Chapitre 51: Yseult et le lagon des âmes

Nouveau chapitre du jour ! 

Je vous souhaite une bonne lecture ! 📖✨

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-2 mois auparavant-


Clifford se retrouvait devant Hadès en compagnie d'Arthur qui était venu le chercher à l'extérieur de l'Olympe. Il malaxa entre ses doigts, les deux billes qu'il détenait déjà. À l'intérieur, on pouvait y voir les silhouettes d'une femme et d'un homme recroquevillés sur eux-mêmes, inconscient et coupé du monde extérieur : sans indice de temps.


Clifford regarda Hadès assis sur son trône qu'il avait dérobé de Zeus. La tension entre Hadès et Clifford était palpable. Non loin de lui, Arthur s'y trouvait et était prêt à intervenir en cas de dérapage entre les deux adultes aux grands pouvoirs.


Que voulez-vous déjà ? demanda Hadès.

Je vous avais demandé, il y a deux jours, si vous avez un moyen d'accélérer le processus de la prophétie, répondit Clifford d'une voix sec.

Hum, je vois...Je vois...Je m'en rappelle. Oui, je vous avais bel et bien dit que je pouvais faire quelque chose pour vous à ce sujet. Hélas, il me faut quelque chose en échange de votre part pour que j'ai votre parole. Vous voyez, c'est compliqué de nos jours de faire confiance à quelqu'un. Surtout quelqu'un comme vous, déclara Hadès.

Vous avez besoin de sécurité, je comprends, dit doucement Clifford, à votre place, j'aurais fait la même chose, ajouta-t-il.


Hadès regarda sournoisement Clifford avant de partir dans un rire fort et désagréable.


Que voulez-vous en échange ? demanda Clifford.

Ah ! Je vois que vous avez vite les affaires dans le cœur, déclara Hadès d'une voix enjouée.


Il tapa dans ses mains et se tourna pour observer le trône qu'il désirait plus que tout au monde depuis très longtemps. Ses bras croisés dans le dos, donnait une posture importante à Hadès devant Clifford qui restait de marbre tandis que le corps d'Arthur se tendait par angoisse. Il n'aimait pas être devant Hadès. Il se sentait vulnérable quand il se tenait devant lui.


Eh bien, je voudrais...comment elle s'appelle déjà ? demanda Hadès en se tournant brièvement vers Clifford.

Annabeth ? risqua Clifford en fronçant les sourcils.

Non, pas la fille d'Athéna. L'autre...murmura Hadès.


Clifford se tut et scruta dans un silence imperturbable la tunique noire et bleue d'Hadès. Arthur déglutit.


Alycia ? Vous voulez Alycia ? demanda Clifford.

Oui. Elle ! Je la veux. J'aimerais comprendre pourquoi vous la recherchez autant. J'aimerais comprendre d'où proviennent ses pouvoirs de sorcières qui m'ont l'air assez important et puissant, répondit Hadès.


Clifford se mordit l'intérieur de la joue droite et hocha la tête positivement.


Vous l'aurez. J'aimerais avoir ce moyen que vous m'avez promis, à présent, accepta Clifford.

Eh bien, mon unique moyen de vous aider est une femme.


En voyant, les sourcils de Clifford se froncer le sourire d'Hadès qui était affichée sur son visage s'agrandit.


Ça vous intéresse tant que ça ? Vous savez qu'elle est difficile d'accès et elle pourrait ne pas vous aider si vous ne lui plaisiez pas, prévient Hadès en rigolant.

Je m'en moque. Guidez-moi à elle.


Le sourire d'Hadès s'agrandit encore plus. Il sautilla sur place, excité à cette idée de faire inviter un nouveau visiteur dans son monde préféré : Le monde des âmes. Il ouvrit un portail en claquant des doigts.


Suivez-moi ! s'écria-t-il en rentrant promptement dans le portail bleu.

Est-ce que vous êtes certains que c'est une bonne idée, mon ami ? demanda Arthur, incertain et le cœur palpitant d'angoisse.

Ne vous en faite pas, je sais ce que je fais. Tu peux attendre ici.

Vous venez ? Le portail ne va pas se laisser ouvert toute la journée, rigola Hadès en sortant sa tête du portail.


Clifford leva les yeux, exaspéré et suivi le dieu des enfers. Il sentie un flux étranger démanger son corps et il frissonna. Il resta de marbre et ne dit rien à cette sensation désagréable qui lui picotait le corps pour ne pas amplifier la bonne humeur décontenancé d'Hadès à ce sujet. Devant lui, un long et petit couloir dans les teintes marines s'offrait à lui. Hadès se camouflait à la perfection dans ce décor sous-marin.


Il suivit sans discuter le dieu des enfers jusqu'à s'arrêter en apercevoir des silhouettes translucides marcher dans le même couloir qu'eux. 


Bienvenu dans le lagon des âmes ! s'écria Hadès. 


Hadès observait, du coin de son œil, son acolyte avec un sourire malicieux.


Ne vous en préoccuper pas, mon cher ami. 

Ce sont des âmes ?

Oui, effectivement. Ce sont des âmes errantes un peu comme les fantômes, expliqua Hadès.


Clifford se tut et regarda une âme flotter avant de s'entrechoquer contre le mur et de s'élever dans les airs en s'évaporant.


Ah oui, les murs sont néfastes pour eux, s'ils les touchent ils disparaissent à jamais et impossible de les récupérer, rigola Hadès.


Clifford ne rajouta rien et observa les âmes disparaître un à un en lâchant un hurlement fantomatique et faible qui se répercuta dans le seul et unique couloir de ce monde. Bientôt, ils arrivèrent devant une porte massive de couleur turquoise avec des motifs à arabesque incruster dans la porte. Hadès utilisa sa magie pour ouvrir la porte et celle-ci se mit à briller, à trembler pour s'ouvrir en grand, laissant apercevoir une pièce polygonal. En son centre, un énorme crystal rose et bleus surplombait la salle en forme polygonal. Clifford vit des écritures sur les murs et aperçu une immense fresque qui fit le tour de la pièce en dôme avant de froncer les sourcils en apercevant une lumière faire scintiller cristal. Le plafond de la salle des âmes était un toit en dôme faite de verre laissant pénétrée une lumière dont il ne savait pas la provenance.


Mon cher ami, je te présente Yseult. Une déesse de vent que j'ai réussi à récupérer son âme et à l'emprisonner dans ce crystal qui la maintient en vie. Enfin, à moitié, dit Hadès d'une voix confiante.

Que fait-elle ici ? demanda Clifford.

Elle est morte en théorie.

En théorie ?

Oui, je pensais que vous étiez plus...futés, dit Hadès.


Clifford fronça les sourcils et resta de marbre. Il regarda le crystal sous toutes ses formes et son regard s'attarda, plus particulièrement, sur ladite Yseult.


Cette...Yseult...Son corps est quelque part ? Ce que l'on voit est juste son âme, n'est-ce pas ? Et si ce moyen que vous me parliez était compliqué, c'est parce que vous ne pouvez pas la débloquer et ramener son âme dans son corps parce que vous n'aviez, justement, ou ne sachiez pas comment vous y prendre pour transférer son âme dans son corps corporel ?

Hum...En partie. Je sais de quelle manière procéder à transférer son âme dans son corps pour qu'elle puisse vivre. Mais voyez-vous, je ne suis pas alchimiste...comme vous.

Ce pourquoi vous aviez besoin de moi depuis le début, compris Clifford.

En effet. Je sais que j'ai des pouvoirs, mais à ce point-là, pas tout à fait. Voyez-vous, c'est ça qui me démange. J'ai des pouvoirs, mais je ne peux pas les exploiter à leur maximum. J'ai une limite, moi aussi et j'ai presqu'atteint ma limite. Dans tout les cas, je ne peux pas compacter des objets comme vous, les alchimistes, pouviez le faire.


Clifford haussa un sourcil et plissa les yeux en entendant ces explications.


Compacter des objets ? demanda Clifford, élément qui le turlupinait.

Oui. Vous voyez, je sais que pour avoir une âme, il faut un corps pour qu'elle puisse parler, réfléchir, penser et être malicieuse comme un renard. Vous savez, créez un corps pour une âme n'est pas si simple surtout quand cela concerne la Déesse du vent. Elle a besoin d'élément en particulier pour que son corps ne soit pas défectueux et être apte à l'emploi, révéla Hadès.

Des objets du vent, c'est ça que vous parliez pour créez un corps ?

Des objets du vent pour une Déesse du vent. Tout à fait et voyez-vous, j'ai...ces objets, en ma possession. En ce moment-même.


Clifford haussa les sourcils, surprit.


Pour le premier objet, de l'encens. Doux et parfumé d'une légère odeur de rosée. Je dois dire, n'étant pas habituez à cette odeur, elle est très désagréable, mais c'est la meilleure pour une Déesse. En deuxième objet, une pierre bleue. D'ailleurs, on l'appelle Lapis-Lazuli. Elle représente le ciel étoilé. Aussi, le bleu foncé est comparé à tout ce qui est céleste. Parfait, pour une Déesse du vent. Et enfin, en troisième lieu, le plus important : un flux de vent vectorielle, ce que je possède de base. Il faut en faire un petit rituel magique pour compacter ces objets et ça, c'est vous qui devez en être le maître. En plus, cela vous pratiquera pour le vôtre qui se rapproche dangereusement.


Je n'ai pas besoin de pratique pour réussir mes rituels, Hadès, lâcha sèchement Clifford, vexé par cette idiotie idée.


Clifford voyait, à présent, les trois objets qui feraient venir la Déesse du vent et la libérer de son crystal, dans les mains d'Hadès. Ce dernier les ayant fait apparaître à chaque fois qu'il énumérait un objet en particulier et son regard pétillait de savoir et de joie.


Commençons, si vous êtes prêt alors ! s'écria Hadès.


Ils se placèrent devant le grand et majestueux crystal ou dans les reflets de celui-ci, Clifford pouvait voir la silhouette d'Yseult scintiller. Clifford prit un à un les objets que lui passât Hadès qui se recula et l'alchimiste plongea son regard sur le crystal qui le surplombait de toute sa hauteur.


Il prit et regarda, un à un, chacun des objets et s'y attarda pendant plusieurs minutes avant de les frictionner entre eux. Il leva les mains, paumes vers le ciel et ferma les yeux en inspirant.


« Je consacre cet objet,

L'encens du vent et de la rosée du matin,

Avec le sel de la Terre...— »


Il saupoudra du sel sur l'objet de l'encens et d'une autre main, prit sa gourde qu'il gardait toujours à sa taille, rempli d'eau pour en verser légèrement sur le bâtonnet d'encens et reprit :


« ... Je consacre cet objet,

Cette pierre bleue dont le reflet est le ciel rempli d'étoile,

Le Lapis-Lazuli,

Avec l'eau du ciel et des rivières et du feu sacré,

Consacrez ce vent vectoriel en un vent puissant consumé par les flammes de l'air et baignez-le d'un doux parfum sacré qui s'envolera jusqu'au-delà des frontières. »


En entendant les derniers mots de l'alchimiste, Hadès dirigea un flux d'air entre les mains de Clifford qui récita les dernières paroles de l'enchantement. Un scintillement fit picoter les doigts de Clifford, et il répéta sans cesse, cette formule jusqu'à ce que la douleur soit insupportable. Il jeta les objets au sol et attendit tandis que cela avait fait sursauter Hadès. Ils attendirent de longues minutes, pendant que Clifford récitait en murmurant les paroles cités. Les objets bougeaient tous seules et se tortillèrent, s'entrechoquaient sur le sol entre elles comme possédée. Elles arrêtèrent leur manège et recommencèrent dans les airs. Un champ de force magnétique les entourait et les faisaient fusionner sous les yeux pétillants d'Hadès. Ce dernier se rapprocha de Clifford pour mieux observer ce spectacle magique de plus près, mais le bras gauche de Clifford l'arrêta.


Vous feriez mieux de restez éloignés. On ne sait pas ce qu'il pourrait se passer, dit-il en le regardant de son œil gauche.


Hadès plongea son regard dans les yeux marrons de Clifford avant de se retirer après un long moment de réflexion intérieur. Uniquement, le maître du rituel se rapprochait des objets et levait les mains, paumes vers le ciel continuant son incantation. Il claqua des mains et les objets ne formèrent plus qu'un. Hadès forma un énorme sourire sur son visage et fit l'objet foncer vers le crystal. Il s'arrêta in extremis du crystal et ils écarquillèrent les yeux quand ils virent deux mains frêles sortirent du crystal grâce à la chaleur qui s'émanait de l'objet en forme de pierre à quatre branches. La pierre tournoya sur elle-même à l'approche des mains et se fit avaler à l'intérieur faisant reculer les adultes en entendant un craquement remplir la pièce polygonal.


Le crystal se brisa en deux et s'effondra sur le sol. Aucun morceaux ne toucha Hadès ni Clifford qui avaient formé, préalablement, un bouclier lumineux qui les protégeait. La silhouette d'Yseult se fit plus clair et flottait dans les airs avant de tournoyer dans la pièce, les yeux fermés. Elle s'arrêta devant Clifford qui ne bougea pas et ouvrit ses yeux vairons.


Clifford haussa un sourcil et plongea son regard dans ceux d'Yseult.


Mon prince charmant ! Vous m'avez sauvée de ce cache en pierre. Mon vœu le plus cher est de rester, désormais, à vos côtés et de vous servir afin de vous remercier avant de partir pour un long voyage. Que puis-je faire pour vous ? demanda Yseult, la Déesse du vent avec un grand sourire et les yeux pétillants de joie avec sa voix enjôleuse.


Clifford se tut devant la beauté de la Déesse et resta silencieux, l'observant de toute sa splendeur pendant que derrière lui, Hadès trépignait d'impatience de connaître la suite des événements.


Aidez-moi...Aidez-moi à récupérer ma bien-aimée : Odile.


Un fin sourire triste s'affichait sur le visage pâle de la Déesse du vent qui ne formait plus qu'un avec l'air. Son corps entier était l'air et cette pierre de quatre branches l'aidaient à respirer et à s'harmoniser avec son élément.


Elle plongea son regard dans ceux tristes de Clifford qui repensa à sa femme, morte noyée il y a des années.

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