Partie unique

Point de vue extérieur

C’était un samedi ensoleillé du mois de juillet. Pour la majorité des êtres humains, il s’agissait d’un samedi quelconque parmi tant d’autres. Ce n’était pas le cas pour notre jeune bicolore. La veille au soir, dans sa chambre d’internat, il avait vérifié pour la sixième fois qu’il n’avait rien oublié, avait vérifié à nouveau les itinéraires, les bus, les horaires du restaurant et tout autre chose susceptible de provoquer le moindre désagrément. Il voulait absolument que ce samedi soit inoubliable. Unique. 

Il avait préparé sa tenue la veille, hésitant plusieurs fois, changeant d’avis et revenant à son choix précédent. De plus, il avait eu une nuit agitée. Son cerveau sous pression n’avait rien trouvé de mieux que d’imaginer la journée comme un immense fiasco, ce qui l’avait réveillé en sueurs à 3h37. Puis, l’excitation et l’impatience avaient pris le dessus et il n’avait pu se rendormir, restant allongé malgré tout dans une tentative désespérée de se reposer un peu plus. 

Puis, à 4h heures tapantes, il était parti se doucher, relaxant ses muscles sous le jet chaud. Ensuite, il avait enfilé son jean noir, son débardeur noir et sa chemise rouge et blanche à carreaux. Il s’était brossé les dents, avait peigné ses cheveux hétérochromes qui commençaient à être trop long à son goût. Puis son regard s’était posé sur sa cicatrice. Il la trouvait juste immonde. Il soupira puis secoua vivement la tête. Il n’allait pas gâcher cette journée avec ce genre de pensées ! Ses doutes et sa tristesse pouvaient bien attendre quelques heures ! Quelques heures de bonheur en compagnie de la plus douce des personnes qu’il connaisse. 

Une fois fin prêt, il prit son sac bandoulière et regarda l’heure en souriant. Il était en avance. Il descendit les étages de l’internat et vint frapper à la porte du garçon qui l’avait fait sourire, qui l’avait fait s’accepter un peu mieux. 

Il entendit des pas lourds et la porte s’entrouvrit, dévoilant le visage ensommeillé d’Izuku, les cheveux encore plus ébouriffés que d’habitude, vêtu d’un pyjama All Might. Cependant, le vert repris vite ses esprits et ouvrit des yeux comme des soucoupes, fixant Shoto qui lui souriait, attendri par cette vue.

« To-Todoroki-kun, q-qu’est-ce que tu fais là ? Le vert baissa les yeux sur sa tenue et rougit de honte. Pourquoi fallait-il que ce genre de choses lui arrive à lui ? 

- Je suis venu te chercher Midoriya. Tu as trente minutes pour te préparer. On sort. Suite à cette phrase, le plus jeune paniqua, un tas de questions fusant dans sa tête. Cette réaction accentua le sourire du bicolore.

- Q-Q-Q-Quoi ?! M-Mais on va où ? Comment ? Pourquoi ?! »

Pour toute réponse, le garçon au double alter regarda son téléphone et releva les yeux vers son ami aux tâches de rousseurs et lui dit d’un air taquin « Plus que 28 minutes ». 

Suite à cette réponse, le possesseur du One for All s’affola, se précipitant vers son armoire et fouillant afin de trouver des habits corrects. Shoto avait une tenue simple mais classe, il ne pouvait pas enfiler un simple t-shirt ! Une fois sa tenue trouvée, il se rua dans la direction des douches, laissant Todoroki dans le couloir et la porte de sa chambre grande ouverte. 

Le bicolore cala son dos contre le mur face à la porte et regarda son téléphone, vérifiant une énième fois chaque détail, puis se balada sur les réseaux sociaux histoire de faire passer le temps. 

Au bout d’une vingtaine de minutes, il vit Izuku revenir, habillé d’un jean gris foncé et d’un polo blanc à manches courtes faisant ressortir à la perfection sa peau dorée et ses bras musclés. Ses cheveux étaient encore en bataille et semblaient humides et ses joues tachetées étaient rougies, certainement par la douche et la course. 

Il entra à nouveau dans sa chambre, pyjama en main, faisant signe à Shoto de le suivre et chercha les affaires qui lui seraient nécessaires pour sortir, murmurant afin de ne rien oublier : portefeuille et papiers d’identité, permis provisoire de héros – on ne sait jamais – argent liquide, mouchoirs etc.… Il rangea le tout dans un sac à dos noir plus petit que son sac de cours.

Shoto le regardait faire, ne ratant pas une seconde de la scène qui se déroulait sous ses yeux. 

Le vert se tourna vers son camarade, souriant.

« Bien, on y va, Midoriya. 

- Je n’ai pas déjeuné, Todoroki-kun… 

- C’était prévu que tu n’aies pas le temps. En route. »

Le plus vieux se mit à marcher vers la sortie de l’établissement, un sourire mystérieux sur le visage, suivi de près par le plus jeune qui était déboussolé. 

Ils marchèrent à travers les rues encore endormies de la ville, le soleil naissant caressant leur peau, jusqu’à arriver à un petit café non loin de la gare. Ils entrèrent, commandant un café et une tartelette à la fraise pour Shoto ainsi qu’un chocolat chaud et une brioche au sucre pour Izuku, puis s’installèrent en terrasse avec leur commande, savourant leur déjeuner dans la douce chaleur de cette journée. 

Le vert questionna plusieurs fois son ami sur ce qu’il avait prévu et ce dernier esquivait le sujet à chaque tentative, déviant la conversation. 

Puis, voyant l’heure avancer, Shoto se leva, régla et ils sortirent attendre le train. Ils n’eurent même pas à attendre trois minutes pour que le train arrive et qu’ils grimpent à l’intérieur. Midoriya regardait le paysage défiler, essayant de savoir où ils pouvaient aller. Todoroki, lui, regardait le garçon aux yeux émeraudes. Il savait que ce dernier devait être tellement concentré sur ce qu’il préparait qu’il avait dû oublier le plus important. 

Quand le train se stoppa à leur arrêt, après presque 5 heures de trajet, Shoto attrapa son ami par le poignet et l’entraîna à l’extérieur. À cause de l’heure avancée, les rues ici étaient déjà bien remplies. Izuku regarda autour de lui, l’architecture ancienne, les temples qu’il pouvait apercevoir, la nature qui avait sa place malgré la population, le palais qu’il voyait un peu plus loin, il n’avait plus aucun doute, il était arrivé à Kyoto avec Shoto ! Mais pourquoi ? Puis, entendant le bruit des tambours, les musiques et les voix des gens dans les rues, il se rappela qu’on était en juillet, ce devait donc être…

« Je voulais venir aux festivités de Gion Matsuri depuis un long moment déjà, et je crois que toi aussi, non ? »

La phrase de Todoroki confirma ses pensées, le faisant sourire d’avantage. Il allait faire un des plus grands festivals du Japon avec un ami, quoi de mieux pour passer une bonne journée ? 

Ils se baladèrent dans le quartier de Gion, contemplant les maisons décorées, les lanternes éteintes pour le moment et, sous demande du vert, ils visitèrent quelques temples et palais, faisant un détour pour passer devant la maison d’un ancien grand héros qui avait vécu ici. 

L’heure du repas approchant, Todoroki guida Izuku vers l’auberge qu’il avait trouvé grâce à l’outil merveilleux qu’est internet, et qui était réputé pour faire le meilleur Katsudon de la région. Le bicolore savait bien qu’il s’agissait du plat préféré du vert et vu le regard brillant de celui-ci, il sut qu’il avait vu juste. 

Ils passèrent un repas animé, discutant de l’ambiance, des temples et de la suite des évènements. L’entrain du jeune héros vert emportait Shoto. Ils oubliaient complètement le reste du monde, leurs amis, Yuei, leurs téléphones. Plus rien ne comptait sauf cette journée dont ils voulaient profiter au maximum. 

Au moment de payer, Midoriya prit un air boudeur après avoir été devancé par son ami bicolore, se plaignant qu’il payait tout depuis ce matin. Ce à quoi le concerné rétorqua qu’il n’avait pas prévenu le vert de cette sortie donc qu’il était normal qu’il paye pour lui. 

Ils reprirent leurs promenades dans les rues où les lanternes commençaient à s’allumer puis, en s’éloignant un peu du centre ville, ils prirent de la hauteur sur une colline et aperçurent les chars, décorés et parés pour le défilé, ainsi que les troupes de musiciens regroupés non loin, sur le qui-vive pour la suite. Ils restèrent sur cette colline, admirant la ville dans une magnifique vue d’ensemble jusqu’à ce que les rayons du soleil passent du jaune à l’orangé. Les lumières des lanternes devenant plus visibles, ils décidèrent à nouveau d’explorer la ville mais, cette fois ci, sous un tout nouvel angle. 

Les rues étaient chargées de monde et, afin de ne pas se perdre dans la foule, Shoto prit la main d’Izuku qui, surpris, rougit à ce geste mais serra sa main en retour. L’ambiance des rues était totalement différente, les maisons paraissaient changées, tout avait un air magique. Des vendeurs ambulants se trouvaient partout, proposant nourriture, masques, porte-bonheurs, porte-clés et autres souvenirs. Les bannières de fleurs, éclairées par les derniers rayons du soleil et par les lanternes ainsi que les tentures colorées donnaient un air festif à cette ville. 

Tout en passant, ils achetèrent un peu de nourriture – que Shoto paya à nouveau – et, s’arrêtant devant un stand de souvenirs, Izuku, bien décidé à offrir quelque chose à Shoto, acheta deux porte-clés similaires, avec un char, un tambour et une lanterne colorée, et en tendit un au bicolore avec un grand sourire, lui disant qu’ainsi ils seraient ‘assortis’ et se souviendraient de cette journée. Chose qui fit rougir le garçon qui était heureux de ces paroles et qui remercia le crépuscule naissant de cacher quelque peu ses joues. 

Les flûtes, tambours et gongs résonnaient, harmonieux aux oreilles, les rires de joie des gens autour, les paroles, les chants contribuaient à la magie du moment. Les deux amis profitèrent de chaque instant dans cette foule, toujours main dans la main et souriants, insouciants, heureux. C’est vers 22 heures qu’ils choisirent de quitter les rues animées pour chercher un peu de tranquillité dans un parc non loin. 

Une fois arrivés, ils se lâchèrent la main – au grand dam du bicolore – et Shoto se laissa glisser contre le tronc d’un arbre, jambes repliées et légèrement écartées, levant le regard vers le ciel étoilé. Un ciel sans nuages, parfait. Tout comme cette journée. Izuku choisi de s’asseoir entre les jambes de Todoroki, posant son dos contre le torse du garçon au double alter, préférant de loin le confort et la chaleur de son ami au froid et à la dureté du tronc d’arbre. Cet acte surprit le bicolore dont les joues s’empourprèrent, son cœur s’affolant. Il passa ses bras autour du plus jeune qui soupira d’aise, nullement gêné. La musique lointaine comblait le silence entre les deux amis. Mais Izuku prit la parole.

« Il n’y a aucun endroit au monde où je préfèrerais être, Todoroki-kun…

- Moi non plus, Midoriya.

- Todoroki-kun… merci pour cette journée. Elle était magique.

- C’est bien ce que j’espérais… Après tout, elle est spéciale. 

- Et bien, oui, c’est Gion Matsuri après tout ! 

- Pas seulement. On est le 15 juillet, c’est aussi ton anniversaire, Izuku. »

Les mots du bicolore le surprirent. On était vraiment le 15 ? Est-ce qu’il venait vraiment d’oublier son propre anniversaire ? Alors tous ces mystères, ce repas, ce festival… Tout cela était pour lui ? C’était la surprise que Todoroki lui avait prévu ? Les larmes lui montèrent aux yeux et roulèrent sur ses joues. Il était comblé. 

« Merci… merci du fond du cœur, Shoto… 

- Tu n’as pas besoin de me remercier. Ça me faisait plaisir Izuku. Te voir sourire toute la journée, être à tes cotés, créer des souvenirs avec toi. Pour moi aussi ça a été une journée magnifique. »

Le vert serra les bras de Shoto un peu plus contre lui, se laissant aller dans la douce étreinte que lui fournissait le bicolore. Le calme les envahit à nouveau avant que Todoroki ne dise une simple phrase. Une phrase murmurée à l’oreille du vert avec douceur. 

« Je t’aime, Izuku. » 

Puis l’angoisse envahit Shoto. Il venait de se confesser. Aucun retour en arrière n’était possible. 

Le vert se tourna vers lui, le visage rouge, le regardant de ses grands yeux brillants avant de murmurer à son tour une toute petite phrase qui suffit pour faire fondre le cœur de Todoroki. 

« Moi aussi je t’aime Shoto. »

Le bicolore combla la distance entre leurs lèvres sans attendre, savourant enfin ce baiser qu’il désirait tant.

C’était vraiment la meilleure journée de leurs vies.

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Clarification ! Le festival Gion Matsuri se passe réellement le 16 juillet et le 17 a lieu le défilé des chars. C’est l’un des trois grands festivals du Japon et il est célébré depuis les années 800. 

Pour la cohérence de l’histoire, dans ce récit, cette fête se passe le 15 au soir et le défilé le 16.

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Bonjour à tous ! Me voici de retour, avec un petit Os tout mignon tout fluff pour l'anniversaire d'Izuku ! Il le mérite bien ce petit bébé !

Et puis, tant qu'à faire d'innover, du Tododeku, une première parmi mes os ! ^^

En espérant qu'il vous plaise,
Baiser monochrome,
-DianaV🌺

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