❝J'écoute tes caresses, pas tes mots.❞

«Jimin ? m'appela Yoongi. »

Sans plus de cérémonies, il entra dans ma chambre. Je me redressais et lui s'assit en me souriant légèrement.

Notre relation avait tout de même nettement évolué en deux semaines et quelques. Nous nous faisions confiance mutuellement, et nous étions plus que de simples amis mais nous ne cherchions pas à mettre d'étiquettes, c'était inutile. Notre relation était ce qu'elle était et seulement lorsque l'on sera mutuellement prêts, nous lui donneront un nom. 

«Je t'ai vu parler à Jin. Tout va bien ?

-On a discuté. Sa réaction est plus ou moins... Compréhensible.

-Compréhensible ?! commença à s'énerver Yoongi. Rien n'excuse ses mots blessants !

-Yoongi. je posais ma main sur son avant-bras. Crois-moi. Il a... Ses raisons. »

Il dut m'avoir soudainement cru car il se détendit. Ses doigts se decrispèrent, ses sourcils reprirent leur position normale et son visage fut subitement doux. Je fus étonné de la facilité avec laquelle il m'avait fait confiance. J'avais juste insisté un peu plus, mais mon regard, mon geste et mon intonation l'avait instantanément calmer et il n'avait pas cherché plus loin. Intérieurement, je ricanais, c'est comme si j'avais dompté le tigre camouflé en chaton qui sommeillait en lui.

Je vis dans son regard une lueur d'inquiétude pour Jin et je comprenais. Jin était notre pilier et cela nous attristait tous de le voir ainsi à cause de la situation. Mais elle était telle, et tout ce qui pouvait l'arranger, c'était le temps. Le temps qui permettrait à Jin de créer ses propres opinions, chose qu'il n'avait pas eu l'autorisation de faire.

Son traumatisme était tout de même puissant. Je ne comprenais vraiment, vraiment pas comment, en sortant de cette horrible pièce, il avait pu pensé que les homosexuels étaient coupables. Mais je suppose qu'il faut vivre pour comprendre. Intérieurement, tout devait être emmêlé. Il avait préféré rester du côté de ses parents, sa famille, et c'était compréhensible.

Il devait être perdu.

«Jimin, physiquement... Tu te sens mieux ?

-Oh oui, mon athèle sert pratiquement à rien tu sais. Et puis pour mon crâne j'ai pas vraiment mal, je sens juste que c'est fragile.

-Tu m'as fait sacrément peur. Quand tu t'es effondré, d'abord tout le monde a arrêté de danser. Ensuite je me suis ruais sur toi mais des médecins t'ont emmené directement. Je les ai suivi aussitôt.

-Wow, c'est... Comment dire... Notre relation est un peu découverte, non ? demandais-je sans avoir si envie que ça de connaître la réponse.

-Eh bien... Beaucoup plus de gens nous voient ensemble et accessoirement, ce moment sera sur toutes les vidéos qui veulent prouver notre relation. il ricana légèrement. En revanche les fans se doutent qu'ils se passent quelque chose, entre tes pleurs et ton effondrement... Tu es beaucoup soutenu mais aussi critiqué, évidemment...

-Eh. je soufflais en voyant que Yoongi semblait être plus atteint par ces commentaires que moi. On s'en fout. »

Il me jaugea du regard un instant puis soupira légèrement. Il entrelaça sa main avec la mienne, il fixa le plafond. J'attendis patiemment qu'il dise quelque chose mais vu le temps qu'il prenait à se préparer à me l'annoncer, j'avais un peu peur.

Quand Yoongi prenait autant de temps avant de parler, c'est qu'il y avait quelque chose d'important. Et cela ne présageait pas souvent du bon. Finalement, il entrouvrit ses lèvres et prononça quelques mots.

«Je crois bien que je suis tombé amoureux de toi. »

Je souris affectueusement. C'était moins grave que je l'imaginais bien plus important. Infiniment plus important.

Yoongi était le plus important.

«En fait oublie. devant mon manque de réaction, il se laissa tomber sur le lit. »

N'ayant même pas réagi oralement, bien que mon cœur dansait la salsa, il avait prit mon silence pour un rejet. Je fis la moue en le voyant se braquer aussi vite et ne même pas chercher à me faire succomber. Mais après tout, j'avais déjà succombé alors peut-être etait-ce à moi de prendre les devants.

«Dommage, parce que je crois bien que moi aussi. j'annonçais, amusé.»

Il se releva brusquement en encrant son regard dans le mien. Il avait un sourire, un vrai, sincère. Avec ses yeux, il me demandait de confirmer mes dires comme si c'était un rêve, comme si c'était faux.

Je caressais doucement sa joue mais son regard gardait cette lueur incertaine. Comme si il ne se sentait pas digne de bénéficier de mon amour. Alors qu'à mon sens, c'était l'inverse.

Je m'empressais de l'embrasser pour le lui prouver.

Car j'étais bien placé pour savoir que le toucher était mille fois plus efficace que la parole.