Chapitre 20: Le secret de l'océan
Alors qu'ils marchaient de nouveau sur l'herbe humide du royaume des fées et sur les pavés qui les menaient à l'arbre des fées, ils entendirent des exclamations de voix. Ils se regardèrent étrangement et silencieusement comme des espions en herbe, ils se dirigèrent vers le tronc de l'arbre, parcourant en petit bonhomme les tables de champignon.
—RECULEZ ! RECULEZ ! Cria une voix d'homme aux sublimes créatures.
Ils virent avec étonnement les fées gardiennes et quelques fées être prisonnières contre l'écorce du grand arbre. Devant eux, des hommes les maintenaient prisonnières en leur pointant leurs propres lances. Les fées leur lançaient des bruits de grognement et de rage.
Percy jeta un regard vers la plateforme où se trouvaient Morgane et Jeanne. Vont-elles bien ? Jeanne est-elle réveillée ? Qu'est-ce qu'il se passait ici ? Qui était ces gens ? En tout cas, une chose est sûre, ce n'était pas des Sang-mêlé. S'asseyant derrière la table en forme de champignon avec toute sa discrétion, il remit —pour une troisième fois— ses chaussures ailées données par Luke.
—Qu'est-ce que tu comptes faire encore, Percy ? Demanda Annabeth en se penchant, son souffle se répercutant contre l'oreille du jeune homme.
—Allez voir ce qu'il se passe là-haut. Ça m'inquiète et je ne peux pas laisser faire ces hommes attaqués des êtres innocents. Répondit Percy.
—Ce n'est pas des êtres innocents, à proprement parler. Fit Annabeth.
—Au moins, je vais tenter quelque chose. Déclara Percy en se redressant.
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Percy allait pour s'envoler, ses pieds se soulevant du sol, mais il se fait rapatrié au sol par Annabeth qui l'avait tenu par les chevilles, l'empêchant de rejoindre Jeanne. Atterrissant sur la terre ferme, il se retourna pour regarder —avec colère— Annabeth.
—Qu'est-ce qui te prend ? Demanda Percy, furieux.
—Toi, qu'est-ce qui te prend ? Arrête d'agir sans avoir de stratégie, un jour, tu vas tous nous faire périr. Que comptes-tu faire pour eux ? Demanda Annabeth en lui montrant d'un signe de tête les hommes qui retenaient à côté d'eux les fées.
Percy émit un grognement de mécontentement et regarda les hommes de dos. Pourquoi il y avait tout le temps un obstacle qui leur barrait la route ? C'était énervant à la fin ! Raisonné, Percy se rassit, se cachant à nouveau à la vue de ses adversaires et regarda Annabeth fouiller son sac-à-dos beige.
—Qu'est-ce que tu fais ? Demanda Percy, curieux.
—Je cherche des cartes que j'ai faite pour des situations comme celle-ci. Répondit Annabeth tout en remettant une de ses mèches brunes derrière son oreille qui lui cachait la vue.
Percy soupira et s'ébouriffa les cheveux.
—On n'a pas le temps de réfléchir ! On doit foncer dans le tas ! Déclara Percy un peu plus fort.
—Chuut ! S'alarma Annabeth.
Surpris, Percy cacha sa bouche avec sa main droite et se baissa, se collant plus à Annabeth qui rencontra le dos de Grover. Le centaure était tout près d'eux, allongé sur ses pattes de cheval et les hommes, ayant entendu du bruit, tournaient autour d'eux, incrédules.
—Qu'est-ce que c'était ? Demanda l'un d'eux.
—Sûrement un rat. Répondit le troisième.
Les fées se regardaient, elles aussi curieuses de cet étrange bruit. Annabeth et Percy soupirèrent de soulagement tout comme Grover et le centaure. Annabeth fusilla Percy du regard comme si des lance-flammes auraient pu transpercer le corps de son meilleur ami.
—T'es content ? On n'a bien failli ne rien pouvoir faire à cause de ton côté impulsif. Déclara Annabeth.
—Excuse-moi. C'est juste que...Commença Percy avant de se perdre dans ses pensées.
Annabeth releva la tête pour le regarder et l'analyser, intriguée de savoir les derniers mots de Percy. Celui-ci se demandait ce qu'il allait dire. Juste que quoi ? Il ne savait même pas lui-même ce qu'il allait dire. Pourquoi se souciait-il tant que ça de Jeanne et de Morgane ? Qui plus est que cette dernière ne leur avait pas fait de cadeau au premier abord. Il regardait les hommes vêtus de rouge devant eux, inquiet de ce qu'il pouvait arriver. Ce n'était pas le temps de faire la guerre des clans.
Ils devaient sauver Artémis.
—Que doit-on faire ? Demanda Percy.
—Laissez-moi faire, vous, occupez-vous des autres. Répondit Chiron.
Sans laisser aux enfants de répondre, le centaure se redressa —ayant plié ses jambes de cheval pour être à la même hauteur que les adolescents— et à la surprise des adolescents, se jeta dans la foule comme Percy l'aurait fait quelques minutes plutôt.
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Il sortit une épée de sa besace comme par magie et assomma dans des gestes héroïques, leurs adversaires qui se retournèrent ébahie et sous les cris hystériques des fées qui se relevèrent, effrayée par la situation. Pendant ce temps-là, Percy, Annabeth et Grover s'était jeter à l'extérieur de leur cachette pour courir jusqu'à la plateforme, profitant du chaos.
—Là-bas, chef ! Ce n'est qu'une diversion ! S'exclama l'un des soldats.
—COURREZ ! S'écria Percy.
Annabeth et Grover coururent du mieux qu'ils purent tandis que Percy se mit à voler. Entraînée pour ce genre de situation, Annabeth se jeta sur les lianes qui maintenaient la plateforme en suspend pour la monter. Effrayé et peureux, Grover suivit la guerrière tant bien que mal.
Arrivé en premier en haut, Percy attendit ses amis qui arrivèrent essoufflé par ce trop plein de sport. Percy les aida à terminer leur monter et ils se retournèrent pour observer un horrible tableau. Un homme aux cheveux châtains tenait Jeanne —qui était réveillée— dans ses bras et tenait en joue Morgane par son propre sceptre. Rolland était de dos et n'avait pas encore vu les nouveaux venus qui se précipitèrent pour aller se cacher derrière un tas de rocher qui était la source de plusieurs chutes d'eau.
Il fronça les sourcils en voyant Gabrielle au côté de Morgane. Elle à dû surement réussir à s'échapper des mains de Rolland...Mais que fessait-elle ici ? Subitement, un pincement au cœur lui fit penser au camp des Sang-mêlé. Si Gabrielle était là, cela voulait dire que le camp était en danger, qu'il avait été attaqué pendant leur absence. Qu'en était-il maintenant ? Les Sang-mêlé allaient-ils tous bien ?
—Qu'est-ce que tu comptes faire, Rolland ? Demanda Jeanne d'une voix effrayée.
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Percy, Grover et Annabeth se regardèrent surprit. Elle le connaissait ? Comment était-ce possible ? Qu'elle était leur relation ? Percy se rendit compte à ce moment-là, qu'ils ne connaissaient rien de Jeanne, même pas les informations générales qui faisaient l'identité d'un être humain. Il sentit son cœur se pincer à cette idée. D'où venait-elle ? Qui connaissait-elle ? Sa famille ? Quel âge a-t-elle ? Si elle avait des passions, des centres d'intérêts. Il ne savait même pas si elle avait des amis. Il n'était pas croyable !
Morgane serrait ses poings, faisant entrer ses ongles dans ses paumes de main. Elle mordit sa lèvre inférieure et ses yeux fusillaient d'un regard noir, Rolland. Que pouvait-elle faire sans blesser la fille de Némésis ?
—Je vais te ramener auprès de ton père, Jeanne. Il m'a demandé de te ramener à la maison. Déclara Rolland.
—Quoi ? Mais je n'ai pas fini ma quête que mon père m'a confié ! Je ne peux pas revenir sans le lui avoir montré ! S'exclama Jeanne, déçue du changement de perception de son père.
—Princesse, je ne peux rien y faire. Fit Rolland en s'avançant vers elle.
Princesse ? Percy jeta un coup d'œil surprit à Annabeth et Grover. Était-ce un surnom ou un titre qu'utilisait Rolland ? Il secoua la tête et ils continuèrent à regarder, intrigué par la suite des événements, se mordant sa mâchoire intérieure, contrariée et vexée que Jeanne ne lui ait rien dit à propos de cela.
—Laissez-là tranquille ! Elle ne peut pas retourner à l'océan ! S'exclama Morgane.
—Et pourquoi ça ? Tu crois que tu vas m'en empêcher ? Demanda Rolland.
—Crois-moi, tu ne ferais que la tuée. Déclara Morgane.
—Qu'est-ce que tu dis ? Demanda Rolland, intrigué et inquiet.
Il ne voulait pas mener à mal sa mission. Il était le fidèle du Roi et il ne pouvait décevoir celui-ci, quitte à ne pas ramener sa fille s'il la blesse afin de ne pas avoir le courroux du Roi. Il était quand même sain d'esprit et n'était pas comme tout ces méchants qui avaient un malin plaisir à torturer ses victimes.
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—Tu dois savoir, toi soldat de la mer, qu'à cause de mère-nature, qui est malade, toute la forêt que ce soit terre et mer, pourrit à grande envergure. Si Jeanne retourne en mer, elle se fera tuée par ce poison misérable qui la succombe. Le désastre qu'on connait maintenant est causé par le Moringa qui est en toi, Jeanne. Il n'a jamais été délivrée auparavant et n'a jamais touché Artémis puisque tu n'as pas quitté l'océan jusqu'à aujourd'hui. Artémis a été imprudente, ce n'est que sa punition d'avoir créée le Moringa pour Chloris. Déclara Morgane.
—Pourquoi, Morgane ? Qu'est-ce que c'est ? Demanda Jeanne, intriguée par ces propos.
—Il y a longtemps ma chère, j'étais la meilleure amie de ta mère avec Chiron et Nicholas ton père. Tu étais très fragile enfant puisque tu as mal été formée dans le ventre de Némésis. Elle s'en voulait et faisait tout pour te guérir puisque tu pouvais même en mourir d'après les médecins marins. Pour te sauver, ta mère à dérobée à la nymphe Chloris, le Moringa soit l'arbre de vie. Pour protéger son peuple, Chloris avait demandé à Artémis de lui fabriquer une plante qui aurait le pouvoir de cacher son royaume aux mondes des humains après avoir subi plusieurs pertes par les hommes. À présent, Chloris hait plus que tout au monde les hommes et s'ils osaient s'approcher de son royaume, même s'ils ne le voyaient pas, elles les emprisonnaient dans les arbres, comme toutes nymphes feraient. Raconta Morgana.
Morgana s'arrêta de parler, essoufflée et pour laisser Jeanne digérer toutes ses informations. Devait-elle continuer ? Jeanne semblait être plus pâle et tremblait face à son discours. Après un certain temps de réflexion, Morgana reprit.
—Depuis, Chloris cherche le Moringa pour rétablir l'ordre. Le Moringa a grandi en toi, depuis dix-huit ans. Jeanne, tu es très liée avec Artémis, créatrice de cet arbre. Si le Moringa quitte son état naturel qui est l'eau depuis trop longtemps, il devient un poison mortel à cause de son effervescence qui se propagera dans tout le royaume. Tu es la porteuse d'une plante à double-tranchant. L'arbre de vie est devenu le cœur même de l'océan depuis que Némésis l'a dérobée à Chloris. Tu es devenue la vie de l'océan, le secret de l'océan. C'est pour cela que l'océan se meurt depuis que tu l'as quitté tout comme la terre. On n'a pas empoisonné Artémis. C'est un effet secondaire. Avoua Morgana.
Song : Yesung – Love really hurts
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Jeanne tremblotait face à cette révélation inavouée par son père depuis bien trop longtemps. Était-ce pour cela que son père voulait qu'elle retourne à l'océan ? Était-ce là, le secret que son père voulait à tout prix protéger ? Protégeait-il seulement ce secret au lieu d'elle ? N'avait-elle pas le droit de le savoir en premier lieu ? Qui était-elle réellement ? Son identité venait de disparaître complètement, elle était perdue.
—Le processus à sûrement dû commencer en toi à partir du moment que tu as quitté l'océan. Reprit Morgane.
—Ce qui veut dire...ce qui veut dire que c'est moi qui aie empoisonné Artémis en quittant impulsivement l'océan ? Demanda Jeanne en déglutissant, ayant peur de la réponse et peinée à l'idée d'avoir fait du mal à Artémis sans le vouloir.
—J'en ai bien peur, mais tu ne savais rien, Jeanne, ne t'en veux pas. Pour te protéger de la colère de Chloris, Nicholas n'a rien voulu t'avouer pour amoindrir ta peine d'avoir perdue préalablement ta mère. Il a même ignoré ses propres sentiments qui sont devenus impulsives et méchants pour mieux te protéger. Pour Némésis, elle a déclencher une furie chez Chloris qui a transformé ta mère en arbre. Avoua Morgane.
Tremblotante, Jeanne finit par tomber à genoux, entraînant Rolland dans sa chute. Percy, Annabeth et Grover n'en revenaient pas. Caché près d'eux, ils ont pu entendre la complète conversation et un poids mort alourdissait leurs épaules. Ils avaient fait tous ça pour rien ? Il n'existait même pas d'antidote ? Non, c'était impensable...!
Que devait-elle faire ? Jeanne ne savait plus quoi penser. C'était trop pour son réveil. Devait-elle retourner auprès de son père pour exaucer son désir de la revoir ? Devait-elle retourner à l'océan sans avoir accompli la quête de son père pour lui montrer que le grand amour existait réellement ? Devait-elle rester auprès de Percy et ne pas se préoccuper de ça, d'ignorer ce fait comme elle l'avait toujours fait depuis dix-huit ans ? Devait-elle retourner auprès de son père et comme il le voulait, se marier à Vincent, prince du deuxième royaume, pour unir leur force ? Qu'en était-il de sa volonté ? Et sa mère ? Pouvait-elle la libérer ? Jeanne ne savait plus quoi faire , que penser et comment réagir.
Son cœur tambourinait furieusement dans sa cage thoracique, l'essoufflant. Si elle retournait auprès de l'océan, ne guérissait-elle pas Artémis ? Si le Moringa, l'arbre de vie, était en elle et était liée à Artémis que quand elle était dans l'eau, tout s'arrangerait non ? Devait-elle s'enfermer dans son monde et ne plus en ressortir au risque de rendre malade les gens qui pourrait l'entourer ? Devait-elle priver sa curiosité de connaître le monde extérieur ? Plus elle pensait à cela, plus sa tête lui tournait. Qu'était-ce le meilleur choix ?
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NDA : J'espère que la révélation faite par Morgane, est assez clair pour vous. S'il y a quoi que ce soit que vous ne comprenez toujours pas, n'hésitez pas à me le faire savoir en commentaire ! Je pourrais vous l'expliquez peut-être un peu plus mieux ! Merci de lire ma fanfiction❤
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