Chapitre 2 : Le portail royal


La sirène observait avec admiration la dune corailleuse qui s'élevait vers la surface, de plats coraux ornaient sa structure, l'embellissant à merveille et l'harmoniant avec les autres coraux qui l'entourait. Elle vit l'immense trou en forme de cercle vide de toute énergie à l'intérieur de la grande arche, à ce moment, une bande de poisson de couleur orange et blanc traversait le portail inactivé se dirigeant vivement vers elle. Jeanne reconnut la race et ce n'était qu'autre des poissons clown lui tournoyant autour d'elle la faisant rire avant de repartir dans une autre direction. Son rire parvenait à d'autres poissons qui venaient vers elle comme attiré par un aimant et ils virent leur jeune amie.

— Bonjour, mes chers amis. Dit-elle.

— Bonjour, Jeanne. Dit un poisson.

— Fishy ! S'écria-t-elle en voyant un noir et blanc à tête orange venir vers elle.

Elle prit le poisson dans ces bras et de son nez, elle lui toucha son petit nez pour le saluer.

— Que fais-tu ici ? Demanda Fishy.

— Oh, je dois aller au monde des humains.

— Encore ? Tu n'en as jamais assez toi de voir ces humains ?

— Non, ils sont... comment dire...

— Intéressants. Compléta Fishy.

— Oui, voilà et puis, mon père m'a donné une mission. Dit-elle.

Fishy regarda la jeune fille et celle-ci ria.

— Je dois montrer à mon père que le vrai amour existe. C'est la chance qu'il me fallait pour lui faire comprendre qu'il a tort et pour lui faire rappeler maman. Avoua-t-elle.

Les cheveux marrons de la jeune fille flottaient dans son dos, se faisant caresser par des douces vagues.

— Alors, c'est le grand jour. Dit Fishy, tristement à l'idée de ne plus revoir pendant très longtemps sa meilleure amie.

— Oui, je suis si contente, mon père me donne une chance de lui prouver que ce que je dis est réel. Je ne peux pas me tromper. Dit-elle, confiante.

Fishy hocha la tête, n'ajoutant rien et nagea au côté de sa meilleure amie. Jeanne se dirigea vers le portail qui dégageait une puissance phénoménale même s'il n'était pas activé. Seul une pierre royale pouvait activée l'arche ; se dressant de toute sa hauteur devant la jeune fille, l'intimidant. Elle déglutit et vit une partie de l'arche ressemblant drôlement à un mini-tunnel incruster dans le corail.

Elle soupira, tendit la main vers son diadème qui ornait sa tête et prit la pierre royale qui trônait dans le cercle ovale au centre. Un tintement raisonna autour d'elle, une puissance phénoménale s'en dégagea et la pierre royale, un lapis lazuli, brillait de mille feux. Sa couronne était simple, elle était formée de petit corail rouge et rose avec des étoiles de mers qui faisaient office de décoration. Trois pointes étaient formées l'une à côté de l'autre pour faire le diadème. La petite pierre bleue en forme ovale était au centre montrant, fièrement, à tous les sujets qu'elle appartenait à la famille royale.

Regardant sa pierre de naissance et son appartenance à sa lignée, Jeanne sentit une admiration envahir son cœur. Elle devait à tout prix faire attention à sa pierre. Elle la serra dans sa main et avec un regard déterminé, observa l'arche qui allait lui permettre de rejoindre le monde des humains.

Finissant par s'approcher du petit tunnel, elle inséra la pierre dans le trou et entendit un petit bruit d'air absorber la pierre. Soudain, un petit tremblement marin retentit autour d'elle et de ses yeux émerveillé et à la fois surpris, même si ce n'était pas la première fois qu'elle venait ici, elle resterait toujours aussi admirative par la beauté des lieux. Elle vit une lumière bleue s'installa dans l'intérieur du demi-cercle créant un champ de force.


Song :  

https://youtu.be/4ymhb-90PbM


Un puissant vent marin fit effrayer les poissons qui s'enfuient, faisant reculer par la puissance du vent la jeune sirène et le champ de force détruisa quelques coraux qui étaient incrustés contre les parois rocheuses du portail tombant lourdement contre le sable. Jeanne avança de nouveau, une fois que tout était calmé, vers le vortex. Elle tendit sa main vers le portail, la fit traverser et ressentit une énergie nouvelle l'envahir avec une petite sensation étrange picoter ses doigts.

Elle retira vivement sa main et la secoua rapidement. Soufflant de soulagement, elle se tourna vers son petit poisson noir et blanc à la tête orange qui l'observait tristement. Elle le serra une dernière fois contre sa poitrine et lui fit un signe d'au revoir. Prenant son courage à deux mains, malgré ses nombreuses traversées une peur ne la quittait pas, elle traversa le portail.

Jeanne arriva de l'autre côté, dans l'eau, elle se retourna pour faire face au reflet du portail. Sa pierre royale se dressa fièrement à l'extrémité d'un petit corail qui formait le bout du tunnel. Reposant fièrement contre un petit coussin. La jeune fille reprit son bien et regarda son poignet ou son diadème était reposer.

Une pointe, celle qui formait le centre du diadème, ornait son majeur tandis que les deux autres petites pointes formaient une fine lanière argentée autour de ses articulations de sa main droite allant jusqu'au poignet afin de créer un bracelet reliant ainsi les coraux, qui formaient la structure de son diadème, ressemblant à une torsade qui forma le bracelet argenté et où les étoiles de mer s'étaient transformées en pierre orange pour incruster la lanière. Elle était émerveillée par ce bijou magnifique et remit son bien à la pointe qui longeait son majeur.

Inconsciemment, elle manqua d'air puisqu'elle contemplait longuement son bracelet qui remplaçait l'ancien. En effet, en passant par le portail, son corps se transforma : sa nageoire changea par des jambes et ses branchies avaient disparues. Elle porta ses mains à sa gorge essayant de retenir une respiration. Suffocante, elle remonta rapidement à la surface du lac afin de rependre de l'air.

Respirant à nouveau, elle ouvrit faiblement les yeux et regarda le magnifique ciel bleu —qui se tintait d'orange et de rose, indiquant la fin de la journée— s'offrant à ses pupilles qui commencèrent à se délayer vers une autre couleur plus claire. Seulement, sa contemplation s'arrêta lorsqu'à peine avoir entendu des cris de guerre à travers les bois qui entourait le lac, elle se fit entraîner sous l'eau.

Jeanne serrait sa bouche, mordant parfois ses lèvres légèrement teintées d'une couleur saumon et elle finit par ouvrir, à nouveau, ses yeux. La couleur violette revient dans ses pupilles qui scrutèrent les algues et elle baissa la tête pour voir quelque chose de visqueux s'être enrouler autour de sa cheville. Elle écarquilla les yeux en voyant les pupilles globuleux luisant à travers l'eau foncé d'un monstre marin l'observer et elle ouvrit la bouche pour sortir un cri, cri qui se fit camoufler par la rentrée de bulles marines dans son gosier.

Elle se débattit et donna des coups de pied sur le tentacule qui l'emmenait profondément dans le fond du lac, formant des bulles marines autour d'elle puisqu'elle brassait l'eau de ses membres. Elle remonta plusieurs fois à la surface après s'être libérée, mais se refit capturée, le tentacule qui la reprenait entourait sa taille et en essayant de se débattre une énième fois, elle mordit avec dégoût le tentacule qui la maintenait. La jeune fille regardait le ciel du coin de l'œil et reporta son attention sur le monstre qui faisait toute la surface du lac.

Ses tentacules bougeaient à un rythme régulier et se fracassait parfois sur l'eau faisant des vagues auxquels, quelques gouttes d'eau époussetaient la demoiselle. La pieuvre émit un cri de colère et resserra l'emprise sur la jeune fille. Soudainement, la pieuvre remonta à la surface et elle sentie son corps se suspendre entre l'air et l'eau. Parfois, elle le sentait bouger au rythme du mouvement de la pieuvre, ses cheveux chatouillaient ses omoplates.

Jeanne essaya de se débattre bien qu'un manquement d'air lui survient, mais peine perdue, plus elle se débattait et plus l'emprise du tentacule se resserrait sur elle faisant arrêter sa circulation sanguine. Elle voyait l'étourdissement arriver et sa vue se flouta, l'énergie s'envolait de son corps peu à peu. Son regard s'attarda brusquement sur un attroupement de garçons et de filles avec en main des épées, des lances, des boucliers et un drapeau qui observaient le spectacle avec étonnement.

Elle sentie son corps s'alléger et ses bras se balancèrent dans le vide. Elle s'évanouie après avoir entendu des cris d'horreur et un « splash » parvenir à ses oreilles tandis qu'elle se sentait emmener, à nouveau, dans les profondeurs du la par le gardien de cette grande étendue d'eau.

Jeanne releva la tête vers la surface afin de regarder les derniers rayons de soleil travers les tréfonds du lac qui la séparait de sa maison. Elle plissa les yeux en voyant une ombre nager vers elle en faisant des gestes fluides et grands. Elle sentait l'étau de la pieuvre se resserrer et elle gémit, englobant de l'eau dans son œsophage.

À l'instant d'après, elle sentait l'étau se desserrer et elle se fit tirer brusquement vers la surface, par des bras musclés qu'elle sentait contre sa poitrine et une main chaude lui tenir sa hanche nue. Elle sombra dans l'inconscience contre le torse musclé de son sauveur. 

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