-t-elle la voix brisée.
- Il y a sept ans, j'ai appris que j'étais enceinte. Mon premier réflexe a été de vouloir avorter pour que mon enfant n'est pas à vivre avec un père tel que Jason.
Je ferme les yeux lorsque le souvenir de cette journée où je me suis levée avec pour seul but de tuer Eden, me revient en tête..
- Mais j'en étais incapable. Alors j'ai fait mes valises et j'ai appelé ma sœur. Elle m'a aidé pour les billets d'avion et m'a hébergé le temps que je me sente prête à vivre seule.
- C'est donc grâce à Eden que tu as eu le courage de fuir Jason ?
- Oui, pour moi Eden est mon ange gardien, il m'a sauvé la vie. Puis, il m'a aidé à aimer la vie.
Elle me sert fort dans ses bras et s'excuse de nombreuses fois dans une voix presque inaudible.
Une fois que nous nous sommes éloignées je reprends :
- Je n'ai jamais eu le courage de t'envoyer un message, j'ai pensé à toi de nombreuses fois. Je me suis connectée à ton compte Instagram un nombre incalculable de fois..
- Sauf hier ? M'interroge-t-elle en fronçant les sourcils.
- Sauf hier. Je répète. En faite, j'ai vu que tu étais fiancée, ça a été le déclic.
- Je suis tellement heureuse que tu l'aies fait !
- Moi aussi.
- Alors, comment est ton fiancé ? Je demande curieuse.
- Il est incroyable !
Et pendant l'heure qui suit elle me raconte comment ils se sont rencontrés. Leur début catastrophique et la demande en mariage. Elle m'explique qu'hier soir, quand elle lui a dit qu'elle partait pour Londres, il était plus que surpris. Mon cœur se sert lorsqu'elle me dit que j'étais un sujet dont elle n'avait jamais eu le courage d'aborder avec lui.
- Maman ? Nous interpellons Eden en entrant timidement dans le salon. Quand est-ce qu'on mange ?
Je regarde l'heure et me sens terriblement mal lorsque je vois qu'il est déjà vingt heures et que je n'ai pas fait à manger pour Eden.
- Bientôt ! Dis-je en me levant.
- Je peux y aller si tu veux !
- Non ! Mange avec nous ? On a encore des choses à rattraper, je veux t'entendre encore un peu me parler de Taylor.
- Très bien ! On fait nos fameuses pâtes ? Elle demande un sourire aux lèvres.
- Oh, mon Dieu, oui ! Dis-je en frappant dans mes mains.
Nous nous dirigeons dans la cuisine et faisons des pâtes à notre façon en riant en nous remémorant des souvenirs de lycée.
Eden suit nos mouvements sans rien dire, installés sur l'îlot central.
Lorsque nous avons fini de manger, je fais prendre une douche à Eden alors qu'Elie m'attend dans le salon. Puis je couche Eden pour retrouver Elie, je m'assois à côté d'elle dans le canapé en soufflant.
- Bon ! Assez parlé de moi et Taylor ! Comment vont les amours, toi ?
- Je n'ai eu personne après Jason. Soupiré-je.
- Euh ? Quand tu ne dis personne, ce n'est personne, personne ?
- Non ! Enfin, c'est compliqué.
- Explique-moi... je suis là maintenant.
Je n'en ai jamais parlé à personne. Même pas à Shelly alors que je lui parle de tout en temps normal.
- Il y a eu des hommes, évidemment. Commencé-je. Jamais rien de sérieux. Des coups d'un soir... enfin, si on peut appeler ça des coups d'un soir.
- Comment ça ?
- Ça peut paraître stupide, mais... Je me suis toujours dégonflée après les préliminaires. Jamais je n'ai été plus loin avec un homme. Il y a eu des femmes aussi... mais ce n'est pas comparable.
- Ce n'est absolument pas stupide ! Coucher avec quelqu'un, ce n'est pas rien. Tu lui donnes une sorte de partie de toi, tu lui fais confiance ! Après Jason, c'est normal que tu n'arrives pas à faire confiance de nouveau. Mais tu rencontreras un homme avec qui tu te sentiras de nouveau en confiance ! Ne doute pas.
Ses paroles me touchent énormément. D'autant plus que je sais qu'au lycée, je lui avais dit ses mots.
« Coucher avec quelqu'un, c'est comme donner une partie de soi pour certaines personnes. Comme pour toi et moi. Fais ta première fois avec quelqu'un en qui tu as confiance ! Pas avec ce crétin de joueur de foot ! » lui ai-je expliqué un soir avant une soirée.
- Tu as raison ! Je n'ai que vingt-huit ans et peur de coucher avec un homme ! Plaisanté-je.
Elle me lance un regard réprobateur avant de glousser à son tour. Nous sommes coupés par quelqu'un qui toque à la porte.
Surprises nous nous regardons. Puis je regarde l'heure. Vingt et une heures quarante.
- Tu attends du monde ? Elle me demande.
-Non.
- Je vais ouvrir. Dit-elle après que son regard se soit posé sur mes mains tremblantes.
Encore une chose stupide : mes mains qui tremblent et la peur qui monte en moi chaque fois que quelqu'un toque alors que je n'attends pas de visites.
Elle se lève et se dirige vers la porte.
- Bonsoir ? Demande-t-elle.
- Euh ? Bonsoir ? Dit une voix masculine que je reconnais. Soulagée, je me lève et rejoins mon amie.
- Neal ? Je demande en me postant à côté d'Elie.
- Hailee. Bonsoir, vous avez réussi à joindre Harriet ? Il demande inquiet.
Je fronce les sourcils sans comprendre.
- Je n'ai pas essayé.
- Elle devait garder Charles, mais elle n'ouvre pas la porte et ne répond pas à mes messages. Explique-t-il plus inquiet encore.
- Je vais essayer. Entrez. Dis-je en entrant pour trouver mon téléphone qui charge sur le plan de travail de la cuisine.
Elie ferme la porte derrière lui et ils me suivent dans la cuisine.
Je prends mon téléphone et le porte à mon oreille après avoir cherché Harriet dans mon répertoire.
La sonnerie sonne dans le vide plusieurs fois avant que ça ne raccroche.
Inquiète, je tente une seconde fois. Serait-elle déjà couchée ? La sonnerie sonne quelques fois, mais cette fois, ça décroche.
- Hailee ! Dit la voix fatiguée de ma voisine.
- Harriet, tout va bien ? Neal m'a dit que tu ne répondais pas.
- Rien de grave, je suis à l'hôpital. Tu m'excuseras auprès de Neal, je ne peux pas garder Charles.
- Quoi ? Je demande inquiète.
- Rien de grave, une petite chute en ville. Ne t'inquiète pas.
- J'arrive tout de suite.
- Non Hailee. Il est tard et...
- Je ne te donne pas le choix. La coupé-je avant de raccrocher.
Je ne connais pas Harriet depuis longtemps, mais elle s'est montrée gentille dès le début et a pris de son temps pour prendre soin d'Eden. Cette femme est souriante et bien trop gentille.
- Qu'est-ce qui se passe ? Demande mon voisin.
- Harriet a fait une chute en ville, elle est à l'hôpital.
- Merde.
- Allez-y ! Je prends soin d'Eden et de... Charles ?
- Je ne vous connais pas. Dit Neal en dévisageant mon amie.
- Neal, je vous en prie, Charles est un chat. Dis-je en mettant mon téléphone dans ma poche.
à suivre...
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