42-Souvenirs


Le feu ! L'incendie ! L'explosion à bord du vaisseau ! Pourquoi est-ce que je me souviens de cela en cet instant ?

Je suis coincée par la poutre qui s'est effondrée. J'étouffe. Mes poumons me brûlent. J'essaye de crier mais je n'y arrive pas. Le gaz hardant a déjà endommagé ma gorge et une partie de mes poumons. Une silhouette masquée s'approche de moi et s'agenouille. Ses yeux sont étranges. On dirait ceux de Gaby, la chatte persane que j'ai dû abandonner sur terre. Qui est donc cette créature ? Comment est elle arrivée là ?

Telles auraient dû être mes questions à l'époque mais, je me souviens d'avoir pensé : qui est donc ce fou ? Si le feu ne s'éteint pas dans les minutes à venir, les écoutilles vont s'ouvrir pour expulser l'air et nous tuer tous les deux.

Soudain le ronflement des flammes s'arrête, je n'entends plus qu'une voix au plus profond de mon âme : « Entre à mon service, je peux te sauver, si tu acceptes d'en payer le prix... »

Voyant ma fin arriver, j'avais accepté son offre. J'aurais pu vendre mon âme au diable.

Je ne me souviens plus de ce qu'il se produisit ensuite. Il n'y a que ma dernière rencontre avec ma maîtresse qui me revient en mémoire. Le lieu me parait encore étrange avec ses teintes émeraude zébrées de lumières s'écoulant lentement. Il semble bâtit en du marbre vert aux veines lumineuses multicolores mais si l'on regarde assez longtemps un lieu, les veines se déplacent pouvant faire penser à l'observateur qu'il est fou. J'ignore combien de temps j'y avais résidé lorsque je la retrouvais.

Maitresse : Sélène, je vais te renvoyer peu de temps après le moment de notre rencontre... J'ignore pour l'heure ce qui va se produire, mais les tiens courent un grave danger.

Sélène : Aurais-je le droit...

Maitresse : Non, mon enfant, je vais sceller tes pouvoirs et une partie de ta mémoire. Et... Ta voix...

Sélène : Ma voix...Mais...

Maitresse : Une humaine ordinaire ne pourrait s'en sortir le moindre mal.

Sélène : Je comprends maitresse mais pourra-t-on les sauver

Maitresse : Nous ferons le nécessaire... Nous protégeons ceux qui nous sont chers...

Je me souviens de m'être réveillé à l'infirmerie sans aucun souvenir en dehors de l'incendie. La première chose que je vis fut le visage de notre médecin de bord au dessus mon visage. Il avait l'air inquiet.

Youssouf : Bonjour dame de la nuit, j'ai un instant craint que les ténèbres ne t'aient emportée.

J'avais alors tenté de parler mais seul un gargouillis était sorti de ma bouche. Je portais ma main à ma gorge.

Youssouf : Je crains que tes cordes vocales n'aient été trop abimées dans l'incendie. Mais étrangement c'est la seule chose qui ait souffert des flammes. Malheureusement je crains que vous ne parliez plus jamais.

Pourquoi ces souvenirs remontent ils en cet instant à la surface ? Suis-je en train de mourir ? Je sens les ténèbres envahir mon âme... Pardonnez-moi maitresse, j'ai failli !

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