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Ils regardaient tous cette femme qui sortait de l'ombre. D'où venait-elle ? Qui était-elle ? C'était ce genre de questions qui traversaient l'esprit des adolescents qui la regardait. Un sourire naquit sur le visage mate de la jeune femme. Percy pouvait voir que la femme portait une longue robe verte, un voile à paillette entourait le tissu vert de la même couleur. Un grand décolleté ornait le devant de la robe et la chevelure de la femme partait en chignon, malgré que quelques mèches brunes encadrassent son visage et touchaient sa nuque.
—Reculez, dit Percy à ses amis.
Ceux-ci l'observèrent avec intriguassions tandis que la femme descendait tranquillement des escaliers qui les surplombait de sa hauteur. Percy scrutait le visage impassible de la femme qui était devant lui et devenait protecteur, ne voulant pas s'insinuer dans un chemin non-sécurisé et qu'il regretterait plus tard.
—Ne vous méprenez pas, jeunes gens.
—Qui êtes-vous ? demanda Percy.
—Je suis la maîtresse de ces lieux. Enchanté, je m'appelle Yeolhriya, je suis une enchanteresse, se présenta la femme.
Percy écarquilla les yeux. Devant eux, se trouvait la femme qu'ils cherchaient. Celle qui pourrait répondre à toutes leurs questions. Yeolhriya était devant eux, le regard le plus pénétrant les transperçait les faisant perdre haleine.
oOo
La tension était moins palpable qu'à leur arrivé. Ils se retrouvaient dans un petit salon tamisée. Le lustre illuminait la pièce puisque la nuit était bien tombée. Annabeth était assise sur un vieux fauteuil tout blanc et seuls les coussins à l'intérieur étaient de couleur bleu avec des motifs en arabesques qui ornaient le tissu. Un canapé était installé contre la grande fenêtre qui longeait le mur du salon, Percy et Grover s'y étaient assis. Le canapé était dans le même ton que le fauteuil pour faire ressortir le bleu de ce dernier. Un immense tapis noir cachait le parquet du salon, dessus une table basse y siégeait. Contre le mur en face de la grande baie vitrée, il y avait une immense bibliothèque avec des portraits à nouveau qui décoraient le mur. Les portraits semblaient encore fixés les jeunes, les mettant mal à l'aise pendant un certain temps avant qu'ils oublient leur existence.
Seules Yeolhriya et Rosalya étaient débout dans la pièce. L'enchanteresse regardaient avec un sourire inquiet le groupe. Yeolhriya scruta les adolescents dans la pièce et s'arrêta sur Rosalya. Elle lui sourit lorsque la jeune fille aux boucles d'or croisa son regard.
—Tu ressembles beaucoup à ta mère, jeune fille, déclara Yeolhriya d'une voix tendre.
—Vous connaissiez ma mère ? demanda Rosalya surprise.
Elle remit le livre qu'elle tenait dans ses mains dans l'emplacement sur l'étagère de la bibliothèque et plongea son regard surprit dans ceux de l'enchanteresse. Juste avant, elle croisa le regard de Percy qui s'était redressé à cette information.
—Viens avec moi, déclara Yeolhriya dit la femme en prenant l'adolescente par son bras gauche.
Rosalya regarda derrière son épaule pour observer Percy qui la scruta intensément et elle baissa le regard au sol en souriant timidement. Percy regarda ses deux meilleurs amis. Rosalya et Yeolhriya quittèrent enfin le salon.
Les deux jeunes filles longèrent l'un des nombreux couloirs du château. Rosalya en profita pour mieux regarder les alentours. Des vieux cadres et des flambeaux ornaient les murs. D'autres statues de chevaliers en armure vide étaient positionnées contre la tapisserie comme des gardes du corps.
Elles continuèrent à marcher et elles bifurquèrent dans le couloir de gauche pour s'arrêter devant un mur. Yeolhriya sourit en voyant l'air intrigué de Rosalya et la jeune femme tendit sa main pour la posée sur le mur. Son geste fit actionner un mécanisme qui retentit dans tout le mur et dans les oreilles de Rosalya. Cette dernière se tourna vers l'enchanteresse avec curiosité et le mur s'enfonça vers l'intérieur avant de se rabattre sur la droite laissant un nouveau couloir devant les deux jeunes filles.
—Continuons, déclara Yeolhriya d'une voix neutre.
Rosalya regarda le dos de la jeune enchanteresse et scruta la noirceur du couloir. Elle fronça les sourcils et sentie son cœur se comprimer dans sa poitrine. Elle décontracta ses mains moites et suivis Yeolhriya. Elles aboutirent au fond du couloir et une autre porte se montra à elles. Yeolhriya sourit et ouvrit la porte d'une poignée de main. Une petite pièce s'offrit à elles et elles y pénétrèrent.
Une table centrale ornait le centre de la pièce, autour de la table basse se trouvait un divan et deux fauteuils à ses extrémités. Les murs étaient dans les tons verts et une cheminée était contre un mur devant le divan, en face des deux femmes. Au-dessus de la cheminé, un énorme cadre y séjournait. Dessus, Rosalya pouvait y voir un portrait de famille. Un jeune homme était debout dans son costard noir et blanc, sur la chaise, une jeune femme y était assise et tenait un bébé aux cheveux blonds bouclés. La femme portait une longue robe verte aux teintes violacés et une bordure en argent ornaient les extrémités des manches et le tour de taille faisant une petite décoration bourgeoise. Plus en détail, le père avait les cheveux bruns et la mère avait les cheveux bouclés blonds avec des mèches brunes. Les deux parents regardaient un objectif et leur visage était figé dans le temps, ne souriant pas et n'ayant aucune expression. Le fond de la photo de famille était dans les tons gris.
—Voici, votre mère, déclara doucement Yeolhriya.
L'enchanteresse montra le portrait d'une main balayant la petite pièce. Rosalya pénétra avec hésitation la pièce et se rapprocha du tableau de famille, sa main gauche devant sa bouche. Les yeux exorbités, elle sentie un froid parcourir son corps. Rosalya tendit sa main et leva ses pieds pour se mettre sur la pointe des pieds et toucha le portrait de famille du bout des doigts. Ses doigts touchèrent le bébé et elle se sentie fléchirent. Elle relâcha la respiration qu'elle retenait et son visage se décrispa.
Rosalya se tourna vers Yeolhriya et reporta son attention vers ses parents. Elle ne les avait jamais vu ensemble. Elle vit la grande main de son père posée sur l'épaule droite de sa mère comme un signe protecteur et elle soupira.
—Je ne les aies pas vraiment connus, comment était mes parents ? demanda Rosalya, curieuse.
—Douce, intelligente et courageuse. Votre mère était une très belle femme et votre père était tout autant adroit et juste, il savait ce qui était juste et bien, déclara Yeolhriya.
—Vous êtes une amie proche de mes parents, c'est ça ? demanda Rosalya.
—Oui...
—Je vois...
—Rosalya, je sais ce que tu es, commença l'enchanteresse.
Rosalya se tourna vers Yeolhriya et fronça les sourcils.
—Que voulez-vous dire ? demanda Rosalya.
—Jeune fille, je sais quand quelqu'un est comme moi. Je sens ton énergie coulé en toi, tu ne peux pas me le cacher. Rosalya, tu es une enchanteresse. Si tu veux, je t'apprendrais les bases de cette magie. Tu n'as pas à te les refouler en toi, déclara Yeolhriya.
—J'ai peur de déborder trop d'énergie, que ça blesse quelqu'un, c'est tout...déclara Rosalya en triturant ses doigts et en se mordant la lèvre inférieure, gênée par la situation.
Yeolhriya scruta intensément la jeune fille qui se tortillait sur place. Elle caressa son menton et soupira.
—Peu importe, Rosalya. Ne refoule pas tes pouvoirs, ils meurent à petit feu dans ton corps. Et pour une enchanteresse, c'est vital. Au lieu de blesser ton entourage, tu te blesseras toi-même jusqu'à la mort, avoua Yeolhriya.
Rosalya sursauta et tourna son regard pour croiser celui ténébreux de son aînée. La bouche grande ouverte et les yeux écarquillés par la surprise. Elle mourra si elle continue de refouler ses pouvoirs ? Elle baissa les yeux pour fixer le parquet, qu'elle trouva plus intéressant. Elle n'en était pas digne.
Elle n'était pas digne de dépenser ses pouvoirs magiques qu'elle avait héritée par son père.
—Je ne peux pas... souffla-t-elle.
—Alors, tu mourras. C'est ta destinée.
Rosalya sentie ses lèvres trembler par cette nouvelle dévastatrice.
Ce jour-là, tout redevint plus clair dans sa mémoire. Elle revit le jour où sa mère est morte et où elle débarqua devant le portail qui l'amenait vers le camp des Sang-mêlé.
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