Chapitre 40
† Tayler †
Bon, je pense que j'ai assez esquinter ma voix pour aujourd'hui.
Je sors du studio d'enregistrement en buvant une bouteille d'eau d'une traite. Ma gorge est en feu et je me demande si je pourrais continuer comme ça longtemps.
Alan n'a pas composer de nouveaux textes pour le moment, je vais pouvoir faire une pause.
Je remonte au rez-de-chaussée et tombe sur les deux zozos du premier étage. Ils me regarde comme si j'étais un extraterrestre mais je passe devant sans les calculer...
Nous sommes lundi matin, ils ne vont pas tarder à partir et Alan doit déjà être au travail.
Je sens que la journée va être longue...
J'ai gaspillé le peu d'argent qu'il me restait dans un nouveau tatouage, un flingue dans mon cou.
J'en suis content mais.. j'ai plus de clopes, plus d'alcool et surtout je n'ai plus rien à faire.
Je me traîne jusqu'à la chambre pour récupérer ma veste et mes pompes, autant sortir faire un tour pour faire passer le temps plus vite.
En regagnant le couloir, je tombe sur Clem qui porte un carton énorme dans les bras.
Je crois que c'est du matériel de dessin...
- Salut la Tomboy. Je lui lance en passant sans m'arrêter.
- Mmh Mmh... Elle marmonne en entrant dans sa chambre.
Je me demande si elle m'en veut.
Ce weekend, c'était vraiment bizarre.
Je l'ai vue nue, et elle m'a aussi vu à poil...
Son avis sur moi doit être négatif, rien que de l'avoir embrasser l'autre jour était apparemment un cauchemar pour elle.
Mais perso, je l'ai trouvée plus féminine que je ne le pensais... Elle a des petits seins mais c'était pas désagréable à mater.
Je file dehors, le temps est horrible aujourd'hui. À tous les coups il va pleuvoir, mais je m'en fous, j'suis pas en sucre.
Je quitte le boulevard en demandant des cigarettes en passant, mais personne ne me vient en aide. je suis sur le point de laisser tomber quand je vois quelqu'un de dos devant moi, il fume, Bingo !!
- Excusez-moi ! Z'auriez pas une clope à dépanner ? Je demande avec le ton le plus sympathique possible.
L'homme se retourne pour me faire face et je perds aussitôt le sourire de façade que j'avais sur le visage.
C'est pas vrai !
Je suis en train de me liquéfier sur place.
De grosses gouttes de sueur apparaissent sur mon front...
Je suis en train de rêver ?!
Papa.
- Je crois que... Il se stoppe dans son élan, me regardant avec les yeux écarquillés.
- T.. Tu...
- Tayler ? C'est toi fiston ?? Il me jauge de la tête aux pieds.
- A..attends mais qu'est-ce que...tu fais là ? Pourquoi t'es là ?? Je déglutis difficilement.
Tout tremble autour de moi, je ne sens plus mes jambes, ma respiration est coupée et je crois que je vais vomir.
Ça fait des années que je ne l'ai pas vu, il était censé être à l'étranger. Il était censé ne jamais revenir...
Mais il est là devant moi.
Il n'a pas du tout changé... Maintenant nous faisons la même taille, nos yeux sont figés dans le regard de l'autre...
- Mais regarde toi bon sang ! Tu es devenu un homme ! Il lâche sa cigarette et me prends dans ses bras.
Mes pensées sont brouillées.
Je ne bouge pas, j'ai l'impression d'être à nouveau un gamin.
Je m'écarte vivement, la bouche tremblante.
Je prie intérieurement pour ne pas fondre en larmes...
- Putain mais... Pourquoi t'es là ? Je répète en secouant la tête, comme si j'étais en plein cauchemar.
- Pour les affaires, j'ai rendez-vous avec un client important et... Mais qu'importe ! Il se frotte les cheveux et serre la mâchoire.
- Je... Je... Je dois partir... Je déguerpie en courant.
Je cours sans même regarder où je vais.
Je cours jusqu'à avoir le goût de vomi dans la bouche...
Je m'arrête brutalement, une fois que je pense être assez loin et je dégueule en posant mes mains sur mes genoux.
Mon cœur bat tellement vite, j'ai putain de mal.
Papa.
Mon téléphone sonne, je sais que c'est lui alors je le prend et le balance contre le sol, il ne marchera plus maintenant...
Je me redresse, la gueule couverte de vomi je me mords la main jusqu'au sang.
Je ne dois pas pleurer. Pas pour lui. Jamais.
Des passants me regarde comme si j'étais un fou sorti d'asile mais je ne les calcule pas.
J'en ai rien à foutre.
Je me traîne sans vie jusqu'à la première chose qui pourrait me servir de base pour ne pas tomber dans les pommes.
Je m'assois je cherche à faire le vide.
Mais j'y arrive pas.
Actuellement, ni l'automutilation, ni l'alcool, ni le tabac, ni les putes ne feront effet...
Mon esprit dégringole.
J'ai envie de crever.
Une seule chose arrive jusqu'à mon esprit confus.
Un seul visage.
Clem...
×××
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