Clignant des yeux, elle fut éblouie par la lumière et de sa main droite, elle cacha cette forte lumière pour ne pas être aveugle. Elle tourna la tête et essaya de comprendre où elle aurait pu atterrir. Des grandes colonnes en bois étaient positionnés dans la pièce à une distance raisonnable du mur afin de maintenir le bungalow. Des lits de fortune étaient installés entre chaque colonne de bois. Des rideaux blancs accrochés contre les murs cachaient avec difficulté la lumière, la laissant plutôt entrer dans l'habitacle. Des chariots étaient positionnés sur le côté droit pour laisser reposer des outils médicaux.

Jeanne se redressa et sentit un tissu liquide tomber sur ses cuisses. Elle le prit et l'observa sur toute les coutures. Curieuse, elle toucha son front et le sentit moins chaud et déposa à nouveau le tissu. Elle l'enleva et toucha son front. Il était beaucoup moins chaud quand le tissu mouillé était sur sa peau crémeuse.

— Tu avais de la fièvre, c'était pour refroidir la chaleur. Déclara une voix féminine qui la fit sursauter.

Elle se tourna vers l'adolescente qui venait de rentrer et s'installer à ses côtés. Jeanne la vit lui tendre ses mains frêles et elle l'observa, intriguée. D'un geste qui la fit s'empourprée, elle lui tendit le tissu sous le rire de l'inconnue.

— Je m'appelle Annabeth, fille d'Athéna. À présent, je suis ton amie. Se présenta l'adolescente en plongeant le tissu dans une bassine d'eau afin de le tordre et d'essorer l'eau.

Elle répéta ce geste plusieurs fois avant d'étendre le tissu blanc sur le rebord de la bassine et de se tourner vers la jeune fille.

— Et toi, comment t'appelles-tu ? D'où tu viens ? Demanda-t-elle.

— Je...Je m'appelle Jeanne et mes nageoires m'ont amené ici. Répondit la jeune fille, sans se préoccuper des répercussions que ses propos pouvaient engendrer.

Elle regarda Annabeth avec curiosité lorsqu'elle vit la jeune brune la regarder de travers avant de partir à rire afin de débloquer la situation gênante qu'elle avait installée.

— Tes nageoires ? Tu rigoles, j'espère ? Ça serait fou pour une fille qui à l'air de n'avoir que deux jambes d'avoir une paire de nageoire, c'est le rêve de toutes les filles. Ria Annabeth.

— Mais je... Commença-t-elle avant de regarder ses jambes.

Elle écarquilla les yeux et se rappela alors sa transformation après avoir traversé le portail royal. Elle toucha ses pieds à travers le tissu rouge qui la recouvrait et joua avec ses orteils de pied. Elle donna des petits coups de pied sur le lit et c'est excité qu'elle se tournât vers l'adolescente qui l'observait étrangement.

—J'ai des pieds ! S'écria-t-elle.

— O-Oui... Tout le monde en a, c'est naturel. Dit Annabeth, interloquée par le comportement de son invitée.

— Oui, mais c'est la première fois que j'en vois d'aussi près. Avoua Jeanne tout en mettant une de ses mèches — devenues roux— derrière son oreille droite.

Annabeth soupira et s'ébouriffa ses cheveux châtains, elle sourit en voyant son meilleur ami passer à travers les fenêtres de son bungalow et entrer dans celui-ci. Il se dirigea vers elles et Annabeth sentit ses joues rougir.

— Alors, comment ça va ici ? Demanda-t-il en regardant l'invitée.

— Très bien, elle vient juste de se réveiller. Répond Annabeth.

Le jeune homme observa l'adolescente qu'il avait sauvé de la noyade et rougit en repensant à la nudité de la jeune fille lorsqu'il l'avait remontée. 

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Percy remonta à la surface et tenant la jeune fille inconsciente dans ses bras, il se ramena au rivage. Les cailloux et le sable s'incrustèrent dans sa peau lui arrachant quelques gémissements de douleur. Il allongea la jeune fille à ses côtés et reprit son souffle se frottant contre la joue blanche de la jeune adolescente, puisqu'il était à demi-allongé sur elle. Un de ses bras était à côté de sa tête et l'autre lui tenait toujours sa hanche nue.

— PERCY ! Appela une voix masculine.

Il releva la tête et rencontra les jambes touffues de son meilleur ami et vit l'attroupement revenir les encercler, l'étouffant.

— Tout va bien ? Demanda son ami.

— Oui, Grover.

Il se redressa et reluqua la jeune fille. Écarquillant les yeux et des rougeurs empourprant ses joues, le fit se relever à la vitesse de l'éclair lorsqu'il remarqua le détail. Grover suivit le geste de son meilleur ami et détourna les yeux plus rapidement que Percy.

— Par Zeus ! S'écria-t-il.

Percy, revenant à ses esprits et ne voulant pas qu'on abuse du regard de la jeune fille, prit son gilet qui traînait au sol lorsqu'il l'avait retiré pour plonger à l'eau et couvrit l'adolescente avec, cachant ces belles formes. Ensuite, sous les yeux interloqués des autres adolescents, il prit contre lui — une main sous les genoux et une autre lui tenant les omoplates— la jeune inconsciente et se dirigea vers le camp des sang-mêlé.

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— Tu peux te lever ? Demanda Percy en regardant intrigué la rousse.

Il aurait cru un instant dans l'eau que ces cheveux étaient châtains. Il secoua la tête et regarda Annabeth qui l'observait avec des yeux rieurs et indignés. Il ne se posa pas plus de question et regarda l'adolescente qui avait poussé la couverture qu'il lui avait préalablement mise. Il la vit jouer avec ses orteils et passa à travers le lit de camp ses jambes qui touchèrent le sol en bois pour la première fois de sa vie. Percy vit dans les yeux bleus de la jeune adolescente un éclat pétillant qui lui réchauffa le cœur.

— Je crois que je peux y arriver. Dit Jeanne inquiète et excitée de pouvoir marcher.

Elle se prit un peu d'élan et se leva. Jeanne émit un énorme sourire sur son visage tout en mettant ses mains en horizontale afin d'avoir de l'équilibre, elle regarda Percy et Annabeth.

-J'y suis arrivé ! S'excita-t-elle.

Croyant y arriver, elle commença un pas et un autre, avant que ses jambes flageolent. Elle s'écria lorsqu'elle trébucha et sous les cris de ses nouveaux amis, tomba dans les bras musclés de Percy qui la rattrapa avant qu'elle ne tombe.

Elle releva les yeux pour croiser les yeux bleus de Percy et elle sentit son cœur battre à cent à l'heure. Se maintenant dans les bras du jeune homme, Jeanne se releva calmement et recula tout en replaçant ses mèches de cheveux vagabondes. Marchant quelques pas à reculons, elle buta contre le lit de fortune et bascula sur le lit, la faisant reculer de quelques centimètres sous les rires d'Annabeth, de Grover et de Percy. Jeanne se redressa et les regardèrent, gênée.

— Je crois que j'aurais besoin de m'habituer à ces jambes. Élucida-t-elle en riant.

Percy s'avança vers Jeanne et lui tendit ses bras.

—Allez, viens tout doucement, fais-moi confiance. Déclara-t-il.

Jeanne le regarda et tendit ses mains crémeuses pour serrer les mains de Percy. Subitement, le jeune homme la tira et criant, elle se fit traîner jusqu'à quelques mètres sous les yeux rieurs d'Annabeth. Percy lui souriait et continuait à la faire tourner en rond jusqu'à ce qu'elle arrête de trembler des jambes. Tout doucement, il ralenti la cadence et arrêta son manège.

— Tu me fais confiance ? Je te lâche à trois. Prévient-il.

— Hum...Accorda Jeanne.

— Un...Deux...Trois. Compta Percy.

Au fil du décompte de Percy, le jeune homme put voir le visage de Jeanne traverser plein d'émotions différentes comme la nervosité et l'excitation, le faisant sourire, amusé. Comme il l'avait dit, Percy lâcha les douces mains de Jeanne qui tendait encore devant elle ses bras au cas où elle retomberait. Elle marcha doucement et réussit à faire la longueur de l'infirmerie sous les applaudissements de Percy et d'Annabeth.

— J'ai réussi ! J'ai réussi ! Annabeth ! Percy ! S'écria-t-elle juste avant de retomber et de se cogner contre les chariots dans un bruit assourdissant.

— Ce n'est pas encore ça. Dit Percy amusé et en tendant sa main droite vers Jeanne pour la relever, s'étant rapproché pour l'aider à se relever.

Jeanne sourit et remit sa main dans celle de Percy qui la releva. Ensemble, en compagnie d'Annabeth, ils quittèrent l'infirmerie. Tout de suite, l'air frais de l'après-midi lui fouettait au visage et faisait virevolter ses quelques mèches rousses.