.15.
Point de vue d'Hayley
Assise sur le côté passager, une main sur la joue droite qui n'a pas de subi de choc, je regarde mon triste reflet à travers le rétroviseur droit. Je peine à me scruter longtemps en voyant mon visage dans un état lamentable: mon nez dont la couleur tend au violent ne cesse de laisser échapper ce liquide rougeâtre dont l'odeur me donne envie de vomir bien que ce soit le mien. Du sang.
Malgré les efforts que je fournis pour tenter d'arrêter les saignements en maintenant le chiffon sur mon nez, la tête poussée en arrière, rien y fais. Comme je l'avais vu un jour dans une émission télévisée sur la santé. Quant à ma joue, elle sera certainement marquée d'un beau bleu qui viendra se mêler avec la multitude d'autres qui règnent çà et la sur mon corps.
Aujourd'hui, j'ai essayé de lutter, de me convaincre que je n'étais pas qu'une sordide chose, que l'on utilise pour assouvir sa soif de voir quelqu'un suffoquer, souffrir. Mais les événements qui ponctuent ma vie quotidiennement, me poussent à abandonner, à perdre espoir. Oui perdre espoir que la situation s'arrange un jour, est tout ce qui me reste à faire maintenant. Si verser des larmes, recevoir des coups dans le ventre encore et encore est mon destin, alors je ne vois pas l'intérêt de voir le lendemain.
Suis-je en train de songer à mettre fin à mes jours?........Peut être bien. Mais la question qui trotte depuis un bon bout de temps déjà dans ma tête est: Serais-je capable de faire ceci? Je ne saurai répondre pour le moment. Je n'arrête pas de me dire que si je disparaissais maintenant qui veillera sur la maison lorsque maman serait absente? Qui s'occupera de Sacha?
Sacha... Elle serait que trop bien seule sans moi, sa phrase de "Soeurs par hasard, amies par choix" n'aurait plus lieu d'être. Nos petits moments à deux, nous dehanchant sur Best Song Ever de One Direction lui manquerait trop. Surtout, elle ne comprendrait pas mon choix, celui d'arrêter brutalement ma vie pour aller vers un avenir meilleur. Mon choix de ne plus souffrir, de ne plus voir les visages émerveillés de Beau, Marlon, Terry, Gabriel et surtout de Brenda émerveillés à la vue des cris de détresse que je pousse lorsqu'ils me martyrisent. Non, elle ne comprendrait certainement pas.
En même temps, qui pourrait me comprendre si ce n'est moi et ce qui subissent les mêmes tortures? Comprendre mes inquiétudes à l'idée qu'ils recommencent. A l'idée qu'ils ne s'en prennent à moi une énième fois. Je ne me souviens même pas de la dernière fois où je n'ai eu qu'une journée, une simple journée de répit .
Je me concentre à nouveau sur le trajet. Me lançant des petits regards tout en gardant un oeil sur la route, Adam semble inquiet. Quand d'autres s'amusent à me prendre pour un pantin et se jouer de moi, lui par contre tente d'être mon ami et de m'épauler. Je me demande bien comme quelqu'un comme lui peut être aussi bon avec quelqu'un comme moi.
Ses conseils du matin à la cantine, m'avait clairement rebooster, c'est d'ailleurs ce qui m'a permis de donner une gifle à Brenda dans les vestiaires. Autrefois, je me contentais de baisser les yeux telle une esclave lorsqu'ils me crachaient dessus, au sens propre comme au sens figuré.
__ Tu es vraiment sûre que tu ne veux pas que je te conduise à l'hôpital? Il est tout proche tu sais? Demanda le chatain, l'air inquiet.
Je peinais à répondre, les mots sont dans ma tête, aussi au bout de ma langue mais aucun son ne sort de ma bouche, je suis littéralement à bout de force. Je me decide alors à secouer négativement la tête de gauche à droite en guise de "non" et feindre un sourire. Il ne semble pas satisfait de ma réponse mais ne proteste tout de même pas. J'observe le GPS qui indique que nous ne sommes plus qu'à quinze minutes de chez moi.
En y pensant, j'ai toujours eu envie d'avoir une voiture, mais malheureusement nous n'avons pas les moyens. Je me rappelle qu'un jour pendant les vacances dernières, j'étais tellement triste de ne pas avoir de voiture pour mes seize ans que ma mère pour me consoler m'avait déniché une vieille bicyclette toute rouillée dans une brocante.
Je l'aimais tellement que je l'avais surnommé Lucy. Peinte par moi et les réparations à mes frais avec l'argent que je gagnais en assurant le poste de serveuse au Betty's Coffee, elle était à moi . Profitant de l'été, j'adorais faire de longues balades dans les rues de notre belle ville de Charlotte, mais cela fut de courte durée.
En effet, lorsque je rentrais un soir de mon service, mes petits camarades si je puis les appeler comme ca, se sont amusé à me poursuivre en voiture tout en me lançant des petites pierres au passage. En tête de ligne, Beau McCarthy. Un caillou de trop vient atterrir sur mon dos et je tomba de ma bicyclette. Venant vers moi, ils me frapperent et jetterent Lucy dans un ravin, entouré de haut bois secs.
En rentrant, personne ne s'était aperçu de quoi que ce soit car il n'y avait tout simplement personne. Sacha étant sûrement chez son ami Eliott et ma mère au travail chez les Dawson. D'ailleurs, j'avais du inventé un bobard auprès de ma mère comme quoi elle m'avait lâché en route.
__ Hey, Hayley, tu m'entends? On est arrivés. Me rappelle Adam en agitant frénétiquement sa main devant mon visage.
J'étais tellement emportée par mes pensées que je ne m'étais pas rendue compte que mon amie m'appelait depuis un bout de temps maintenant. Je cligne des yeux, regarde devant moi et m'aperçois que nous sommes effectivement dans la rue qui mène à ma modeste maison en briques de couleur marron clair entourée de notre petite cour à l'herbe très verte et le sentier de pierres. Nous n'avons ni garage ni barrières.
Adam descend de la voiture, m'ouvre la portière et me prends dans ses bras en position assise et me rassure par la même occasion. Mais à cet instant précis, je n'y crois plus le moindre mot. Nous franchissons le sentier, il toque à la porte difficilement grâce au bout de cercle en forme de demi cercle en or synthétique sur le haut de la porte en bois.
C'est ma mère qui ouvre la porte. Surprise de me voir dans cet état, elle met une main sur sa bouche en lançant un bruit de surprise et écartant grand les yeux. Elle se hâte d'ouvrir la porte et Adam me couche délicatement sur le vieux meuble à la couverture verte olive, tandis que ma mère s'empresse d'aller chercher la boîte de soins, je suppose.
Sacha sort de notre chambre, fait tomber le magazine people qu'elle avait en main par la même occasion et se précipite vers moi en pleurant tout en posant des tas de questions. Adam resté à genoux à mon chevet, la rassure et cette dernière se jette contre son torse en larmes. C'est le premier garçon ou du moins la première personne que j'emmène à la maison, alors elle doit certainement lui faire confiance pour s'adonner à un tel geste de tendresse.
*****
Une demie heure s'est maintenant écoulée depuis le départ réticent d'Adam. Il ne voulait pas me laisser sans cet état sans avoir de mes nouvelles. Je lui donna donc mon numéro de téléphone pour le rassurer, il salua ma mère et ma soeur avant de s'en aller.
Je suis allongée sur le canapé toute seule. Sacha fait ses devoirs dans la chambre et Maman a du à aller demander un rendez vous pour moi à l'Hôpital Publique. Je réfléchis à ma vie jusqu'à présent. Un tas d'interrogations voltigent dans mon subconscient. Ai-je déjà joui du bonheur, rien qu'un instant? Sourire, et profiter des plaisirs de la vie. Passer du temps avec des amis à qui je pourraus me confier en toute sincérité? Un petit ami à qui je ferais confiance et partageait des moments doux?
Tout ceci, je ne l'ai jamais eu. Au fond, est ce que je ne mérite pas ce qu'il m'arrive ?
Je ressens le besoin de me soulager. Je me lève donc toute endolorie vers les toilettes, mon nez a cessé de couler mais selon maman nous devrions tout de même aller me soigner dans les jours qui suivent.
Une fois ma tâche finie, j'en profite pour me regarder dans la glace et observer minutieusement chaque parcelle de mon visage. Je fais peine à voir. Une chose brillante posée sur le petit lavabo attire mon attention. Une lame. Je suis tentée de la prendre pour assouvir mon besoin de me sentir mieux. J'hésite un instant, devrais la prendre? Devrais faire plaisir à Beau et le reste? Devrais-je tomber dans le cercle infernal de l'auto-mutilation?
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Voilà! Fin du chapitre 15.
Qu'en avez vous pensé?
Pour la première fois , j'ai décidé de d'abord écrire sur papier avant de le retranscrire sur Wattpad et en voici le résultat.
J'espère qu'il n'est pas trop long, il fait tout de même 1400 mots!!!!
J'attends vos réponses à propos des questions que se posent Hayley. N'oubliez pas la petite étoile. Bisous^.^
J'envisage de changer le titre. J'ai deux idées mais bon j'ai besoin de votre aide. Selon vous lequel passe avec l'histoire ?
#Ancré ou #Prends ma main?
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