Chapitre 2 |MLBB|

 — C'est pas vrai ! "Alyeshta Kopara", c'était évident pourtant ! Comment elle a pu me faire ça ? Cette sale garce ! Si je le pouvais, je l'étranglerais !

— Heu, mais, elle est probablement morte depuis le temps, non ?

— Bien sûr ! C'est pour ça que j'ai dit SI ! Tu n'écoutes rien ! Je la ramènerais à la vie et je lui ferais payer ce qu'elle m'a fait ! Je la tuerais ! Et je la tuerais encore et encore !

— Juste, Maître, avec les gars, on se demandait, qu'est-ce qu'elle vous a fait ? On a tous fini en pierre sans comprendre pourquoi, enfin maintenant, on sait, mais c'est fini alors pourquoi vous êtes si... En colère ?

— Elle m'a condamné... Bien plus que vous !

— Mais...

— Silence ! Sors d'ici ! J'ai besoin d'être seul !

— Et pour le plan de...

— On verra plus tard, je t'ai dit de SORTIR !

Alistair se retrouvait seul, pour la première fois depuis plus de quatre mille ans. Il avait passé tout ce temps à réfléchir à un plan de domination du monde, comme il en avait l'habitude. Mais le monde avait beaucoup trop changé. Il était aussi devenu plus sale que jamais, en son absence. Les humains s'étaient grandement développés et avaient envahi toutes les terres habitables. Ils lui avaient facilité la tâche. Les rendre un peu plus mauvais qu'ils ne l'étaient déjà était d'une facilité enfantine. Cette vision de destruction qu'il avait depuis toujours commençait enfin à prendre forme. Il avait tué et anéanti tant de vies avant d'être enfermé qu'il avait craint durant un instant, à son réveil, de ne plus y parvenir. Il pensait qu'il devait être rouillé à cause du temps. Pourtant, tout était devenu plus simple qu'autrefois. Jusqu'à ce qu'il sorte du palais et agrandisse sa toile dans la ville de son enfance, Kenam. Qui avait d'ailleurs changé de nom, mais cela n'avait aucune importance à ses yeux. Cette ville avait toujours été profondément noire. Mais ce qui avait arrêté sa progression, ce n'était pas les misérables gardiens de lumière qu'il avait croisés, non, mais cette inconnue aux yeux d'un bleu sombre parfait.

Son opposé. C'était ça que la malédiction de Sita voulait dire. Il rencontrerait et aimerait son opposé. Il ne pourrait rien y faire. Les seules solutions qu'il avait envisagées étaient : l'ignorer, avec de la chance l'un de ses hommes la tuerait lui-même ou sinon : briser la malédiction en la rendant amoureuse de lui. Mais il n'avait aucune idée de comment s'y prendre pour cette seconde solution. Bien sûr, il avait eu dans sa précédente vie de nombreuses conquêtes, pas seulement en termes de batailles mais également en termes de relations. Mais il n'avait jamais aimé aucun de ses partenaires. C'était bien pour ça qu'il se trouvait désormais dans cette situation très inconfortable avec ce sentiment grandissant en lui. Sentiment dont il ignorait tout et qui le rendait encore plus colérique que d'habitude. Il avait envie de détruire encore plus de choses. C'était pour cette raison qu'il n'y avait plus aucune décoration dans sa salle du trône. Il avait passé ces quelques dernières heures à réduire en poussière le moindre des objets qui lui passait sous la main. Depuis qu'il avait vu cette fille, il n'arrêtait pas d'y penser.

Il faisait les cent pas depuis près d'une demi-heure quand il se décida enfin. Il n'avait pas tellement envie que quelqu'un d'autre que lui la tue. Et puis, si elle était son opposé, sa magie de lumière devait être vraiment très puissante, alors aucun de ses hommes n'en serait capable. Il s'était donc résolu à aller la chercher. Alors qu'il était sur le point de sortir de la pièce, Gornant entra sans frapper.

— Ha, heu, désolé, Maître... Je-Je voulais vous dire que les-les gardiens, ils essaient de réduire l'ombre et de pénétrer la bulle... Avec leurs pouvoirs combinés, ils se débrouillent pas si mal alors heu... Est-ce qu'on doit intervenir ?

— ... Tais-toi un peu, ta voix de crétin me fait mal à la tête. Je m'en occupe, j'ai... Quelque chose à faire... Dehors...

— Heu, bien, d'accord, dois-je vous accompag...

— Non !

D'un geste, il réduisit son propre trône à un tas de cendres fumantes. Il n'avait aucune envie qu'on le voit épargner une vie, faire un prisonnier et ce genre de chose absurde... Il sortit d'un pas rapide. Il allait également devoir penser à comment il ferait pour enfermer discrètement cette jeune femme aux yeux bleus. Quoi qu'il en soit, il était persuadé que la capture se ferait sans difficultés. Il avait tort.

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