Maintenant, je veux le tuer!!!
La porte d'entrée s'ouvrit et Mickaël et moi tournâmes la tête.
Brenda se tenait sur le perron, elle se pencha pour nous voir et eut un sourire méchant. Pourquoi était-elle si joyeuse?
- Salut les craignos, dit-elle, ça va comme vous voulez?
Les... Craignos? Déjà, ça n'existait pas et en plus, je ressemblais tout sauf à quelqu'un qui "craint". Non, moi je ressemble plutôt à un cornichon et je l'ai toujours admis.
- Je ne t'autorises pas à m'appeler comme ça. Dis-je en haussant le ton.
Elle eut un rire aigu.
- Je vois que ma petite sœur a de l'autorité sur moi, maintenant. Je suis désolée mais je t'appelle comme je veux.
Dédaigneuse, elle posa son blouson sur le porte-manteau.
- Qu'est ce que tu as? Demandais-je.
Brenda parut surprise.
- Ce que j'ai? Oh, mais c'est très simple. Tous les bonheurs du monde viennent à moi, vois-tu? J'ai un nouveau petit-copain...
Elle eut un sourire mesquin et je ne pus m'empêcher de penser à Stanley.
Mais non, il a déjà coupé les ponts avec elle!
- Ah, et, comment s'appelle-t'il? Demandais-je, curieuse.
Ma sœur me fixa.
- Tu me demandes ça juste pour savoir s'il s'agit de Stanley. Et bien, pour toutes réponses, oui c'est bien lui dont je suis amoureuse.
Ah, elle était juste amoureuse.
Voyante mon soulagement, elle reprit.
- Et officiellement sa nouvelle petite-copine.
- Faux, faux, faux et encore faux! Dis-je.
Je n'avais pas pu m'en empêcher, j'interprétais mes pensées à la pointe de la perfection.
C'était stupide, totalement stupide.
Brenda s'approcha de nous en se pavanant.
- Si tu ne me crois pas, demandes lui.
Plus facile à dire qu'à faire. Il n'était jamais... Là... Peut-être était-il toujours avec ma sœur? Non. Non, non, non, non, non, non, non. Non et non.
Hors de question.
- Je sais très bien que tu mens. Dis-je.
Elle haussa les épaules.
- Alors là, si tu es persuadée que c'est faux, je ne peux rien pour toi.
Sur ce, elle monta les marches de l'escalier quatre à quatre pour s'enfermer dans sa chambre.
Je tournais la tête vers Mickaël qui paraissait déçu.
Oui, je sais, Brenda était tous sauf triste de sa défaite au théâtre... Et elle devait être loin de l'être.
Une fois la tablette de chocolat dégustée, nous montâmes dans ma chambre.
Dépitée, je m'assis sur mon lit et pris un élastique et mes lunettes qui étaient dans ma poche. Je m'empressais de les mettre.
Mickaël soupira.
- Pourquoi tant de haine? Demanda-t'il.
J'eus un léger sourire.
- Si ce qu'elle dit est vrai, je ne veux plus jamais les enlever.
Mon ami parut réfléchir.
- Tu l'aimes bien, Stanley. Je me trompe?
Je hochais la tête de haut en bas et me repris rapidement en faisant une mine dégoûtée.
Il rit.
Je pensais à lui et rougissais à vue d'œil. Ses yeux verts, son dos musclé, ses cheveux blonds en bataille, ses traits fins comme il faut... Jamais je n'avais vu identique.
Petite, je n'avais jamais prêté attention à toutes ces stars qui avaient un physique parfait. Brenda, elle, était une grande fane des one direction.
Personnellement, je trouvais Stanley plus beau que Harry Style....
Désolée, mais, je suis amoureuse! A-mou-reuse.
Je n'y connaissais rien, mais je le savais. Je ne supporterais pas de le voir avec ma stupide sœur, ensemble, heureux dans une belle décapotable...
Pourquoi une décapotable au juste?
Je devenais folle, folle de ses mouvements agiles, de sa confiance en soi, de ses actions, de ses yeux, de son sourire, et.... De lui.
Comment un être si parfait pouvait être encore plus parfait quand il le voulait?
Brenda avait tellement de chance... Moi, je n'en avais aucune. M'avait-il vraiment oublié? À mon avis, c'est ce que Mickaël pensait.
- Tu crois que Stanley ne pense plus à moi? Demandais-je.
Mickaël soupira et me fixa.
- Il t'as oublié, Anita. Il a tourné la page, il est passé à autre chose. Comme avec les autres filles qui ont vainement attendu leurs tours sans y parvenir. Il faut que tu comprennes que c'est fini. Il s'est sûrement remit avec Brenda et ça ne m'étonnerait pas. Je n'en entend même plus parler. C'est un gars populaire, et toi, tu es... Bref, pas populaire du tout. Il s'en fout complètement de toi. Lui, ce qu'il l'intéresse, c'est de te sauter pour en avoir une autre. En plus, tu n'as jamais été sa petit-copine, alors, je ne veux pas que tu te fasses des films pour être déçue après. Est ce que tu comprends ce que j'essaye de te dire?
Stupéfaite, je hochais la tête de haut en bas.
Il avait raison et cela était la triste réalité. J'ai été folle de croire que Stanley s'intéresserait à moi. D'ailleurs, cette pensée n'aurait jamais dû me traverser l'esprit.
Je devais absolument récupérer une vie normale et l'oublier à mon tour. C'était stupide d'attendre quelqu'un qui ne viendra jamais.
Mon sourire joyeux disparut pour laisser place à un regard vide, neutre. Désormais, je ne pensais plus à le voir aux répétitions, ni même au lycée.
Il faisait tout pour m'éviter, pour ne pas que tout le monde croient qu'il avait une amie cornichon qu'il utilisait pour avoir des bonnes notes en français.
Le pire, c'est que c'était vrai.
_____________________________________________________________________________
Cette journée passa très vite et le lendemain matin aussi.
Mon corps avait cessé de fonctionner lorsque j'avais compris à quel point j'avais été naïve.
Après les cours, mes pieds me traînèrent lentement jusqu'à la salle de spectacle du lycée. C'était le jour de la première répétition.
Si j'avais su, je serais restée dans ma chambre à faire mes devoirs, sans avoir la moindre envie de battre ma sœur pour ce stupide rôle.
J'ouvris la porte et aperçus que j'étais en retard. Génial.
Plusieurs personnes tournèrent la tête et je leurs fis un sourire gênée.
Pendant un instant, mon coeur s'arrêta de battre. Stanley se tenait à côté de ma sœur. Il ne m'envisageait même pas, pas un regard dans ma direction.
Prise d'une soudaine colère, je haussais furieusement les sourcils.
Je me postais vers un garçon qui m'avait l'air dévergondé. Il avait des yeux marrons avec un nez très large. Sa silhouette était fine et loin d'être musclée.
Il tourna la tête vers moi et me fit un regard méchant. Une furieuse envie de le frapper me vint, mais je me retins.
A ce que je voyais, j'avais quelques adversaires.
- Bien, commença madame Sipiar, nous allons récapituler qui sont les personnages dans cette pièce. Toi.
Elle pointa un doigt sur un jeune fille blonde aux yeux marrons clairs.
Celle-ci ne comprit pas tout de suite.
- Qui joues-tu? Poursuivit madame Sipiar.
Il fallut quelques secondes de plus pour que la jeune fille comprenne.
- Ah, euh, oui, dit-elle, je suis la directrice de l'établissement dans lequel se trouve le personnage principal. Madame Croove.
Ma prof de français hocha la tête de haut en bas pour affirmer.
Elle montra ensuite une autre jeune fille aux cheveux courts, qui était très menue.
- Je suis une amie du personnage principal, Scarlett.
Madame Sipiar lui fit un signe affirmatif et passa plus d'un quart d'heure à demander tout les rôles jusqu'à ce qu'elle tombe sur Stanley.
- Et toi? Demanda-t'elle.
- Je suis le futur petit-amie du personnage principal.
Et il ne posa pas un regard sur moi. Je détestais le ton sur lequel il avait dit cela, arrogant et légèrement vaniteux.
Je vis Brenda sourire.
- Et moi je suis la meilleure amie du "personnage principal" dit-elle en insistant sur ces deux derniers mots.
J'essayais de me contrôler comme je le pouvais.
Madame Sipiar s'arrêta sur moi.
- Et voici notre merveilleuse Daisy! S'exclama-t'elle en souriant.
Je lui fis un grand sourire forcé.
Maîtrise ta colère, maîtrise ta colère, maîtrise ta colère....
- Je vais tout de suite vous donner vos textes. Dit ma professeur en voyant l'impatience sur nos visages.
Elle nous distribua plusieurs feuilles chacun.
Lorsque je vis le texte, la panique monta.
Il y avait environ une dizaine de page à apprendre par cœur! Jamais je n'allais retenir tous ses mots.
- Et bien la séance est terminée les enfants. Dit-elle. Apprenez maximum 5 pages pour demain et minimum 2.
_____________________________________________________________________________
PDV de Stanley:
Je ne dirais rien, je ne penserais rien et je ne ferais rien pour arranger tout ça.
Oui, je sais, je suis vraiment nul.
J'aime bien Anita, là n'est pas le problème, c'est juste que je voulais renouer les liens avec Brenda. C'est une fille super, vraiment. Il faut juste mieux la connaître..
Je ne parle plus à Anita pour la simple et bonne raison que je sais qu'elle m'en veut. Je l'ai bien vu à la première répétition, même sans lui avoir accordé un seul regard.
C'est vrai que j'ai un peu exagéré. Un peu. Bon, beaucoup. D'accord, énormément...
Anita croit sûrement que je l'ai laissé tomber comme avec toutes les autres, mais, je l'ai fait pour pouvoir me rapprocher de Brenda.
Et je ne voudrais jamais m'excuser pour ça. Jamais.
Mais je n'arrive toujours pas à me détacher d'elle. Au théâtre, cela avait vraiment été difficile. Il y avait un garçon qui lui avait lancé un regard méchant, et j'avais eut beaucoup de mal à me contenir de le frapper.
Qu'est ce qui me prend? Jamais je n'aurais eus des remords pour une autre fille.
C'est vrai que, pendant une période, j'étais un peu amoureux d'elle...
Mais c'était fini! Et il fallait qu'elle le comprenne. On a toujours été amis, et c'était très bien comme ça.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top