Chapitre 1


PDV : Luna

Je jette un regard vers le ciel grisonnant puis accélère le pas, il va bientôt pleuvoir. Je pousse la porte de service du restaurant où je travaille et me réfugie à l'intérieur mais je suis vite accueilli par Ambre Smith.

_ tu as dix minutes de retard !

_ cinq minutes de retard ! je rectifie en passant près d'elle pour aller dans les vestiaires.

_ il y a des règles à respecter ici, c'est un restaurant luxeux, les clients n'ont pas le temps d'attendre ! ajoute t-elle sèchement en me suivant

J'ignore ces remarques et referme la porte de la cabine. Cela fait trois mois que je travaille ici et trois mois que cette grande blonde me complique la vie. Elle se permet de critiquer mon travail et de me surveiller alors qu'elle passe son temps à séduire les clients. J'en ai marre d'elle, lâchant un souffle, je me précipite vers mon casier pour me préparer, je suis déjà en retard faudrait pas que je m'attire les foudres de la gérante. Après m'être vêtu de mon uniforme de travail qui est une jupe noire crayon et une chemise blanche que je fais entrain dans la jupe, j'enfile des escarpins noirs qui me brûlent toujours les pieds à la fin de mon service, je ressors des vestiaires en prenant une grande inspiration avant me rendre dans la cuisine. Je salue mes collègues puis prends mon bloc note et commence mon travail. J'entre dans la grande salle luxeusement décoré et me faufile entre les tables afin de prendre les commandes des clients.

                               ***

Cela fait une ou deux heures que je m'active et je suis épuisée. Je me dirige vers un couple qui vient d'arriver pour prendre leur commande. Depuis tout à l'heure, je sens un regard lourd, déstabilisant et imposant sur moi. Il faut que ça cesse que je puisse me concentrer sur mon travail alors je prends l'inspiration nécessaire pour me retourner et l'affronter mais au lieu d'arborer un sourire forcé et figé comme à chaque fois, c'est un sursaut que je réprime.

PDV : Mattéo

Je suis assis sur une chaise, un verre de vin blanc à la main. En face de moi, ma nouvelle maîtresse est entrain de parler de je ne sais quoi.

_ Mattéo tu m'écoute ? demande t-elle de sa voix aiguë

_ Oui oui !

Qu'elle est ennuyante ! Je soupire et continue de balayer la salle du restaurant du regard quand mon regard s'arrête sur une magnifique silhouette au loin. Je continue de l'observer alors qu'elle fait son travail. Je constate que presque tous les hommes présents dans la salle la regardent, d'un regard plein de désir et les femmes la regardent avec un regard méprisant,  elles sont toutes jalouses d'elle. Pourtant elle ne se rend même pas compte de son pouvoir de séduction et continue son travail. Je ne la lâche pas du regard, oubliant presque la rousse qui m'accompagne. Elle se retourne enfin et je lâche un juron en voyant son visage qui devint immédiatement rouge écarlate lorsque son regard plonge dans le mien. Bon Dieu, je n'ai jamais vu une telle créature de toute ma vie. Elle est tout simplement magnifique, sublime. Du haut de ses 1,60 m, elle a de longs cheveux bruns qui sont attachés en queue de cheval et de beaux yeux vers noisettes. Son visage est naturel, aucun trace de maquillage. Elle ressemble à un ange. Je ferme les yeux pour réprimer le flux de désir qui monte en moi en ce moment et lorsque je les rouvre, l'ange a disparu. Je continue de la chercher des yeux mais toujours pas de trace d'elle. Merde !

PDV : Luna

Refermant la porte des toilettes des employés, je m'adosse contre cette dernière tout en essayant de calmer les battements incessants de mon cours et de reprendre mon souffle qui s'était subitement arrêté. Je ne sais pas ce qui m'arrive, c'est la première fois. Cet homme... Son regard...

J'ai peur, j'ai toujours eu peur des hommes et je les ai toujours évité par peur d'être re-détruite. Je ferme les yeux et prends une grande inspiration avant de ressortir des toilettes quand je réussis à me calmer. Je suis ici pour travailler et je ne dois laisser rien ni personne me perturber. Mais quand je pénètre une nouvelle fois dans la salle je constate que l'homme a disparu..

Et tout redevient normal...

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