Bienvenue en enfer bébé.

Oh non ! Ils ne vont donc pas me laisser tranquille ? Tout les supplices qu'ils m'ont fait vivre ces dernières années ne leur suffisent donc pas ? Combien de fois leur ai-je déjà suppliés de ne pas s'en prendre à moi ? Mais au lieu d'arrêter, ça les motivait encore plus vu qu' ils trouvaient toujours un malin plaisir à augmenter mon calvaire.

Soit, j'ai totalement abandonné l'idée de les dénoncer à l'administration car ceux sont les joueurs de notre chère équipe de Basket-ball qui n'ont jamais perdu un seul de match depuis des lustres et donc ils sont protégés par notre principal ardu Monsieur McDonald qui les défend bec et ongle, suite aux rentrées importantes d'argent du lycée par les sponsors.

Tout ca m'énerve au plus haut, le fait que les autres élèves soient négligés et que d'autres obtiennent des traitements de faveurs. Mais bon, que puis-je y faire ? C'est un peu ça, la société actuelle non ? Qui en fait des privilégiés rien que par leurs rangs, leurs statuts et plus encore.

Je me redresse un peu sur ma chaise et pose les coudes sur ma table pour soutenir ma tête afin que je puisse suivre le cours ou encore "Le Programme Annuel en Littérature Anglaise" comme l'a si bien dit Monsieur Murphy étant donné qu'il a un mois de retard par rapport aux autres professeurs.

Je m'inquiétais un peu de ne pas avoir ce cours car c'est l'une de mes matières préférées, bien que ce soit notre langue officielle, ici en Caroline du Nord, j'aime tout autant apprendre de nouvelles règles en grammaire, orthographe, etc.......

J'écoute attentivement tous les mots qui sortent de la bouche notre vieux professeur chauve parceque je ne peux pas me permettre de redoubler une classe. Si c'était le cas, une année de souffrances s'ajouterai et qui prendrai la relève de ma mère ? Non, je ne peux pas me le permettre.

En parlant de ma mère, je ne sais toujours pas ce qui l'arrive, hier elle n'a pas voulu m'en parler et ce matin, elle est partie en flèche sans même m'avertir. Elle est très forte pour cacher ses émotions pour ne pas nous inquiéter car notre vie est assez compliquée comme ca mais bon, je suis l'aîné, j'ai le devoir de l'aider et la soutenir, je pense être suffisamment forte pour ca. Enfin n'est ce pas ?

Pour une personne qui est sensée écouter le cours, je laisse mon esprit divaguer vers d'autres horizons, alors j'essaie de chasser toutes ces pensées et me concentre à nouveau sur le cours.

Faut dire que lorsqu'un idiot se met à faire du bruit et vous interpellez alors que vous ne le voulez pas, c'est compliqué. Je l'ignore du mieux que je peux, il s'amuse à chuchoter mon prénom plusieurs fois dans mon oreille de manière effrayante. Je ne vais pas mentir, j'ai peur. Ce gars arrive toujours à ses fins mais bon je ne peux pas faiblir, non, pas devant lui car lorsque tu montres tes faiblesses à quelqu'un, tu deviens susceptible devant la personne.

__ Hey ! Je t'appelle depuis tout à l'heure, il serait temps que tu me répondes non ? Tu ne penses pas ?

Je fais la sourde d'oreille et tente d'écrire quelque chose sur mon cahier pour faire celle qui n'a rien entendu. Mais il n'est pas de cette avis, il passe sa main sur le bas de la table et me pince fortement la cuisse en profitant de l'inattention du prof.

_ Tu vas me répondre oui ou non????

Je fais la forte tête et réponds la négative, il ricane sournoisement avant de resserrer plus fort son emprise, ca fait mal, comment quelqu'un peut garder des ongles aussi longs ?

_Et là?

Je ne veux pas faiblir mais je finis par capituler et tourne mes yeux bleus océan vers lui. Comment un être aussi beau peut-il être aussi mesquin ? Je me le demande encore.

J'en profite pour le détailler: il a des cheveux roux, des yeux marrons noisettes, des tâches de rousseurs sur le visage qui font son charme, un corps athlétique et il peut bien faire le mètre 78. Il affiche un sourire narquois sur le visage mais continue à me pincer la cuisse avant d'ajouter :

_ T'aimes bien ce que tu vois hein Salope ? Mais bon rêve pas trop, tu n'auras jamais ça. Tu dois sûrement b***ser avec les jeunes bûcherons de la ferme tout bouseux comme toi même.

_N....no....Tentais-je.

Il pose l'index de sa main libre sur ma bouche avant de la retirer et l'essuyer sur ses habits, comme si j'étais un vulgaire rat. Pitoyable....

_Chuuut, là n'est pas la question. ca va mieux tes blessures ? Dit-il avec sarcasme avant d'ajouter:

__ Parceque ce serait vraiment dommage de pas nous amuser à notre petit jeu quotidien hein Hayley chérie????

J'ai envie de vomir, moi qui me suis posée la question sur la cause de tout ce qui m'arrivait maintes et maintes fois, j'ai enfin la réponse. Tout ceci pour eux n'est qu'un jeu, un jeu! Ils s'amusent à me faire du mal gratuitement sans que je ne leur ai rien fais pour passer le temps. Je bouillonne de l'intérieur.

_Un jeu ? Réussis-je à articuler.

_Bah oui ! Tu es très marrante et intéressante comme fille pour nos petites aventures sadiques à mes potes et à moi. Remarque, t'as une vie merdique, ta mère est une sale p*te qui se fait sauter par monsieur Dawson. Je le sais c'est mon voisin ! Dis lui de crier moins fort aussi. Ta petite soeur c'est une bouseuse comme toi même. Rooh la pauvre!!! La vie ne t'as vraiment pas fait de cadeaux. Dit-il sur un faux air triste.

Il affiche un sourire victorieux. J'ai mal entendu ou il vient de traiter ma mère de prostituée ? Ca me monte à la tête. Je ne peux pas le supporter, on peut s'en prendre à moi, je m'en fiche mais pas à ma petite soeur et encore moins à ma mère.

Ainsi, je l'enlève brusquement ses doigts me touchant la cuisse et lui lance un regard noir. Il sourit toujours, son visage est resté neutre signe qu'il n'a pas peur. Ça horripile mon être au plus haut point, ces gosses de riches n'ont aucunes idées de ce que l'on peut vivre chez nous, mais ils se permettent de parler comme s'ils nous connaissaient ou vivaient dans des conditions difficiles telles que les nôtres.

Je me lève presqu'en sautant me foutant ainsi que le prof soit la, j'en ai marre, je ne peux plus le supporter, je lui assène une gifle monumentale qui a du retentir très loin vu que les regards soit braqués sur moi dont ceux du prof. Ils sont tous stupéfaits par mon geste dont Beau lui même. Je saisis le compas qui traînait sur la table, et lui pointe sur la gorge. Il a peur et me supplie de ne pas faire ca.

_Ah ouais ? Tu me supplie d'arrêter ? Et moi, quand je t'ai supplié d'arrêter de me frapper tu l'as fait ?

Il secoue la tête négativement la tête en vitesse sûrement à cause de l'effroi.

_ C'est ce que je pensais, continuais-je. T'as pas arrêter et pourquoi je devrais faire pareil hein? POURQUOI ?! Écoute moi bien ducon, si encore une fois tu parles de ma mère et ma soeur de la sorte, je te jure que tu pourras dire adieu à ta petite vie parfaite. COMPRIS??!!!

_Oui oui compris. Repondit-il les yeux grands ouverts.

Je lâche le compas qui tombe au sol. Je n'arrive pas à réaliser la brutalité par laquelle j'ai fais preuve, j'en tremble encore. Le prof se tient devant moi en colère.

_ Je suis désolé monsieur, dis-je en sortant de la classe en courant.

_VOUS REVIENDREZ ICI AVEC UN PAPIER SIGNÉ DU PROVISEUR!!! Crit ce dernier.

Du proviseur? Oh non.......

Des gens parlent déjà dans la classe, en sortant des " Woah cette fille a tenu tête à Beau ! Il faut avoir un sacré courage pour faire ca "

Je sors de la classe, me sentant libérée, vidée, apaisée........

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