Iris
Paris.
Cher lecteur,
Me revoici après un long mois d'absence. J'ai bien reçu vos lettres mais je ne pouvais pas y répondre. Manque de temps, sûrement. J'ai du faire face à plusieurs crises, le train censer me ramener jusqu'ici ne cessait de prendre du retard et je m'impatientais sur le quai ainsi que dans les wagons.
(SNCF : des retards d'avances. Jingle ringard.)
Le monde d'aujourd'hui est si pressé, rassurez vous je n'y fais pas figure d'exception, bien au contraire.
Vos lettres m'ont accompagnées durant mes différentes étapes et m'ont inspirées pour écrire celle ci et celles qui suivront si on ne se revoit pas mon cher.
Après ce long mois de voyages et de convalescence, j'ai décidé de m'installer dans cette ville. À force de chercher mon nom dans les différentes banques dont je me rappelais avoir franchi les portes, j'ai enfin pu retrouver différentes économies bien gardées et qui maintenant me servent.
(satiété générale : développons ensemble, les prix d'équipe.)
C'est un petit appartement comprenant une chambre meublée avec fenêtres comportant une vue imprenable sur ce que Paris préférerait oublier, une salle de bain avec un mitigeur sois gelé, sois brûlant, une pièce à vivre faisant chambre/bar/salon et des toilettes aussi vétustes que mon réveil en salle post-opératoire.
(appartement spacieux offrant une vue imprenable sur Paris et ses alentours!)
Mais d'après ce qu'on m'as dit, je devrais m'estimer chanceuse d'habiter ici. C'est un quartier très prisé.
(salle de bain chauffée, baignoire.)
C'est tout de même incroyable non ? Les mensonges paraissent presques vrais quand ils sont prononcés par un joli sourire transpirant le dentifrice hors de prix et un décolleté qui ferait loucher un aveugle.
(grande pièce à vivre avec bar, toilettes aux normes. Voisins discrets !)
Mes oreilles sont bercées par la symphonie du palier.
Concerto d'engueulades pour symphonie conjugale.
(pas de vis à vis, discrétion assurée)
Grâce au petit supermarché en bas de chez moi, je peux ravir mes papilles gustatives en achetant ce qu'on me vend (à l'aide d'une caméra, d'une bouche et d'une accroche très sophistiquée) à la télé.
(proximité avec les magasins et loisirs)
Je suis les yeux d'une ville aveugle et je m'efforce à me mettre dans la peau de Vinz, à crier devant mon miroir mais j'ai l'impression de rendre jaloux mes voisins.
(logement disponible ! contactez l'agence au 06 99 99 99 99 !)
Ici quelques fois il fait beau, et la misère y est tout aussi pénible.
(nouvel album de reprise pour musiciens en galère déjà disponible.)
Vous vous rappellez de Vienne et ses odeurs mossades ? Mon nez en garde des souvenirs radieux et ici, il est d'autant plus gâté.
J'ai été faire un tour dans ce labyrinthe qu'on appelle le Métropolitain, les barres servant à me soutenir en cas de freinage brusque du train m'ont fait regretter les perfusions pleines de mon sang malade que je baladais de part et d'autre de ma triste chambre d'hôpital sentant le parfum enivrant de l'infirmière.
(senior, j'adore.)
Ce portrait n'est pas très flatteur mais disons que c'est une toile de Picasso.
Si vous saviez comme j'ai hâte de vous revoir. Mes lettres ne suffisent plus pour mes idées et ma parole.
Il me faut une oreille. Une oreille attentive.
Shiva.
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