Un cri s'échappe de ma gorge sans que je puisse le contrôler. Je passe la barrière de sécurité sans qu'aucun policier ne vienne m'arrêter. Des milliers de morceaux de verre jonchent le sol, les vitres ont été brisées. Je reconnais le mari de Laura, allongé sur le sol, les pompiers s'activent en tous sens. Il y a un deuxième corps dans la voiture mais autour de lui c'est le calme plat. J'arrive trop tard.

Je marche lentement, redoutant ce que mes yeux vont découvrir. Les pompiers s'écartent dans un silence que les circonstances exigent. Il est devant moi, coincé dans la voiture, une plaie béante à l'abdomen. Des compresses pleines de sang jonchent les alentours. En ne regardant que ses yeux, fermés, je jurerai qu'il dort. Nous sommes là tous les deux et pourtant je suis seule puisqu'il n'est déjà plus.

Je prends sa main. Je l'embrasse. Je lui dis de revenir, que je l'aime. Je l'embrasse encore. Ma robe se tâche de son sang. Je le regarde. Je l'aime et je pleure. Je lui dis de ne pas me laisser. Je lui murmure des mots doux. Je pleure. Je pose ma tête contre son torse. Son cœur ne bat plus à l'unisson du mien. Je caresse ses cheveux. Je serre sa main.