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L'espèce de luxueuse Villa était calme, étrangement calme pour un soir de fête.

Personne n'était posté à l'entrée comme lui avait indiqué Appoline. Méfiant, prêt à riposter, Victor traversa les innombrables couloirs, tel un labyrinthe fait de marbre et de gré, qui menaient à la salle de réception.

La musique chuchotait légèrement mais ses pas, lourds et assurés, raisonnaient entre les murs.
Sa baguette fermement tenue entre ses doigts, son estomac se retourna lorsqu'il arriva enfin dans la salle du bal.

Les baies-vitrées étaient ouvertes, les rideaux les recouvrant déchirés, laissant entrer le vent qui soufflait par rafales. Quelques invités avaient dû prendre la fuite par les jardins.

La piste de danse était glissante, impossible à pratiquer. Recouverte d'une fine couche de sang, assez pour que l'odeur donne à Victor un goût métallique dans la bouche.
Des corps gisaient, marmonnant ou pleurant encore, signe que ces personnes étaient en vie.
Du bout de sa baguette, surtout pour ne pas toucher leurs visages ensanglantés et poisseux, Victor les regardait tous à la recherche d'un faciès particulier - un qui l'irritait tellement.

Le bruit sourd d'un corps qui glisse et qui tombe contre le carrelage mouillé de sang l'obligea à se retourner.
Mattheo tenait par le cou une jolie jeune fille, la peau ébène, les cheveux soyeux mais le regard terriblement dur. Sa beauté n'avait égal que son savoir faire en matière de bagarre.
Charlotte qui assena un coup de pied magnifiquement bien placé et Mattheo s'étala à nouveau dans la flaque rouge.

Il en était recouvert. Ses vêtements, sa peau, ses cheveux. Cette affreuse odeur lui retournait l'estomac.
Charlotte n'eu pas le temps d'achever Mattheo car Victor l'avait déjà ligotée avec un sort.

Ses deux épaisses bottes façon armée patinait sur le sang. Il se pencha vers Mattheo, un sourire narquois planté sur ses lèvres. L'enfant du célèbre Mage noir recouvert de sang, haletant, en difficulté.

"Ta gueule, souffla Mattheo en voyant le visage de Victor s'illuminer par dessus son corps gisant.
- De rien, Riddle.
- Et Flora ?"

Pitoyablement recouvert de rouge, à bout de souffle, de force, d'énergie, Mattheo se tenait la côte. Entre ses doigts, il sentait son propre sang couler pour se mêler à celui sur le sol.
Victor le toisa, exaspéré.

"Tu es en train de te vider de ton sang et tu penses aux autres ? Souffla Krum en tirant le blessé hors de la piste de danse.
- Pas aux autres, à elle seulement."

Mattheo souleva son haut, dévoilant une blessure pas très profonde mais vive et saignante.
Victor grimaça en l'oscultant.

"Elle m'a planté, geint Mattheo en reposant ses doigts doigts sur la blessure qui le brûlait de l'intérieur. Putain, ils étaient prêts à tout...
- Nous sommes hors de danger ? Demanda le joueur de Quidditch en regardant par dessus son épaule. Tout le monde a été neutralisé ?
- Oui.
- Par... qui ?"

Ce fut au tour de Mattheo de sourire dévoilant ses dents tachetées de sang, fièrement arrogant et monstrueux.

"Moi."

Victor le devisagea, incertain. Lisant sur le beau minois du bulgare tant de questionnements, Mattheo les anticipa :

"Non, je ne les ai pas tous tués.
- Tu en as tué ?
- Par mégarde, deux trois types qui bossaient ici. Des genres de vigiles."

Le plus vieux des deux pâlit.

"Recouds-moi, souffla Mattheo dont la blessure suintait, je vais pas faire long feu, sinon. Là haut, il y a une salle de bain. Fouille les placards, j'y ai vu une panoplie de couture."

Ses dents s'enfonçaient dans la peau de sa main, goûtant à sa propre chaire à vif à mesure que le fil traversait sa peau. Il s'empêchait de hurler de douleur, les yeux clos pour ne pas penser à l'aiguille qui le transperçait. Son corps tremblait en réaction à la douleur.
Encore une soirée catastrophique.

"C'est terminé."

Victor n'était pas un expert en la matière et craignait qu'au moindre mouvement, le fil craque et que la plaie s'ouvre à nouveau. Le sang séchait dans la brèche recousue. Il ne dit rien de plus tandis que Mattheo peinait à se relever.

"Qu'est-ce qu'on fait d'elle ?"

Charlotte, vêtue de sa jolie robe de soirée, un diadème en feuilles d'or emmêlés dans ses cheveux sombre, se trouvait toujours dans la marre rougeâtre, inconsciente.

"Je te dirais de la tuer, Flora te dirait de l'oublietter. Fais ton choix."

Mattheo se tenait contre les lambeaux de rideaux qui virevoletaient au rythme éffréné du vent. Le ciel, dehors, s'éclairsissait et le soleil se levait doucement. La nuit avait été effroyablement longue et éprouvante.
Évidemment, Krum opta pour la deuxième option, celle qui laissait à la maîtresse des lieux la vie sauve et la mémoire altérée.

Avec son faux air de prince charmant, Victor tendit son bras à Mattheo afin qu'il puisse s'en servir comme béquille.

"Récupérons vos baguettes et rentrons."

Le brun opina, s'aggripant à l'ex petit-copain de sa dulcinée et l'ironie de la situation lui arracha, malgré lui, un sourire cynique et sincèrement amusé.

"Elles sont rentrés ? Demanda Mattheo tandis qu'ils se dirigeaient vers la pièce où toutes les baguettes étaient rangées.
- Oui..."

Une sueur froide le secoua. Il espérait plus de précisions.

"En vie ?" Sussura t-il, apeuré de la réponse.

Victor feint de ne pas l'entendre en récupérant le bac. Une centaine de baguettes y dormaient, bien au chaud, et se décida d'emmener l'intégralité de cette petite collection à la chaumière. Il n'avait aucune idée d'à quoi ressemblait celle d'Appoline.

Sur le chemin du retour, Mattheo resassait les évènements et une colère certaine lui piquait le nez. Un sentiment de fureur rendait ses mains molles et moites, refoulant son envie d'hurler et de mettre le monde à feu et à sang.
Il repensait aussi à Daphnée, le suppliant de revenir pour laisser à leur bébé la vie sauve. Son estomac de retourna brusquement et son cœur s'affola.

Les évènements de cette nuit les pousseront à quitter la France rapidement et un probable retour en Angleterre taraudait Mattheo. Flora y serait en sécurité, auprès de sa famille et de ses amis et lui sauverait la vie de son enfant.

Il n'arrivait pas à le réaliser. Les Greengrass étaient de sacrés bons menteurs mais le désespoir et les lamentations de Daphnée étaient véridiques. II la connaissait assez, maintenant, pour déceler dans sa voix et sur son visage la détresse et l'angoisse. Ce n'était pas des émotions qu'elle ressentait souvent.

Daphnée cherchait juste à garder son bébé en vie. Il n'était pas né qu'il était déjà destiné à un sombre destin.
Tout à fait comme lui.
Choisir cet inconnu encore inexstitant le séparerait pour toujours de Flora. Mattheo en avait tristement conscience.

Aggripé à la veste de Krum, volant à travers les montages, surplombant la mer, Mattheo hésita à se lâcher pour s'écraser quelques mètres plus bas.
Cette pensée lui avait traversé l'esprit un instant avant que Victor se décide d'atterrir dans le jardin de la chaumière.

L'aurore était levée, une nouvelle journée s'écrivait. Le vent s'adoucissait et les nuages de cotons qui se baladaient dans le ciel laissait les rayons du soleil s'infiltrer en eux.

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Quand il la vit sur le canapé, encore crasseuse, vêtue de sa robe noire, enroulée dans quelques plaids de laine fine, le cœur de Mattheo s'emballa.
Il était difficile de dire si Flora était morte ou endormie.

Le visage de Bill portait une mauvaise nouvelle.
Appoline était restée sur le divan face à Flora, d'immenses cernes creusaient son visage, luttant contre le sommeil de toutes ses forces.

Mattheo n'arrivait pas à respirer plus il se rapprochait de Flora. Son premier réflexe fut de glisser ses doigts sous son nez pour y sentir sa respiration chaude.
Le silence se faisait assourdissant. Les regards du rouquin et de la blonde le pesait.

Il ne sentait pas son souffle. Horrifié, il se tourna vers Bill Weasley, décomposé. Ses tympans bourdonnaient.
Mattheo était couvert de sang, sa blessure le lançait, et la stupeur l'empêchait de parler.

L'air grave sur le visage de Bill lui donna le tournis.
C'était impossible. Flora n'était pas morte. Pas après avoir survécu à Bellatrix et à la guerre.

Mattheo se retourna vivement vers le corps endormi de Flora, ravalant un cri d'horreur et ignorant le feu qui naissait dans son cœur.

Appoline se redressa, tremblante, et des larmes devalaient à nouveau ses joues. Elle se leva jusqu'à Mattheo, s'abaissant à son niveau pour poser une main sur son épaule.

"Non !"

C'était la voix grave et portante de Victor Krum qui pénétrait à son tour le salon de la chaumière.

"Elle a été empoisonée, expliqua encore Appoline peinant à articuler.
- Par qui ? Criait Victor beaucoup trop fort, incapable de se calmer. QUI ?"

Sachant que Samuel devait être mort sous les crocs lacérés de la sirène, Appoline se tut.

Un coup de poing lui échappa, brisant un vase en porcelaine fait main sur le sol. Bill sursauta, le cœur brisé.

Mattheo était incapable d'avoir la moindre réaction tant à l'intérieur de lui tout était intense. Horriblement intense. La douleur, la tristesse, la frustration.
Ses larmes refusaient de couler tout autant que sa bouche refusait de s'ouvrir.
Il aurait véritablement dû se jeter du balais.

Ses deux mains rouge et tremblantes carressaient frénétiquement le visage de Flora comme si son contact allait la revigorer et la sortir des Ténèbres.

N'observant aucune réaction, Mattheo s'effondra enfin, repoussant la main d'Appoline de son épaule.
Il s'agrippait à Flora encore plus fort qu'il ne s'était tenu à Victor plus tôt. Ses larmes coulaient sans interruption, hoquetant, haletant, incapable de s'arrêter. Le visage enfouit dans le cou de Flora, il n'était capable de rien d'autre que de s'étouffer dans son chagrin.

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