– Sept ans plus tard – Londres –

– Hailee –

Shelly – ma sœur aînée – vient d'apporter le dernier carton dans mon nouvel appartement.

– Maman ! Maman ! Ma chambre est plus grande que dans l'autre appart' ! Crie mon fils Eden en courant dans toutes les pièces.

– Oui mon ange ! Gloussé-je. Tu veux boire un truc Shelly ? Je demande depuis la cuisine.

– Non merci Hailee, je dois aller au travail. Me répond ma sœur de l'autre bout de l'appartement.

– D'accord, merci beaucoup pour ton aide !

– De rien, bonne chance pour le reste.

– Merci, je t'appelle ce soir !

– D'accord !

Je passe de l'autre côté de l'îlot central et rejoins ma sœur jusqu'à l'entrée de l'appartement, je l'enlace dans mes bras en lui chuchotant un nouveau merci puis je m'écarte d'elle.

– Hé crapule ! Tu viens dire au revoir à ta tata préférée ! Dit Shelly en s'accroupissant vers Eden.

Il court dans les bras de sa tante et lui fait un de ses magnifiques bisous baveux me faisant grimacer de dégoût.

– Je n'arrive pas à croire que tu lui aies appris ça ! Grondé-je ma sœur, en croisant les bras sur ma poitrine.

– C'est à toi que je lui ai dit de le faire pas à moi ! Dit-elle en s'essuyant la joue avec le dos de sa main.

– Maman m'a dit de ne plus lui faire.

– Et tu écoutes toujours ce que te dit ta mère ?

– Oui !

Elle se redresse en soupirant pour cacher son sourire fier.

– Bon, bisous. Dit ma sœur en partant.

Je referme la porte à clé derrière ma sœur et soupire en voyant le nombre de cartons que je dois déballer.

– Eden, tu trouves pas l'appart' trop calme ?

– Si ! On met de la musique !

– On va faire ça oui !

– Mets des musiques Disney ! Demande-t-il avec un grand sourire aux lèvres.

– D'accord.

J'allume mon enceinte et mets la première playlist Disney que je trouve et la musique vient taire le silence.

Je décide de commencer à aménager la chambre d'Eden pour être sûr qu'elle soit prête pour ce soir.

Après une bonne heure à chanter, danser et rire avec Eden, sa chambre est presque prête.

– Maman, tu entends ? Ça a toqué. M'interroge Eden.

– Non je n'ai rien entendu. Attends-moi dans la chambre, je vais voir.

Je sors de la chambre et en effet, quelqu'un toque une nouvelle fois à la porte. Je commence à être prise de peur comme à chaque fois que j'ai de la visite et que je n'attends personne.

Si c'était lui ? Me souffle une fois que j'essaie de taire depuis maintenant sept ans.

Je pose ma main tremblante sur la poignée et l'ouvre et évidemment ce n'est pas lui, mais une femme d'environ cinquante ans avec une boîte dans les mains.

– Bonjour ! Je me présente, je suis votre voisine d'en face !

La femme me montre la porte face à la mienne de la main.

– Bonjour ! Lui réponds-je tout de suite moins stressée.

– Je m'appelle Harriet Cooper.

Elle me tend la boîte que je distingue être une boîte de chocolats.

– Je suis Hailee Gray ! Merci. Dis-je en prenant la boîte.

Je me tourne et appelle Eden, il arrive en courant et se cache derrière l'une de mes jambes.

– Eden chéri, dis bonjour. Lui demandé-je en le prenant dans mes bras.

– Bo... Bonjour.

– Oh qu'il est mignon ! Bonjour, trésor ! Dit Harriet. Je voulais vous souhaiter la bienvenue ici.

– Merci ! Lui réponds-je.

– Les voisins ici ne sont pas bruyants ! Votre voisin d'à côté n'est pas présent très souvent. Je garde son chat !

– Je vois merci, je travaille pas mal et nous ne sommes pas de nature très bruyante.

– Parfait ! J'espère que nous pourrons être de bonnes amies. Me sourit-elle.

– J'espère aussi. Je lui réponds avec sincérité.

– Si vous avez besoin de quelqu'un pour garder le petit, vous pouvez venir me voir ! J'ai pour seule compagnie le chat du voisin de temps en temps et il n'est pas du genre à parler !

– Merci beaucoup. J'y penserai !

– Bon, je ne vais pas vous déranger plus longtemps. Bonne journée !

– Merci, à vous aussi !

Harriet retourne dans son appartement et je ferme la porte derrière moi.

– Elle était gentille ! Dit Eden, quand je le repose par terre.

– Oui très, elle nous a donné des chocolats ! Dis-je en lui montrant la boîte.

– Trop cool ! Je peux en avoir ? S'il te plaît. Il s'empresse de demander.

– On va bientôt déjeuner, mais après oui.

Nous finissons de préparer sa chambre et je vais préparer à manger alors que lui s'installe devant la télé et met un dessin animé.

Dix minutes plus tard nous passons à table, enfin quand j'aurai trouvé le carton où sont rangées les assiettes.

– Où est ce foutu carton. Dis-je en chuchotant.

– Maman ! J'ai trouvé le carton.

Je vais voir Eden qui a en effet des assiettes dans les mains.

Je finis de mettre la table et sers les pattes.

Nous mangeons vite pour finir de déballer les cartons.

(...)

J'ai couché Eden il y a une heure et je finis de déballer les cartons dans ma chambre aussi discrètement que je le peux. Nous avons réussi à tout déballer hormis ma chambre.

– Plus que deux. Murmuré-je lorsque je finis un nouveau carton.

La porte de ma chambre s'ouvre doucement dans un grincement.

– Maman ?

– Eden ? Je t'empêche de dormir ? Je lui demande en me tournant vers lui.

– Non, pourquoi tu ne dors pas ? Il demande en fronçant les sourcils, l'air sévère.

– Je finis de ranger ma chambre. Je lui réponds en me forçant de ne pas sourire face à sa bouille.

– Pourquoi tu ne le fais pas demain ?

– Je travaille demain, va te coucher mon ange, il est tard.

Il tord ses doigts et baisse la tête timidement. Je soupire et le prends dans mes bras pour l'emmener dans sa chambre. Je le borde et prends son livre préféré, Alice au pays des merveilles.

En faite, c'est le livre que me lisait ma mère quand j'étais petite. Quand je lui ai dit, il a voulu que je la lui lise chaque soir. Alors c'est ce que je fais jusqu'à ce qu'il s'endorme.

Ne voulant pas le réveiller, je vais me coucher à mon tour.

– le lendemain – Londres –

– Hailee –

Il est sept heures trente lorsque je lève Eden que je dois déposer à l'école à huit heures trente pour être à mon travail à huit heures cinquante.

– Tu veux quoi au petit déjeuner ? Lui demandé-je dans un bâillement non contrôlé.

– Une brioche avec du chocolat ! Et un jus d'orange, s'il te plaît.

Pendant qu'il s'assoit sur l'îlot central de la cuisine, je lui sers un verre de jus d'orange et lui fais sa brioche.

– Voilà, mon ange.

– Merci !

Je me prépare mon petit-déjeuner et m'assieds en face de lui. Ses cheveux noirs sont en bataille et il a de petits yeux dus à la fatigue.

Lui et moi sommes opposés physiquement, il ressemble tellement à son père... mais je l'aime tellement ! Il est beau comme un dieu, il va en faire tomber des filles sur son passage.

Il a les cheveux ébènes et des petites boucles, des yeux d'un bleu saphir incroyable – les mêmes yeux que j'aimais tant chez son père au début... – Les seules choses qu'il a récupérées de moi sont ses petites taches de rousseur. Malgré le trou qu'il a dans ses dents dû à la chute de sa première dent de lait, son sourire est parfait, il n'a qu'une fossette et ça le rend tellement mignon !

Je suis blonde et j'ai les cheveux lisses, des yeux bruns – en réalité, quand on regarde bien au soleil, ils sont verts. Des taches de rousseurs. Je ne me considère pas comme petite ni comme grande du haut de mon maître soixante-cinq, en faite, je n'ai rien de spécial. Je suis même un peu trop maigre à mon goût, il n'aimait pas que j'ai un kilo de trop et même sept ans après je me prive quand même, j'entends sa voix quand je mange trop alors... enfin bref.

Je sors de mes pensées lorsque je me souviens qu'on doit partir.

– Tu as bientôt fini Eden ? Je lui demande en me levant.

– Attends je finis mon verre. (Il boit le fond de jus d'orange.) C'est bon !

– Aller on va s'habiller !

– Tu n'as pas mangé ?

– Non, ce n'est pas grave on va être en retard !

Nous allons dans sa chambre et nous choisissons ses vêtements. Je l'aide à s'habiller et je vais m'habiller à mon tour. Nous allons nous brosser les dents. Je coiffe sa tignasse en désordre puis m'attache les cheveux en une haute queue-de-cheval.

– Chaussures, cartable et manteaux ! Dis-je en retournant dans la salle de vie.

Nous mettons nos chaussures et je prends son cartable ainsi que mon sac à main où j'y mets mon téléphone, mon porte-feuille et mes clés.

– Ton manteau. Me dit Eden en me le donnant.

– Merci, mon ange.

J'enfile mon manteau et ferme la fermeture jusqu'en haut de celui d'Eden.

Je regarde l'heure : huit heures vingt-et-une. L'école étant à cinq minutes à pied, nous sommes bien.

Nous sortons de l'appartement et je ferme celui-ci à clé.

– Eden ! Tu m'attends. Dis-je en voyant qu'il s'éloigne pendant que je ferme l'appart '.

Je me dépêche donc. Je sursaute lorsque je me tourne et découvre un homme.

– Il est à vous ? Demande-t-il en montrant Eden qu'il tient par la main.

– Oui merci. Eden je t'ai dit de m'attendre ! Viens.

Eden lâche la main de l'inconnu et vient prendre la mienne.

– Je ne voulais pas vous faire peur. Dit l'homme en ouvrant la porte voisine à la mienne.

– Pas de soucis, merci encore.

L'homme qui est donc mon voisin ne me répond rien et entre dans son appartement.

– Eden. Ne pars plus comme ça.

– Mais je voulais prendre l'ascenseur !

– Ne refait plus ça.

Nous entrons dans l'ascenseur, pour le plus grand plaisir d'Eden. Nous n'avions pas d'ascenseur dans l'ancien appartement, nous devions monter quatre étages, alors Eden adore cet ascenseur.

Nous voilà à huit heures vingt-neuf devant la porte de l'école. Je prends Eden dans mes bras pour les troisièmes fois au moins.

– À ce soir mon ange, n'oublie pas, c'est Piper qui vient de prendre.

– D'accord !

Je lui dis au revoir une dernière fois et pars en direction de mon travail qui est à quinze minutes à pied de l'école.

Je travaille avec ma sœur, on a ouvert une boutique de fleurs il y a quatre ans. Nous sommes toutes les deux patronnes et nous avons une petite apprentie : Marley Jones, elle travaille avec nous depuis un peu plus d'un an.

Arrivée à la boutique, j'entre et salue ma sœur déjà présente, je troque mon manteau pour une veste sans manches avec le nom de la boutique dessus. Marley arrive un peu après moi et fait de même avec son manteau.

Fin prête pour une journée de travail, nous nous lançons toutes à nos occupations.

À suivre... 

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Voilà pour le chapitre un qui est plus long que les chapitres que vont suivre, ça doit être le plus long de tous. 

J'espère qu'il vous plaît, n'hésitez pas à me donner vos avis dans les commentaires et vos conseils ! 

Bisous !