Chapitre 5

Il avait mis son nouveau tee-shirt mais, comme un petit geste de rébellion, il avait gardé sa vieille veste marron. Il la préférait et s'y sentait plus en sécurité. Tout cela n'était qu'apparence. Percy ne se sentait absolument pas prêt. Il n'était pas retourné à la librairie depuis qu'il y avait surpris l'étudiant embrasser la libraire. Il ne l'avait pas vue depuis. Il transpirait déjà d'angoisse. Et si elle avait invité l'étudiant ? Et si c'était soudainement devenu très sérieux entre l'étudiant arrogant et elle ? Allaient-ils annoncer un mariage prochain ?

Percy fronça les sourcils et secoua la tête devant son miroir. Il devait arrêter de laisser ses pensées anticiper tout. Il ne savait pas quelle était la situation exacte de cette fille. Il devait alors se rendre à cet événement banal comme s'il s'agissait d'un simple événement banal. L'annonce d'un heureux événement. Il n'y allait pas pour la voir. Il se répéta ça plusieurs fois à voix haute avant de transplaner dans le sable devant la petite Chaumière aux Coquillages où vivaient Bill et Fleur, et bientôt leur premier enfant. Il frappa à la porte. Il savait qu'il était en avance mais c'était Bill qui le lui avait proposé pour qu'il l'aide à l'organisation. De toute façon, Percy n'avait rien d'autre à faire, il avait lu tous ses livres et il avait déjà fait son travail en avance. Ce n'était pas sa vie sociale qui lui prenait beaucoup de temps.

Fleur lui ouvrit avec un sourire aimable.

« Bill, c'est ton frère, s'écria-t-elle avant de le serrer brièvement dans ses bras. Comment vas-tu, Percy ? »

Fleur parlait toujours avec son accent français charmant. Percy lui fit un sourire et allait répondre quand son frère se jeta presque sur lui en lui disant :

« Je suis si content que tu sois venu, Perce ! Et tu as même mis un tee-shirt, je suis fier de toi.

- Je vous ai ramené ça, dit Percy en se détachant de son frère et sortant un petit paquet de son sac en papier. C'est pour vous, enfin, le bébé.

- C'est charmant, Percy ! »

Fleur lui embrassa la joue pendant que Bill s'efforçait d'ouvrir le cadeau sans trop abîmer le papier. Il y renonça finalement et Percy l'observa découvrir le présent avec un petit sourire et les joues un peu rougies. C'était une petite peluche d'Hippogriffe qui pouvait battre des ailes pour s'envoler si on la lançait dans les airs. Fleur eut un regard tendre en touchant les plumes douces de la peluche. Bill fit un grand sourire et écrasa son jeune frère dans une étreinte de remerciement.

« Il est magnifique, Percy, merci beaucoup, s'exclama Bill en posant fièrement la peluche sur le buffet, à côté d'autres peluches. Regarde, Charlie nous a envoyé celle-ci de Suède. »

Il montra le dragon miniature qui crachait du feu tiède à côté de l'hippogriffe. Percy sourit en hochant la tête. Il aurait pu deviner la provenance de cette peluche sans mal. Fleur entendit le four sonner et se précipita en cuisine. Percy l'aida à démouler de petits cakes pour l'apéro. Elle voulait faire les choses bien, elle n'avait pas souvent l'occasion de recevoir tous les amis de Bill chez elle, bien que pour la plupart, ils étaient aussi ses amis. Mais elle voulait que tout soit parfait. Alors que Bill faisait du feu dans la cheminée et que Percy était seul en cuisine avec sa belle-sœur, elle déclara d'un ton détaché :

« Bill m'a dit que tu t'intéressais à Audrey ? »

Percy se demanda un instant s'il avait bien compris ou s'il n'y avait pas eu une erreur de traduction de la part de la jolie blonde qui mettait des olives dans un bol. Il cligna plusieurs fois les yeux, faisant rire la française.

« Ce n'est pas un mal, Percy, dit-elle avec son fort accent qui faisait racler son prénom. C'est même plutôt naturel. C'est une jolie fille et talentueuse, de ce que j'en ai entendu dire. Tu devrais tenter de l'inviter à dîner, faire un geste vers elle pour lui faire comprendre que tu t'intéresses à elle.

- Fleur, ma chérie ! intervint Bill avec un air un peu peiné. Je t'avais dit d'éviter de lui en parler comme ça, regarde-le, il est devenu tout rouge.

- Excuse-moi mais si je ne le lui dis pas, qui le fera ? »

Percy se retrouvait entre les deux, perdu et un peu effrayé. Fleur Delacour, mariée Weasley, venait de lui dire d'inviter à dîner Audrey. Ça semblait si simple dans sa jolie bouche. Elle soupira et alla poser les plats remplies de petits fours sur la table de l'autre côté. Bill passa une main dans ses cheveux en attendant une réaction de son frère qui tardait un peu.

« Elle a raison, Perce. Je vois bien que tu n'es pas très à l'aise avec tout ce qui est ... Social, soupira-t-il après une courte pause. Mais c'est l'occasion rêvée pour discuter avec elle.

- Elle t'a parlé de moi ? »

Percy avait besoin de le savoir, au moins ça. Il n'en voulait pas tellement à Bill et Fleur de s'immiscer dans sa petite vie privée. Il ne l'avouerait pas et ne les remercierait certainement jamais mais il savait qu'il avait du mal à prendre des initiatives. Il hésitait toujours et appréciait avoir un avis extérieur sur tout ce qu'il faisait. La plupart du temps, c'était l'avis de son patron, là c'était celui de son aîné. Celui-ci paraissait un peu embarrassé. Il attacha ses longs cheveux roux en un petit chignon à l'arrière de son crâne.

« Pas directement mais elle parlait l'autre jour d'un client qui venait presque tous les jours à la librairie et qu'elle avait toujours plaisir à retrouver. Percy, tu y vas souvent, non ? Où est-ce que tu achèterais tous tes livres sinon ? Ils ne sont pas en assez bon état pour être achetés neufs.

- J'y allais, dit Percy d'un ton un peu dur. Ce n'est pas moi ce client qui lui plaît. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, tout ça. »

Bill tenta de protester, il était certainement persuadé d'avoir raison mais Percy avait comme un doute. Il revoyait tous les contacts que l'étudiant avait pu avoir avec elle et tous les contacts qu'il n'eut jamais avec elle, lui, Percy. La sonnette retentit, Fleur ouvrit la porte en s'exclamant :

« Bonsoir bonsoir, entrez vite, vous allez attraper froid !

- Toutes mes félicitations, fit la voix grave de Bobby.

- Eh bien, ça aura été rapide après le mariage, ricana la voix nasillarde de Vivian.

- Vous êtes tous venus ensemble ? s'exclama Bill avec un grand sourire en allant les rejoindre dans le salon.

- Ça me donne un sacré coup de vieux tout ça ! dit Bobby. J'ai l'impression que nos premières bêtises à Poudlard étaient la semaine dernière.

- C'est vrai que le temps est passé vite. »

Percy, toujours dans la cuisine, reconnut la voix d'Audrey. Sa douce voix. Celle qui lui plaisait tant. Il secoua la tête pour chasser ces idées de son esprit et attrapa le reste des gâteaux pour l'apéritif qu'avait préparés Fleur pour la soirée. Il les posa sur la table. Cela lui donnait une excuse pour rester un peu en retrait. Il salua les amis de son frère d'un geste timide mais qu'il voulut enthousiaste. Bobby vint lui serrer énergiquement la main. Bill débarrassait tout le monde de leurs affaires, les posant sur la chaise qui avait été prévue à cet effet, dans un coin de la pièce.

« Tout le monde a l'air en pleine forme ! Vous avez eu des nouvelles de Laurel ? Il n'a pas répondu à mon hibou.

- Aucune, dit Otto en baissant la tête. Ça lui arrive parfois mais ça commence à faire un peu long. »

Tout le monde hocha la tête gravement sauf Fleur qui s'affairait pour allumer des petites bougies au parfum de rose du bout de la baguette et Percy qui ne savait pas très bien qui était ce Laurel. Il regardait attentivement Fleur pour éviter de croiser le regard d'Audrey.

« Donne-lui le cadeau maintenant, Audrey, fit Vivian pour changer de sujet.

- Ah oui, on s'est cotisé pour le bébé, expliqua-t-elle en sortant un paquet de son sac. Et ça, c'est de moi. »

Elle ajouta un autre paquet, plus petit, sur le premier dans les bras de Bill qui avait l'air étonné.

« Il ne fallait pas, vous savez, il n'est pas encore né, vous aviez le temps.

- On voulait être dans les premiers à faire quelque chose, dit Bobby. Mais visiblement, il y en a qui ont déjà été plus rapides. »

Il observa en souriant les deux peluches, le dragon et l'hippogriffe. Percy esquissa un sourire quand Bobby croisa son regard. Il plaidait coupable. Bill ouvrit le premier cadeau et découvrit un petit mobile pour accrocher au dessus du lit de l'enfant. Il y avait des phénix qui laissaient entendre une douce mélodie quand ils tournaient. Bill en était très ému. Bobby lui donna une tape dans l'épaule pour se moquer gentiment de lui. Il ouvrit ensuite le paquet d'Audrey qui le fixait avec un petit sourire. C'était un petit livre. Bill l'ouvrit avec précaution. Percy n'arriva pas à voir de là où il était ce qu'il y avait à l'intérieur mais Bill comme Fleur trouvaient cela magnifique. Percy resta à l'extérieur de l'effusion et des enlacements à répétition. Il piqua un petit gâteau pendant que personne ne regardait.

« Je vous propose du jus de citrouille pour ce soir, s'exclama Bill en allant vers la cuisine.

- On est pas tous enceintes, protesta Vivian en riant.

- Vous pouvez compatir avec ma femme, s'il vous plaît. »

Bill s'amusa à sortir de belles coupes pour y verser le liquide orange. Bobby dit quelques mots et leva son verre. Les coupes s'entrechoquèrent et se vidèrent rapidement. Les petits fours furent entamés dans la foulée. Ils étaient tous assis dans les fauteuils et canapés, autour de la table basse et face à la cheminée. Audrey était assise par terre sur un coussin, juste à côté de Vivian. Elle regardait régulièrement Percy avec un sourire amusé mais il prenait un soin tout particulier à ne pas croiser son regard. Dans son fauteuil plus grand que lui, il ne se sentait pas très à l'aise.

Bill parla de son voyage en France, de la réaction incroyable des parents de Fleur à l'annonce. Puis, il demanda des nouvelles de la famille de ses amis. Des familles un peu déchirées pour la plupart. Audrey dit tristement que son grand-oncle n'arrivait plus à faire grand-chose d'autre que dormir, elle l'obligeait à ne plus se rendre à la librairie et passait tous les jours pour l'aider. Vivian fut un peu évasive. La copine d'Otto, une Irlandaise de toute évidence, appelée Abbie, parla longuement de sa mère qui avait voulu faire un voyage jusqu'aux États-Unis et du mal fou qu'elle a eu pour s'y rendre. Pendant ce temps, Audrey regardait toujours un peu Percy et Percy évitait toujours de faire de même. Il se leva pour aller chercher une autre bouteille de jus de citrouille, pour se donner quelque chose à faire.

Sur la table de la cuisine, il vit posé le petit livre qu'Audrey avait offert pour le bébé. Percy, par simple curiosité, l'ouvrit délicatement. C'était un petit livre dont les illustrations remplissaient toutes les pages. Il était magnifique, Bill avait raison. Le ciel étoilé brillait et de petits personnages se baladaient dans les pages nocturnes. Ils rencontraient des animaux de toutes sortes, continuait leur promenade entre les pages suivis par tous leurs nouveaux amis et à la fin du livre, ils se retrouvaient tous dans une clairière, aux tons bleus et verts éclatants, pour faire une grande fête. Percy referma le petit livre avec un petit sourire aux lèvres. Il trouvait que ça ressemblait bien à Audrey. Il attrapa la bouteille de jus de citrouille et se retourna. Il faillit lâcher la bouteille en voyant que dans l'embrasure de la porte un sourire le regardait. Il bafouilla quelques mots incompréhensibles, terriblement gêné d'avoir été surpris de la sorte et de se retrouver là, seul dans la pièce avec elle. Audrey pointa du doigt le livre, un sourire amusé aux lèvres :

« C'est moi qui l'ai fait. Il te plaît ? »

Elle fit un pas dans sa direction. Percy se sentait rougir, il faisait chaud dans cette chaumière. Il recula, effleurant des doigts le livre. Il avait envie de lui dire que tous les livres qu'elle pouvait lui présenter lui plaisait, qu'elle ne se trompait jamais. Il parvint tout juste à dire :

« Il est très ... Adapté. »

Il secoua la tête, ce n'était pas ce qu'il avait voulu dire mais il se sentait toujours un peu idiot. Il regarda la bouteille dans sa main et soupira. Il fallait qu'il réussisse à passer à côté d'elle et retourne près de Bill.

« Adapté ? Merci, je suppose, dit-elle avec un petit rire. Tu ne viens plus beaucoup à la librairie ?

- Je suis très occupé avec le travail, ces derniers temps. »

Il ne savait pas comment il avait faire pour dire une phrase complète alors que son cœur battait la chamade. Elle l'avait tutoyé. Elle n'avait pas dit « Monsieur Weasley », elle avait dit « tu » et il croyait bien que c'était la première fois. Audrey hocha doucement la tête, à la manière de quelqu'un qui acquiesce sans trop y croire. Il montra du doigt la bouteille et prit une grande inspiration pour se frayer un chemin jusqu'au salon. Il fit un sourire à Bill qui fronçait les sourcils. Un sourire un peu paniqué. Un sourire qui cachait mal que tout son être avait été retourné dans tous les sens. Bill regarda Audrey revenir de la cuisine avec son grand sourire et quelques cacahuètes en plus. Percy ne leva plus les yeux vers elle. Elle discuta avec Bobby de quidditch, il lui exposa le classement et les chances que Flaquemare avaient de battre des Harpies de Holyhead. Bill lui annonça qu'il soutiendrait les Harpies, ce qui lança un long débat.

« Ma petite sœur joue dans l'équipe, évidemment que je soutiens les Harpies, la famille avant tout !

- Je ne suis pas ta famille, moi ? s'exclama Bobby scandalisé. Et elle est dans les remplaçants, il me semble.

- Elle n'y restera pas longtemps, dit Percy d'une petite voix qui étonna Bobby.

- J'attends de voir si elle est si forte que vous le dîtes.

- Si tu te fais battre par mini-Weasley, Bobby, je me moque de toi ad vitam aeternam, susurra Vivian pour l'énerver.

- Mini-Weasley a appris avec les meilleurs, déclara Bill en se montrant du doigt. Tu n'auras aucune chance. »

Bobby fit une petite grimace et secoua la tête, n'y croyant pas. Percy était fier de Ginny, il pourrait parier sans problème sur elle. Elle était jeune, sortait tout juste de Poudlard mais il avait toujours cru en elle. Lui-même ne jouait que très rarement au Quidditch, il faisait le gardien parfois quand ils jouaient dans le jardin avec toute la famille mais ça faisait longtemps que ce n'était plus arrivé. La plupart du temps, il arbitrait ou regardait de loin.

Audrey le regardait toujours avec ses yeux souriants. Percy tentait de participer à la conversation pour donner l'impression que ça ne le préoccupait pas, qu'il s'en fichait bien qu'elle ait remarqué qu'il ne venait plus à la librairie. Mais dès qu'il surprenait son regard, il était bousculé dans ses convictions. Qu'avait-il vraiment vu l'autre jour ? L'étudiant l'avait-il véritablement embrassée ? Peut-être que ce n'était que le fruit de son imagination. Peut-être même qu'elle ne le regardait pas vraiment différemment des autres. Quand Fleur parlait des équipes françaises, elle souriait tout autant, attentive.

A la fin de ce petit apéro dînatoire que Percy ne trouva pas si désagréable que ça, il voulut aider Fleur à faire la vaisselle pendant que Bill offrait une petite tisane à tout le monde, recevant ainsi quelques moqueries de Vivian et Bobby qui trouvaient que Bill vieillissait de plus en plus. Mais Fleur lui lança un regard noir et lui chuchota :

« Percy Weasley, qu'est-ce que tu fais ? Laisse-moi et va la voir, tu m'entends ? Elle t'a envoyé des signaux toute la soirée, soit tu es aveugle, soit tu t'en fiches. Non mais franchement ! s'exclama-t-elle en voyant la tête apeurée. On ne va pas demander à ta place !

- Fleur, chuchota Bill en lui faisant signe de baisser la voix.

- Vous pensez vraiment que ... ? »

Fleur soupira bruyamment, visiblement énervée par sa lenteur. Bill fit un sourire confiant et hocha résolument la tête. Percy jeta un coup d'œil vers le salon et prit une grande inspiration avant de souffler un bon coup et de chuchoter :

« Je lui dis quoi ?

- Sois naturel, par Mélusine ! fit Fleur en levant les yeux au ciel.

- Tu n'as qu'à lui parler de littérature. »

Percy adressa à Bill un petit sourire crispé qui avait l'air particulièrement amusé. Percy ne savait plus vraiment comment être confiant, cela faisait longtemps qu'il n'était plus le fier garçon qu'il avait été. Il avait pourtant demandé à Pénélope Deauclaire de sortir avec lui. Comment avait-il fait à cette époque ? Il ne s'en souvenait plus. Être naturel. Il trouvait son naturel peu attrayant.

Il alla se rasseoir dans le petit salon. Tout le monde avait un peu changé de place, Audrey était à côté d'Otto mais il discutait activement avec Bobby et elle regardait avec amusement Abbie reprocher à Vivian de fumer trop. Il s'assit sur le fauteuil, juste à côté du canapé où était Audrey.

« Je ne voulais pas dire adapté, tout à l'heure, dit-il en prenant tout son courage. Enfin, ton petit livre est très adapté pour un petit enfant, mais c'est surtout un travail remarquable. »

Il n'en revenait pas. Il venait de faire des phrases complètes et à peu près claires. Elle posa ses yeux sur lui et murmura :

« Merci, Monsieur Weasley. »

Percy ne savait pas comment le prendre. Son sourire semblait moins franc que d'habitude. Un frisson le parcourut. Était-ce là la preuve qu'il s'était fait à nouveau des idées ? Ou l'avait-il froissée de quelque manière que ce soit ?

« Vous devriez dire à votre patron de vous laisser tranquille. Ça n'arrange pas mes affaires de perdre mes meilleurs clients.

- Vous devriez arrêter de leur faire des cadeaux si vous avez peur pour vos revenus.

- Je croyais que vous aviez aimé le livre, dit-elle avec un regard un peu étonné.

- Je l'ai beaucoup aimé, même s'il n'était pas très réaliste.

- Et de toute façon, ce n'était pas vraiment un cadeau. Cela fait plusieurs mois que vous payez toujours plus qu'on ne vous le demandait. C'est une sorte de retour sur investissement. »

Elle esquissa un petit sourire. Mais il y avait quelque chose de sérieux dans ses yeux, comme si elle attendait quelque chose de lui mais qu'il ne comprenait pas. Il avait toujours ce doute sur l'étudiant, il avait toujours plein de questions en tête mais Bill arriva avec la tisane et un petit sourire aux lèvres. Audrey détacha son regard de Percy pour prendre une tasse et elle demanda en passant son nez dessus :

« C'est de la reine des prés ?

- Aucune idée, dit Bill en riant, c'est un mélange que les parents de Fleur nous ont offert.

- Il est possible de reconnaître la tisane rien qu'à l'odeur ? Cela demande de l'entraînement, certainement. »

Percy avait dit ça l'air de rien, faisant allusion aux longues tirades de l'étudiant en Botanique qu'il entendait parfois, quand ils étaient à l'étage de la petite librairie. Audrey fronça les sourcils. Avait-elle compris le sous-entendu du rouquin à lunettes ? Bill les regarda avec des yeux un peu inquiets. Il lui semblait que son frère discutait avec Audrey mais que ça ne tournait pas exactement comme il l'aurait voulu. La jeune femme esquissa un sourire amusé et chuchota quelque chose que Bill ne put pas comprendre. Il n'y avait que Percy pour entendre :

« Je pourrais vous apprendre, Monsieur Weasley. Mais pour ça, il faudrait que votre patron vous laisse du temps libre. »

Percy ne répondit rien. Il sentait toujours le souffle de la libraire près de son oreille. Elle s'était soudainement intéressé au collier que Vivian portait et riait en entendant son explication. C'était comme de petits éclats, des petits tintements tout doux qui parvenaient à son oreille, son rire. Bill croisa le regard de son frère qui espérait voir une réaction sur son visage, pour essayer de comprendre que ce qu'il venait de se passer. Mais même Percy n'en était pas sûr. Il avait pâli et se leva, les jambes un peu cotonneuses pour aller aider sa belle-sœur. Elle le regarda de travers et lui lança un torchon pour qu'il essuie la vaisselle.

La soirée ne se termina pas trop tard, Bobby avait un entraînement difficile le lendemain, Vivian avait des choses mystérieuses à faire et Audrey avait baillé. Otto et Abbie voulurent rester pour aider à ranger mais Bill leur assura que ce n'était pas grand-chose. Tous les amis étaient partis. Bill se tourna directement vers son frère une fois la porte fermée.

« Alors ?

- J'en sais rien, soupira Percy. Je suis juste fatigué.

- Tu as fait des efforts, déjà, c'est bien, dit son frère avec un sourire d'encouragement.

- Ce n'était pas terrible, avoua Fleur en faisant soupirer son mari. C'est vrai, tu as fait des efforts mais tu ne sais pas t'y prendre, Percy, c'est tout. Arrête de râler, William, vous savez que j'ai raison. Percy, il faut persévérer, coûte que coûte. De toute façon, si tu n'essayes pas de l'inviter, elle va te passer sous le nez et ce sera bien fait pour toi. »

Fleur avait des mots durs, elle ne s'en rendait peut-être pas compte. Bill avait l'impression qu'elle allait détruire son petit frère en disant cela mais il hocha la tête. Percy avait compris. Il avait un peu envie de pleurer, comme lorsqu'il se faisait gronder par sa mère quand il était petit mais le message avait eu le mérite de passer. Il avait compris. Il transplana rapidement pour retourner chez lui et il s'endormit directement après avoir enfilé son pyjama. Il fallait qu'il arrête de réfléchir trop et passe à l'action.

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